Les femmes et le polar. Femmes et polar ou la jambe interminable du polar. Du strict point de vue de leur place dans les rapports de production, comme dirait Manchette dans Le Petit bleu de la côte ouest, les femmes ne sont ni mieux ni plus mal loties dans les métiers du livre qu’ailleurs.
On trouve toujours quelques notables et brillantes exceptions qui ne doivent pas dissimuler qu’elles sont bien plus nombreuses à occuper des postes subalternes qu’à exercer un rôle décisionnaire dans la définition et les orientations des politiques éditoriales des maisons d’édition ou dans le choix des textes. Se jouent, dans ce secteur d’activité, les mêmes enjeux que dans d’autres, et les femmes ont là comme ailleurs à y faire reconnaître l’égalité de leurs compétences, de leurs droits, etc. Un combat de longue date, sans cesse à renouveler, mais la persévérance et la pugnacité finiront bien, un jour, par être récompensées. Si l’on aborde la question du point de vue du sexe de ceux qui écrivent, le constat n’est ni beaucoup plus engageant, ni d’ailleurs plus constructif.
"Des femmes dans le noir" : l'écriture du polar chez les femmes. "Les filles à l'assaut du polar" "L'évolution du rôle de la femme dans trois romans policiers québécois" Les femmes et le polar italien. 1 C’est ce qu’écrivait Alberto Savinio en 1932 (cit. in Benedetta Bini, Il poliziesco, in Letteratur (...)
S’immagina male un romanzo poliziesco dentro la cinta daziaria di Valenza o di Mantova, di Avignone o di Reggio Emilia.1 1Au début des années Trente, l’existence d’un polar italien semblait impensable. La société italienne, une société pour l’essentiel encore rurale, n’avait pas les caractères qui étaient considérés comme indispensables pour l’éclosion du roman policier : la plupart de ses habitants vivaient à la campagne ou dans de petites villes de province, alors que le polar avait besoin, pour être crédible, d’une grande ville industrielle, avec ses banlieues, son crime organisé, sa police corrompue ou héroïque, sa violence… Ce retard de la modernité, ainsi que la mainmise des écoles du roman policier d’importation anglo-saxonne (roman d’investigation d’un côté et narration hard boiled de l’autre) aura longtemps freiné le développement d’une école italienne du polar. 11 Cf.
Les reines du crime - Les Voyageurs du Soir. Le roman policier britannique est apparu au dix-neuvième siècle, période houleuse pour la conquête des droits des femmes, qui débouchera sur le mouvement des suffragettes de 1905 à 1914.
Si un des plus grands détectives de la littérature policière, Sherlock Holmes, va naître en 1887, qu’en est-il des femmes détectives ? Nous nous concentrerons essentiellement sur les auteures développant des détectives femmes, amatrices ou non. Précisons que les dates des titres donnés correspondent à la première édition en langue originale. I) La femme détective, un fantasme victorien ? En cette ère victorienne, ce sont d’abord les hommes qui écrivent sur les femmes.
La toute première d’entre elles, comme le confirme la British Library ou Stephen Knight, professeur de littérature anglaise à l’université de Cardiff, dans la seconde édition de Crime fiction since 1800, est la célèbre Mrs Gladden, dite « G », d’Andrew FORRESTER (1832-1909) traquant le crime dans The female detective en 1864. Dorothy L.