Au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, un responsable du RN agresse une femme voilée. Elle s’est installée, toute en discrétion, dans la tribune du public.
A son côté était assis son fils, élève de CM2 comme la quinzaine de gamins qu’elle accompagnait avec d’autres parents et des enseignants. Ce vendredi 11 octobre, en fin d’après-midi, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté réuni en assemblée plénière à Dijon, ces enfants, tous scolarisés dans une école primaire de Belfort, étaient venus voir le fonctionnement d’une institution démocratique dans le cadre d’une opération civique organisée par une maison de quartier de leur centre-ville, « Ma République et moi ».
Ils avaient déjà visité diverses institutions, localement ou à Paris, où ils avaient découvert l’Assemblée nationale. C’était leur dernière étape. Le ton est monté, longtemps. Halte au déferlement de haine! Enfants et accompagnateurs sont ensuite sortis. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Frontignan, l’extrême droite ne dit plus son nom. Dijon : Un élu RN s'en prend à une femme voilée pendant un Conseil régional. Ses propos ont suscité un tollé général.
Vendredi, lors d'une séance plénière du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, l'élu du Rassemblement national Julien Odoul a demandé à femme présente dans la salle d'ôter son voile. Cette dernière accompagnait une classe de CM2 venue assister à la séance et voir le fonctionnement d'une institution démocratique. "Au nom de nos principes républicains et laïcs, j'ai demandé à Marie-Guite Dufay [présidente PS de la région] de faire enlever le voile islamique d'une accompagnatrice scolaire présente dans l'hémicycle", clame-t-il suscitant les huées de toute la salle. Dijon : un élu RN s’en prend à une femme voilée en pleine séance du conseil régional. Grosse tension au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.
Lors de l'assemblée plénière qui s'est tenue vendredi après-midi à Dijon, l'élu Rassemblement national (RN) Julien Odoul s'en est pris verbalement à une femme voilée présente en tant que mère accompagnatrice, lui demandant de retirer son voile, suscitant une interruption et une vive polémique. A la reprise de la séance, Julien Odoul prend la parole et s'adresse à Marie-Guite Dufay, l'élue socialiste qui préside la région. « Madame la présidente, je vais vous demander, s'il vous plaît, au nom de nos principes laïcs, de bien vouloir demander à l'accompagnatrice qui vient de rentrer dans cette salle de bien vouloir retirer son voile islamique, s'il vous plaît », l'entend-on dire sur une vidéo publiée sur son compte Twitter.
Ni la loi ni le règlement n'interdisent le voile Pourtant, rien n'interdit, dans la loi, le port du voile dans un tel endroit. Durant plusieurs secondes, il semble y avoir un flou dans la salle. Port du voile : sorties scolaires, administration... Que dit la loi ? Port du voile pour les mères en sortie scolaire : y a-t-il vraiment un "vide juridique" sur cette question ? Port du voile : on continue de s'écharper à LREM. La mise au point du Premier ministre excluant une «loi sur les accompagnants scolaires» et les drapeaux blancs agités par les responsables du groupe LREM n’ont pas suffi à apaiser la majorité.
Chef de file des députés macronistes, Gilles Le Gendre a eu beau appeler mardi à discuter laïcité de «manière responsable» – et «plutôt en réunion interne que par voie de presse», a ajouté sa numéro 2, Marie Lebec –, les troupes étalent désormais leur désaccord sur Twitter. Ravivée par la confrontation entre Aurélien Taché et le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, autour des mères portant le voile lors de sorties scolaires, la querelle, ancienne chez LREM, a rebondi mardi soir.
Interrogée sur LCP, Aurore Bergé explique qu’elle pourrait voter une proposition de loi d’Eric Ciotti (Les Républicains) interdisant à des accompagnants scolaires de porter le voile. «Une clarification était utile» La riposte est partie d’un dîner, non loin de l’Assemblée, entre quelques députés LREM. Laure Equy. Voile à l’école : Jean-Michel Blanquer demande des sanctions contre le député LRM Aurélien Taché.
La question de l’islam et de la laïcité sème le poison de la division au sein de la majorité.
Selon les informations du Monde, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a demandé la saisie de la commission des conflits de La République en marche (LRM), lundi 14 octobre, lors du bureau exécutif du mouvement, pour qu’une sanction soit prononcée à l’encontre du député macroniste du Val-d’Oise Aurélien Taché et numéro deux du pôle « débats d’idées » au sein du parti présidentiel. Cette requête de M. Voile: des parlementaires envisagent de publier une tribune de soutien à Blanquer.