«Birdman»: l'illusion de la complexité. Le film d'Iñarritu n'a pas grand chose à dire, il se pare seulement des plumes d’une réflexion.
Ce qui en fait un choix parfait pour les Oscars. Ce sera l’histoire d’un acteur travaillé jusqu’au fantastique par ses rôles, à l’écran, à la scène, dans la vie et dans le regard des autres –ses proches comme son public. La mise en abime du personnage de fiction: une vieille histoire Hollywood saisi par le pirandellisme, c’est à vrai dire une vieille histoire.
On trouverait des jeux sur la mise en abime du personnage de fiction tout au long de l’histoire du cinéma américain: Chaplin, Keaton, Sternberg (sublime Crépuscule de gloire), Lubitsch et Mankiewicz évidemment, sans parler de Welles, et bien sûr Woody Allen, en offrent de multiples figures. Tout cela pour dire que l’interrogation sur les jeux entre réalité et fiction dont se nourrit avec une indéniable habileté Birdman n’a rien d’inédit dans le cinéma hollywoodien. CINEMA - Mr. Turner, le chaînon manquant? Quinze ans après Topsy Turvy (1999), le réalisateur britannique Mike Leigh revient au film historique et dresse, avec Mr Turner, le portrait mélancolique d’un grand artiste, et d'un homme moins grotesque qu’il n’y paraît au premier abord.
L’incarnation très bestiale de J.M.W Turner par Timothy Spall, déjà vu chez Leigh dans Secrets et Mensonges, Topsy Turvy ou encore All or Nothing, contraste avec le traitement léché de la photographie et l’arc narratif délié et assez classique du film. Il est vrai que le jeu tout en grognements de Spall et l’insistance du metteur en scène sur le contraste entre la verdeur du personnage et la pureté de son art pourraient assez rapidement agacer, en se faisant l’étendard d’un film-performance un peu prévisible. Vingt ans après "Jurassic park", bienvenue dans "Jurassic World"... - En bref. Résurrection d'une franchise qu'on a aimé enfant - quoi, on avait déjà trente ans l'année de Jurassic park... ?
- Jurassic World, coproduit par Steven Spielberg, réalisé par Colin Trevorrow, semble astucieusement prolonger le concept imaginé par feu Michael Crichton : dans ce parc d'attractions-là, non seulement on fait revivre des dinosaures, mais on en crée de nouveaux, par croisements et mutations génétiques. Figurez-vous, on a tort. Heureusement il y a un gardien de la galaxie, Chris Pratt, pour contrer les agissements de Jessica Chastain, pardon Bryce Dallas Howard dans le rôle de Jessica Chastain jouant une savante rousse.
On ignore quel dinosaure est incarné par Omar Sy, mais on sait que la bande-annonce révélée hier est riche en CGI (jusqu'à l'indigestion ?) Mais très sympathique. « Fahrenheit 451 », un tournage difficile - Truffaut par Truffaut (9/15) Je voulais éviter de faire un petit catalogue, je ne voulais pas qu'on dise : « Voilà les livres qu'il aime », alors j'ai laissé beaucoup faire le hasard.
Et puis, quelquefois, je les ai choisis pour d'autres raisons que le titre. Par exemple, j'ai recherché des vieilles éditions comme Le Livre de demain chez Arthème Fayard, parce que pour beaucoup de gens, c'est une émotion : un livre avec ses bois gravés, tout Colette, tout Cocteau, ça vous rappelle l'avant-guerre. Alors j'ai essayé de retrouver l'équivalent pour les Anglais, les premières éditions Penguin de 1935. Box-office: "Le Hobbit : La bataille des cinq armées" remplit son contrat.
«Ida», nonne stop. La profusion de belles images ne fait pas nécessairement un très bon film.
A propos d’Ida, il serait ainsi tentant de s’extasier en priorité sur le noir et blanc de la photo, si sophistiqué qu’il semble parfois imperceptiblement teinté, sur les cadrages déroutants presque toujours à contre-emploi d’une grammaire académique, ou sur les portraits magnifiés par le choix d’un écran quatre tiers aux dimensions d’un autre âge. Conversation animée avec Noam Chomsky, entretien avec le cinéaste Michel Gondry.
Pourquoi et comment avez-vous choisi de rencontrer Noam Chomsky ?
Connaissait-il votre travail ? Il ne connaissait pas mon travail. Je l’ai rencontré lors d’une visite au MIT (Massachusetts Institute of Technology), et je crois que sa secrétaire aimait beaucoup mes films, ce qui a facilité les choses. On s’est rencontré cinq ou six fois sur une période de trois ans. Cela se passait bien, je lui posais des questions scientifiques et politiques. Vous êtes revenu le voir six mois après votre première entrevue avec une matière montée et dessinée ? Ce n’était pas fini, mais cela donnait une idée assez claire du projet ; il était surpris mais séduit. Vous a-t-il demandé à voir vos films ? Non. Il n’y avait pas immédiatement l’envie de réaliser un film ? ”Only Lovers Left Alive”, la vamp et le vampire - Critique et avis par Les Inrocks. Pour que commence un film de Jim Jarmusch, il faut littéralement une mise en route.
C’est une lettre qui apprend à un ex-don Juan quinquagénaire (Bill Murray dans Broken Flowers) qu’il a un fils, ou encore la commande d’un meurtre passée à un élégant tueur (Isaach de Bankolé dans The Limits of Control) qui l’emmène à traverser l’Espagne en train. Dès lors, l’input ayant été donné, le personnage prend la route et le récit se déroule, comme une nonchalante déambulation. En cela, Only Lovers Left Alive est le film le plus sédentaire de Jim Jarmusch, à l’image de son personnage principal, Adam (Tom Hiddleston), énigmatique compositeur de rock indus claquemuré dans une tour d’ivoire aux allures de bicoque décatie en plein no man’s land de Detroit.
Cette sédentarisation du héros jarmuschien est un signe. Le monde ne vaut même plus qu’on le traverse. C’est peu dire qu’Only Lovers… n’est pas un film de vampires. Gone Girl, de David Fincher - octobre 2014. “Mommy” séduit la France entière - En bref. Massacre à la tronçonneuse - novembre 2014. Mommy, de Xavier Dolan.