Le RDV 21/02/13 avec Sylvie PIALAT, Dominique BESNEHARD et Antoine TAMESTIT. Site cinéma audiovisuel de l'académie de Grenoble - Analyses filmiques - A nos amours de Maurice Pialat. La famille Alors que la séquence donne une impression de vérité documentaire, dans une saisie sur le vif, brutale et sans concession des rapports familiaux, les six plans qui structurent la séquence sont extrêmement composés.
Le premier plan exploite ainsi largement la profondeur de l’image dans la mise en scène : l’arrivée de Suzanne et son mouvement dans le champ (droite-gauche) sont redoublés par ceux de la mère, à l’arrière-plan [1] ; de la même façon, les gestes de la mère à l’arrière-plan (elle met la table) redoublent ceux du père au premier plan (il travaille et coupe des peaux). Cannes 1987, Pialat et sa palme. Cannes 1987, Pialat et sa palme. Représentation de la femme à sa toilette par Pierre Bonnard. Pierre Bonnard (1867 - 1947) a eu tout au long de sa vie l'art de jouer sur la juxtaposition et les rapports entre les couleurs chaudes, et les couleurs froides.
"Nu dans le bain" (1936-38) (Voir plus bas) où se marient l'orangé et le bleu profond ; ce tableau illustre à la perfection ce jeu entre les tons chauds et les tons froids. Mais il excelle aussi dans la déclinaison des multiples variantes de chaque couleur, ce qui fait qu'à l'intérieur d'un même tableau, on peut découvrir toute la gamme chromatique d'une même teinte. Il aime représenter les multiples nuances qui apparaissent dans les reflets et les jeux de couleurs, avec ses sujets entourés d'eau, ou se reflétant dans des miroirs. Une peinture telle que "La Cheminée" (1916) montre une femme qui se regarde dans une glace.
L'utilisation des surfaces réfléchissantes lui permet également de prendre de la distance avec la réalité observée de son sujet . Pierre Bonnard, L'homme et la Femme (1900). Cinemonde: A nos amours de Maurice Pialat. A NOS AMOURS, sixième long métrage de Maurice Pialat, se concentre sur le personnage de Suzanne, une jeune fille de 15 ans prise dans les soubresauts de l’adolescence, et de sa famille en proie à des déchirements violents.
Une des scènes d’ouverture du film est celle de Suzanne à la proue du bateau, sur fond de musique baroque de Purcell. Pialat saisit d’autant plus les variations dans l’âme de son personnage qu’il évacue tout psychologisme et s’attarde au contraire sur les visages et les gestes, filmant d’une manière clinique le passage d’un état à un autre, le vertige de ces moments d’adolescence où la personnalité se forge non seulement par les expériences mais par la préscience de soi.
Suzanne est de tous les plans, et ce n’est pas la moindre réussite du cinéaste d’avoir choisi Sandrine Bonnaire pour l’incarner, avec sa vitalité et sa mélancolie. Maurice Pialat. Articles. Pialat/Cassavetes : une étude des corps (3) par Philippe Lubac. Pialat/Cassavetes : une étude des corps (3) par Philippe Lubac Où est le corps ?
L’un des points communs qui existe entre les quelques films qui forment cette étude, est l’unicité globale du lieu dans lequel se déroule l’action. C’est la maison des Thierry dans L’Enfance nue, l’appartement parisien de Suzanne dans A nos amours, la maison des Longhetti dans Une Femme sous influence. Dans Faces, nous avons apparemment deux lieux principaux : le salon de Jannie et celui de Richard et Maria Forst… Mais ces lieux sont faussement différents. Afficher le sujet - À nos amours (Maurice Pialat - 1983)
Maurice Pialat est prisonnier d'une légende : on le dit péremptoire avec ses confrères, intraitable avec ses producteurs, odieux avec ses comédiens.
Les réputations s'expliquent souvent par l'incapacité d'un entourage à percevoir la vérité d'un individu. De quelqu'un dont le caractère se refuse à toute compromission, on a tendance à ne retenir que les apparences, ne décrire que les manifestations extérieures d'un tempérament qui recèle une sensibilité plus écorchée qu'on ne le soupçonne. Ce cinéaste "suspect" qui avouait ses aigreurs passagères a eu besoin de raconter sa vie comme un calvaire. C’est, comme pour bien d’autres grands artistes, une sorte de thérapie. Chroniqueur impitoyable des impasses créées par le quotidien des gens ordinaires, il échappe aux définitions. Suzanne appartient à une famille de fourreurs du Sentier. Suzanne aime un joli garçon qui le lui rend bien.
« À nos amours » de Maurice Pialat. Présentation par Sandrine Bonnaire. La Montagne Maurice Pialat - célébration transversale dun génie colérique. Son cinéma n’est fait, n’est tendu que pour l’avènement de ces moments-là, jaillissant déchirés du bourbier humain (Pialat, s’il n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un naïf, est un tendre au fond), extraits du fonctionnement massif de la machinerie cinématographique (Pialat est, sans lourdeur aucune, le cinéaste de toutes les pesanteurs - c’est un terrien, comme Renoir, Pagnol et Ford –, d’où son besoin viscéral dans Le Garçu d’y inclure, au-delà du strict souci autobiographique, la présence ondoyante et ontologiquement pure de tout cinéma de son enfant Antoine).
Et ces moments, ce tissu hétérogène et impure d’humanité, ce peuvent être des mots aussi, sont emplis de cet effroyable sentiment, l’irréparable. Dans Que la Bête meure de Claude Chabrol en 1969 comme acteur dans le rôle de l’inspecteur, au fils assassin de son père (Jean Yanne) : " Tu sais que ta vie est foutue ? ". 4 ressources pédagogiques: Maurice Pialat. Cinéma-Audiovisuel - À nos amours... Anosamours. A nos amours. Bonnard nu de dos.