En France, le tabou de la stérilisation contraceptive. Une sage-femme pratique un examen dans la maternité de Caen. AFP PHOTO MYCHELE DANIAU « Si un homme ne veut pas d’enfant, on dit que c’est un choix. Si c’est une femme, on lui répète qu’elle changera d’avis. » Rapportés par TV5 Monde, les mots de Marie, agricultrice bretonne de 25 ans, sonnent justes. Et pour cause, la jeune femme parle d'expérience. Celle qui explique qu'être enceinte lui donnerait "l’impression d’être malade, privée de [son] corps" a décidé de recourir à la contraception définitive. Une opération accessible depuis la loi Aubry du 4 juillet 2001 à toute personne majeure, saine d’esprit, qui n’a pas été placée sous tutelle et sans condition d'âge ou de nombre d'enfants, rappelle le site d'informations.
Une pratique reconnue par la loi donc, mais pas encore par la société. Marie ne manque pourtant pas d'arguments pour expliquer sa démarche. Mais dans ces situations, le tabou n'est pas moins grand. Il faut dire que les techniques ont largement progressé. Le ventre des femmes. Les femmes et les hommes libres d’enfants. © Redkoala / Fotolia Depuis une bonne génération, l’autonomie du patient et sa compétence de décider librement des soins qui lui sont proposés ne manquent pas de poser des questions voire des dilemmes. Un récent article approfondi de Cristina Richie dans le Hastings Center Report [1] consacré à la stérilisation demandée par des femmes sans enfants montre intelligemment les enjeux de ces nouvelles situations entre patients et médecins. D’emblée, notons la différence de vocabulaire entre le français « sans enfant » et le vocable anglais « childfree », libre d’enfants… Ensuite, venons-en aux chiffres.
Aujourd’hui aux Etats-Unis, une femme blanche sur cinq n’aura jamais d’enfants. La moitié de ces femmes sont normalement fertiles mais ne veulent pas procréer pour des raisons de choix/confort personnel, parce que cela coûte trop cher, pour des motifs aussi de type écologique, pour ne pas surcharger une planète mise à rude épreuve par la société de consommation. Votre avis nous intéresse. La contraception définitive modifie-t-elle la sexualité. A bientôt 42 ans, Alexandra et son mari ne veulent plus d'enfants.
Ils pensent à la stérilisation qui leur semble une bonne solution. Mais ils craignent que la stérilisation change leur sexualité. Le Dr Catherine Solano, médecin sexologue et andrologue donnent quelques éléments de réponse à leurs inquiétudes. La stérilisation est une méthode assez peu choisie en France par les couples. Il faut dire qu'il ne s'agit plus de contraception, puisque la stérilisation est irréversible. Deux méthodes sont possibles La stérilisation masculine ou vasectomie consiste, sous anesthésie locale, et au niveau des testicules, à ligaturer et sectionner les canaux déférents transportant les spermatozoïdes. La stérilisation féminine souvent qualifiée ligature des trompes se pratique par différentes méthodes : soit par coelioscopie sous anesthésie générale (pose de clips ou ligature) ou bien par la mise en place d'un implant dans chaque trompe par les voies naturelles et sans anesthésie.
A lire aussi : Mouvement Libre pour la Stérilisation Volontaire | Pour que cessent non-dits et tabous ! Ma première demande de stérilisation. Sophie, 27 ans, trop jeune pour se faire stériliser? "La grossesse, c'est sordide" La ligature des trompes - Le seul moyen d'avoir une vie exceptionnelle est de faire des choses exceptionnelles. Vendredi 4 novembre 5 04 /11 /Nov 00:12 Un petit article sur les enfants ? Allez, ouais !!! Je me renseignais sur la ligature des trompes, et j'étais assez hallucinée par le nombre d'occurrence de l'argument "Mais tu ne sais pas comment ta vie va évoluer, tu va peut-être rencontrer un autre homme à qui tu voudras donner un enfant" (voir "qui voudra un enfant de toi"). J'adooore cette vision poule pondeuse de la femme. Vous noterez qu'on dit souvent aux femmes qui n'ont pas d'enfant qu'elles risquent de changer d'avis, mais jamais ça aux femmes qui veulent des enfants. - Tu veux tomber enceinte ?
Pourtant je crois qu'une femme sans enfant qui n'en veut pas imagine plus facilement une vie sans enfant qu'une femme sans enfant qui en veut n'en imagine une avec enfant. L'une imagine la même vie qu'aujourd'hui, qui doit donc probablement lui convenir. Et la femme qui ne veut pas d'enfant imagine ainsi la vie avec enfant : une vie de malheur où tout lui aura été retiré. Mais je vais le faire.
Les mercredis de la sexualité et de la contraception Caen.