Des esclaves thaïlandais derrière les crevettes vendues en supermarchés. Un arrière-goût amer pour la crevette.
Le quotidien britannique The Guardian révèle ce mercredi les résultats d'une enquête de six mois en Thaïlande, dans le milieu de la pêche industrielle à la crevette. Et le constat est effarant: des hommes sont vendus, enchaînés, battus voire tués sur les bateaux qui pêchent de quoi nourrir les crevettes des fermes marines spécialisées. Selon The Guardian, la plus importante ferme de crevettes au monde, Charoen Pokphand CP Foods, se fournit en nourriture auprès de ces bateaux esclavagistes, qu'elle garde pour ses crevettes ou revend à d'autres fermes. Les crevettes sont ensuite revendues dans les supermarchés du monde entier. Parmi les chaînes nommées se trouvent Walmart, Tesco, Costco et Carrefour.
Côté supermarchés, les réactions sont unanimes: ils sont contre l'esclavage et des enquêtes sont en cours. "Ils nous ont vendus comme des animaux" "Si vous achetez des crevettes de Thaïlande, vous achetez le produit de l'esclavage" "Le Business du commerce équitable" Mardi 6 août à 22 h 25 sur Arte.
Que cachent les labels éthiques qui fleurissent sur bon nombre de produits dans les supermarchés ? LE MONDE TELEVISION | • Mis à jour le | Par Olivier Zilbertin. Quelle part revient au producteur dans le commerce équitable ? Si les critères de progrès du Commerce Equitable comprennent l’utilisation de savoir-faire et d’ingrédients locaux, rien n’oblige une marque de Commerce Equitable à faire transformer ses produits dans leur pays d’origine.
Par conséquent, même dans le cas du Commerce Equitable, la part du prix de vente qui retourne aux producteurs est souvent faible voire marginale. L’exemple le plus criant est celui du thé : sur les 2 à 3 euros que vous payez une boîte de 20 infusettes, la part retournant aux producteurs est d’environ 2 centimes pour du thé conventionnel et 6 à 7 centimes pour du thé labellisé Max Havelaar lorsqu’il n’est pas transformé sur place. En moyenne, la part de matière première contenue dans un produit d’épicerie conventionnel représente 6 à 8% de son prix de vente en magasin. Si l’on se contente d’acheter des matières premières à un prix supérieur, il faudra attendre longtemps avant de pouvoir assister à un réel rééquilibrage. Cueillette du thé - Crédits DR. Le commerce équitable : problématique générale, enjeux et défis. Le commerce équitable n'est pas un phénomène nouveau.
On peut d'ailleurs remonter aux années 50 pour identifier ses premières origines. Ce qui est nouveau en revanche c'est l'ampleur que ce type de commerce revêt actuellement. Au cours des dernières années, ce commerce alternatif a en effet connu un essor considérable. Bien qu'encore largement marginal, le commerce équitable connaît une croissance importante. Les échanges commerciaux dits équitables augmentent de 5 % par année en moyenne. Pareil pas pareil. Commerce équitable - Un modèle économique en voie de développement.
Une implantation solide en Europe et un développement croissant en Amérique du Nord.
Ainsi, en Hollande et en Suisse, 80 % des consommateurs savent définir ce qu'est le commerce équitable, contre 17 % et 28 % au Canada et au Québec. Le commerce équitable peut-il muer d'action citoyenne humanitaire en modèle économique? Lentement, mais sûrement. Depuis son introduction au Canada dans les années 1990, le commerce équitable trouve son marché: 21 tonnes de café vendues en 1998 contre 625 l'an passé, la progression est flagrante. Et ce, même si ce volume de vente reste faible au regard des plus de 50 000 tonnes échangées dans l'ensemble du pays à la même période.
De l'éthique et de la commercialisation C'est que le principe du «commerce éthique» séduit les consommateurs. Pour atteindre cet objectif, les prix sont fixés par l'acheteur, souvent au-dessus de ceux du marché. L'idée, pour être séduisante, n'est pas nouvelle. Percée européenne et avancées québécoises. Essais - Commerce équitable. La question s'impose forcément dans les allées d'un supermarché ou devant le comptoir d'un commerce spécialisé: en payant plus cher le café, le thé ou le sucre certifié équitable, aide-t-on vraiment les petits producteurs du Sud à s'en sortir, comme le dit la chanson?
Pas vraiment, répond, «avec un peu de tristesse» d'ailleurs, Christian Jacquiau, économiste et ex-adepte désabusé du café qui donne bonne conscience. Selon lui, le doux rêve d'un commerce équitable censé unir, au nom d'un juste partage des richesses, les Montréalais, Parisiens ou New-Yorkais aisés avec les pauvres mexicains, guatémaltèques ou boliviens, serait même sur le point de s'envoler en fumée.
Ce serait la faute de certificateurs complaisants et peu transparents, mais aussi celle d'une industrie de la bouffe et de la grande distribution qui, en se jetant à bras raccourcis sur ces produits de niche, risque de leur faire perdre tout leur sens, dénonce cet homme dans Les Coulisses du commerce équitable.