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Anthropologie

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Pascal Picq : "La cuisson nous a donné un cerveau plus gros" L’homme est-il un végétarien dévoyé ?

Pascal Picq : "La cuisson nous a donné un cerveau plus gros"

Si l’on se réfère aux singes, on voit que l’équation à résoudre, c’est l’accès aux protéines. Les petits singes les trouvent dans les insectes, les gros dans les feuilles. Les gorilles ne sont pas chasseurs. Leur intestin s’est développé pour favoriser la fermentation des feuilles qu’ils consomment. Les Orang-outang chassent occasionnellement. L’espèce humaine est l’une des rares, avec les chauve-souris et quelques rongeurs, à ne pas fabriquer de vitamine C. Aucun primate ne synthétise de vitamine C. Comment se nourrit-on avant le Paléolithique ? Les australopithèques comme Lucy ont des mâchoires démentes, qui leur servent à broyer des aliments végétaux comme les noix, les tubercules, les racines. Le premier homme est un charognard ?

Oui, il y a à l’époque abondance de carcasses en raison du grand nombre de grands carnivores. Le feu et la viande (5) : construire et alimenter un gros cerveau – Anthropogoniques. Précédemment dans AnthropogoniquesLe feu et la viande (1) : une légende urbaine ?

Le feu et la viande (5) : construire et alimenter un gros cerveau – Anthropogoniques

Le feu et la viande (2) : un problème pas si simple.Le feu et la viande (3) : pertinence chronologique de l’hypothèse du feuLe feu et la viande (4) : pertinence chronologique de l’hypothèse animale La nutrition, comme tout ce qui concerne le vivant, c’est complexe. Et quand on parle de nutrition et d’évolution, on a un problème : les paléoanthropologues sont rarement nutritionnistes, et les nutritionnistes rarement paléoanthropologues. Même si sont publiées de plus en plus d’études plus approfondies (1)(2)(3)(4), très souvent, la question de la nutrition du cerveau au cours de notre évolution est évoquée de manière simpliste. Souvent à travers deux notions basiques : l’énergie, réduite au glucose. Les chasseurs-cueilleurs bénéficiaient de vies longues et saines (REWILD)

Traduction d’un article initialement publié (en anglais) sur le site REWILD, à l’adresse suivante.

Les chasseurs-cueilleurs bénéficiaient de vies longues et saines (REWILD)

L’avènement de l’agriculture apporta avec lui la crise de mortalité du Néolithique, une chute soudaine et catastrophique de la longévité dont les peuples agricoles ne se sont jamais vraiment remis. La médecine moderne a accompli de grandes choses, mais elle n’a pas encore complètement comblé ce fossé dont il résulte que seule une riche élite est en mesure de bénéficier de la longévité qui était auparavant accessible à tout un chacun. Si l’on en croit les idées reçues, au fil du temps, les progrès de la médecine ou, du moins, en matière d’hygiène, auraient permis l’accès à une longévité accrue et à une vie plus saine.

On pense que sans les bienfaits de ces progrès, les gens, dans le passé, pouvaient s’estimer heureux d’atteindre ce que l’on considère aujourd’hui comme l’âge moyen. Peu d’endroits illustrent cette constatation de manière aussi frappante que Dickson Mounds. Alimentation - Nutrition - Préhistoire - Préhistorique. Comment savoir ce que les hommes préhistoriques mangeaient ?

Alimentation - Nutrition - Préhistoire - Préhistorique

Les traces laissées sur les dents fossilisées En analysant, grace au microscope à balayage électronique, l'émail dentaire on peut découvrir des stries d'utilisation provoquées par le type d'aliment mâché. L'existence de stries verticales et longues indiquent une alimentation à base de viande. Des stries horizontales témoignent d'une alimentation plus riche en végétaux. Par ailleurs, la consommation de feuilles laisse des traces de polissage sur les incisives. Alain Testart, Les chasseurs-cueilleurs ou l'origine des inégalités, Nanterre-Paris X, Société d'ethnographie, 1982. Mais ce sont les chasseurs-cueilleurs sédentaires qui intéressent Testart et qui constituent l'objet de son livre.

Alain Testart, Les chasseurs-cueilleurs ou l'origine des inégalités, Nanterre-Paris X, Société d'ethnographie, 1982

Des anthropologues et des préhistoriens avaient déjà noté, mais comme exceptionnelle, l'apparition du stockage dans des sociétés de chasseurs-cueilleurs sédentaires (celles de la côte nord-ouest de l'Amérique du Nord). C'est à cette idée d'une apparition exceptionnelle du stockage chez les chasseurs sédentaires que Testart s'attaque. Il démontre magistralement qu'elle est complètement fausse. Cro-Magnon, ce gentleman. Les clichés du mâle-chasseur-de-mammouth et de la femelle-au-fond-de-la-caverne sont souvent utilisés pour justifier des différences contemporaines entre les rôles de genre.

Cro-Magnon, ce gentleman

Elles seraient dans la “nature” humaine puisqu’ayant existé pendant des centaines de milliers d’années. Mais que sait-on vraiment de la vie, des habitudes, des comportements des hommes de la Préhistoire, cette période qui représente 98 % de la vie de l’humanité ? Le Mythe de l’Homme tueur (par Ana Minski) – Le Partage. Disparition des megaherbivores : la lignée Homo disculpée ? Disparition des grands mammifères africains, y-a-t-il un responsable ?

Disparition des megaherbivores : la lignée Homo disculpée ?

La majorité des études désignaient jusqu’à présent Homo sapiens comme principal responsable de la disparition de la mégafaune. Une nouvelle étude américaine remet en cause ce paradigme. L’étude « Plio-Pleistocene decline of African megaherbivores: No evidence for ancient hominin impacts” a été publiée le 23 novembre 2018 dans la revue Science. Elle a été menée par l’archéologue Tyler Faith (Muséum d'histoire naturelle de l'Utah, accompagné par John Rowan (Université Massachusetts Amherst), Andrew Du (Université de Chicago) et Paul Koch (Université de Californie).