RSF publie le bilan 2014 des violences contre les journalistes. Imprimer envoyer EspañolEnglish Reporters sans frontières publie, ce mardi 16 décembre, le bilan 2014 des exactions commises à l’encontre des journalistes.
Selon les chiffres de l’organisation, 66 journalistes ont été assassinés cette année, ce qui porte à 720 le nombre total de journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions en dix ans. Dans le monde, 119 journalistes ont été enlevés en un an (soit une hausse de plus de 35 %). Quarante demeurent otages à ce jour. RSF. Le container + 3 journalistes. Afrique du Nord et Moyen-Orient. La Syrie est le pays le plus dangereux au monde pour les journalistes.
L’année 2013 a été marquée par une très forte détérioration de la situation sécuritaire et par la complexification du conflit. Près de cent trente acteurs de l’information ont été tués depuis mars 2011. Ils sont pris en étau : d’un côté, l’armée régulière de Bachar Al-Asad, qui continue à arrêter et à tuer ces témoins gênants qui documentent le conflit ; de l’autre, des groupes islamistes armés dans les zones dites "libérées" du nord du pays, principalement l’Islamic State of Iraq and Sham (ISIS). Depuis le printemps 2013, ces groupes multiplient les enlèvements et mettent en place des comités juridiques (hay’at shar’iya) placés sous le sceau de l’arbitraire. Europe de l'Est et Asie centrale. Sotchi 2014 : derrière la vitrine olympique, la guerre du Kremlin contre la société civile Plus de deux décennies après l’implosion de l’Union soviétique, Moscou demeure une référence essentielle pour toute la région, à laquelle l’unissent de forts liens culturels, économiques et politiques.
L’ouverture dans le faste des XXIIe jeux Olympiques d’hiver à Sotchi, en février 2014, ne doit pas occulter la réalité du bras de fer qui oppose en Russie une société civile toujours plus affirmée à un État toujours plus répressif. Les vastes manifestations de 2011-2012 ont banalisé la critique du régime. Union Européenne et Balkans. C’est un Conseil de l’Europe âgé d’un an à peine qui affirme, en 1950, la « liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières ».
Soixante-trois ans plus tard, cette affirmation a été réitérée à de nombreuses reprises dans plusieurs textes ayant scellé les fondements de l’Union européenne. Amériques. Plus de vingt ans ont passé depuis que l’Amérique latine et les Caraïbes ont presque cessé de vivre sous la botte des dictatures militaires ou sous le feu des guerres civiles.
La Colombie fait exception avec un conflit armé vieux d’un demi-siècle. Cuba se distingue également par son régime hérité de la guerre froide, qui ne tolère aucun contre-pouvoir indépendant, mais voit à son tour l’émergence d’une société civile forcer la remise en cause de son « modèle ». État de paix et institutions démocratiques ont formellement gagné. Formellement, car il reste du chemin à parcourir entre la garantie constitutionnelle des libertés publiques et un réel État de droit. Nombreux sont les journalistes et défenseurs des droits de l’homme à l’éprouver tous les jours face à une violence à la fois élevée et multiple, mêlant crime organisé, paramilitarisme et parfois répression d’État. Cette situation se vérifie aussi en Amérique centrale et dans les Andes. Brésil : un « printemps » plombé. Afrique. L’engagement au service de la liberté d’information implique de prendre des risques nouveaux et difficilement calculables, dans des conflits dont les paramètres ont changé.
Les chutes très lourdes du Mali et de la République centrafricaine dans le classement illustrent cette corrélation négative entre conflit et liberté d’information. L’information et son contrôle ont bien sûr toujours été des enjeux stratégiques. Les putschistes du capitaine Sanogo à Bamako n’ont-ils pas eu pour première action de prendre possession de l’Office de la radiotélévision malienne ? L’arrivée des nouvelles technologies a permis à l’information de « s’échapper » des organes traditionnels tels que la presse ou la radio, multipliant le nombre et le type d’acteurs de l’information sur le terrain. Les conflits sur le continent africain se sont également diffractés. Ces dangers diffus impactent la circulation de l’information. Autre caractéristique de ces guérillas : elles ne se résolvent pas. Nord-Kivu. Asie-Pacifique. Dans un discours prononcé le lendemain de sa nomination à la tête du Parti communiste chinois (PPC), en novembre 2012, Xi Jinping s’adresse directement aux journalistes : « Amis de la presse, la Chine doit en apprendre davantage sur le monde et le monde doit en apprendre davantage sur la Chine.
J’espère que vous continuerez à faire plus d’efforts et à contribuer à la compréhension mutuelle entre la Chine et les autres nations du monde. » Malheur aux journalistes qui ont compris : « Décrivez la dure réalité de la Chine ! » là où il fallait entendre : « Suivez la propagande du Parti à la lettre ! Les 10 pays maîtres de la censure. Publiée le 2 mai 2012.