Liberté d'expression : pourquoi Dieudonné et "Charlie Hebdo", ce n'est pas pareil. Pour avoir écrit, dimanche 11 janvier, sur Facebook, se sentir "Charlie Coulibaly", en référence à Amedy Coulibaly, l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de la porte de Vincennes, Dieudonné a été placé en garde à vue, mercredi 14 janvier, dans le cadre d'une enquête ouverte pour "apologie du terrorisme".
Ce nouvel épisode relance le débat sur la liberté d'expression. Car, pour certains internautes, poursuivre le polémiste pour ces propos constitue une atteinte à la liberté d'expression. Sur Twitter, utilisant le hashtag "JeSuisDieudonné", ils assurent qu'il s'agit d'une contradiction, alors que plusieurs millions de personnes ont manifesté dimanche pour défendre le droit à la caricature, revendiqué par les journalistes de Charlie Hebdo. Francetv info vous explique pourquoi l'on ne peut pas juger de la même manière l'hebdomadaire satirique et l'humoriste.
Déclaration conjointe des ministres de la Culture de l'UE. Pour le droit d'offenser, pour le droit à l'outrage. Dans l'affaire du film sur Mahomet, rares sont les voix qui invoquent la liberté d'expression, constate le quotidien danois Jyllands Posten, qui avait publié les caricatures de Mahomet en 2005.
Les pays occidentaux devraient pourtant prendre une position claire sur le sujet. Dans quelques jours paraîtront les mémoires de l'écrivain Salman Rushdie sur ses années de clandestinité après la publication, en 1988, de son roman Les Versets sataniques [publié en France par Christian Bourgois en 1989]. Certains passages au sujet du Prophète avaient poussé l'ayatollah Khomeyni à appeler ses coreligionnaires à tuer l'écrivain. Deux des traducteurs de Rushdie ont été assassinés, un troisième a survécu à un attentat et plusieurs personnes sont mortes lors de manifestations dans les pays musulmans.
Le scénario s'est répété près de vingt ans plus tard, au lendemain de la publication des caricatures de Mahomet dans le journal danois Jyllands-Posten. Liberté de conscience et respect de la laïcité. Charb, Cabu, Wolinski et Charlie Hebdo ont-ils été châtiés pour avoir blasphémé ?
Non ! Ils ont été assassinés pour avoir défendu, par l’humour mais jusqu’au sacrifice, la liberté de conscience, de pensée et d’expression critiques contre tous les obscurantismes, tous les fanatismes, tous les intégrismes religieux et politiques. Ils n’ont pas été massacrés par des musulmans, fussent-ils radicaux, mais par des terroristes barbares et fascisants. En France, le dernier supplicié pour blasphème fut en 1766 le jeune chevalier de La Barre car ce délit n’existe plus depuis la Révolution. L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 stipule : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public. » Le délit de blasphème, comme celui de régicide, fut rétabli par la monarchie, restaurée en 1815, mais abrogé dans les années 1830. Il ne faudrait donc pas confondre tolérance et laïcité.
GENEVE_PEDAGOGIQUE.pdf. Liberté d’expression. À travers le monde, des femmes et des hommes sont harcelés, ou même emprisonnés, pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression.
Toute personne a le droit de rechercher, de recevoir et de partager des informations et des idées, sans crainte et sans entrave. Ce droit est important pour l'épanouissement personnel et la dignité de chaque individu. Il conditionne l'exercice de toute une série d’autres droits fondamentaux. La liberté d’expression a toujours été au centre de l’action d’Amnesty International.
Elle est étroitement liée au droit d’avoir un point de vue et au droit à la liberté de pensée, d’opinion et de religion. Une volonté délibérée d’étouffer les débats Les États ont souvent invoqué, par le passé, les impératifs de la «sécurité nationale» pour justifier une politique visant à faire taire l’opposition politique et, plus généralement, les critiques.
Le droit de défendre les droits humains: un droit à protéger Nouvelles technologies, nouveaux défis. De « Charlie » à Dieudonné, jusqu'où va la liberté d'expression ? « Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? La question est revenue, lancinante, durant les dernières heures de notre suivi en direct de la tuerie à Charlie Hebdo et de ses conséquences. Elle correspond à une interrogation d'une partie de nos lecteurs : que recouvre la formule « liberté d'expression », et où s'arrête-t-elle ? La liberté d'expression est encadréeLa particularité des réseaux sociauxLe cas complexe de l'humourCharlie, habitué des procèsDieudonné, humour ou militantisme ? 1. La liberté d’expression est encadrée Le même principe est rappelé dans la convention européenne des droits de l'homme :