Misère sexuelle mon cul. Quand on parle d’abolir la prostitution, on finit toujours par se heurter à la célèbre Misère Sexuelle.
La Misère Sexuelle, c’est quoi? Ce sont les hommes qui sont trooooop en manque de sexe, les pauvres, et il faut bien les satisfaire sexuellement, sinon hé bien ils sont trop malheureux. Même si la misère sexuelle existait en ces termes, la prostitution consisterait à coller un mignon petit pansement sur une tumeur de la taille d’une pastèque. L’utilité de la prostitution. La prostitution.
Il y a les pour, les contres, et y a celles qui savent pas. Il y a celles qui n’en ont qu’une très vague idée, et il y a celles qui le font, ou l’ont fait, et témoignent. Il y a celles qui fantasment, parfois un peu trop, en bien ou en mal. L’utilité de la prostitution (2) Dans mon dernier article, j’ai évoqué une rupture entre les discours féministes pro/anti prostitution qui parlent beaucoup des prostituées et assez peu des clients, et les discours habituels sur la prostitution qui ne parlent que des clients et occultent totalement l’existence, le ressenti des prostituées, comme si elles n’existaient pas.
Or, je le redis, si on veut comprendre le sens de la prostitution, il faut se demander pourquoi elle existe, autrement dit pourquoi certains hommes achètent du sexe. Si on peut facilement dire qu’une prostituée se prostitue « pour l’argent », on ne peut pas dire qu’un client achète du sexe « pour le sexe », du moins en disant ça, on ne dit rien. Certains clients prostituteurs sont mariés et ont une vie sexuelle en dehors des prostituées, beaucoup d’entre eux sont tout à fait intégrés dans la société et pourraient très bien avoir des relations sexuelles sans avoir besoin de payer. Ils estiment pourtant avoir besoin de ce qu’ils achètent aux prostituées. "Je l'ai défoncée comme un goret" Bienvenue chez les porcs.
Je vous invite à découvrir aujourd'hui le "retour-client" de clients de prostituées : entre angélisme et misérabilisme, voici un nouvel élément au dossier "prostitution". Qui fait supermal. On découvre sur le Tumblr "prostitueurs" des critiques sans pitié des performances des prostituées... critiques assez faciles à trouver sur les forums dédiés. Les exemples sont d'un cynisme parfait : les mecs qui laissent ce genre de commentaires ont clairement rangé leur âme dans le portefeuille (sans parler de se tirer une grosse balle dans le pied, s'ils sont pour une légalisation scintillante). Le respect ? Prostitution : Quand le militantisme prohibo- abolitionniste met en danger la vie des putes, et autres considérations...
Depuis quelques jours, un nouveau Tumblr créé dans le cadre d'une campagne abolitionniste de la prostitution a fait son entrée dans les internets.
Il s'agit du Tumblr "Prostitueurs", dont l'objet est de réunir diverses citations de clients de putes qu'on peut trouver sur des forums spécialisés à cet effet. ( par exemple, Escortfr, Youppie ou 6annonces) Le but de la démarche n'a pas été explicité : on arrive sur le Tumblr, on trouve les témoignages, point.
Je suppose que l'idée, c'était que ça ne demandait pas d'argumentation et de développement, que les mots parlaient d'eux même. En l'occurrence, j'imagine qu'il est question de tenter de montrer à la face du monde combien les clients de putes sont barbares et dénués d'empathie, ainsi que de mettre en perspective les nombreux témoignages de viols et d'agressions (sexuelles mais pas seulement) dont ils font preuve (en ne les nommant bien sûr jamais de la sorte, évidemment. "Y" a voulu témoigner pour cette campagne. Aucunement. Woké. The invisible men tumblr. Prostitueurs : quand « les clients évaluent la marchandise »
« Prostitueurs » est un Tumblr qui reprend les commentaires laissés par les clients sur Internet, à propos des prostituées.
Dans leurs mots, la déshumanisation des travailleuses du sexe est totale. On dit que c’est un métier, ce serait même « le plus vieux métier du monde ». Dans cette optique, la prostitution ne serait guère plus qu’une vulgaire prestation de service. C’est précisément ce qui ressort des commentaires laissés par les « clients » sur les sites d’évaluation des agences d’escort-girls. Lise Bouvet a repris certains de ces commentaires sur un Tumblr intitulé Prostitueurs : « le client prosti-tueur, parlons de SON choix ».
Et les commentaires sont à glacer le sang. . « Une valeur sûre » La putain au grand coeur. (11/01/2013 by Spermufle) Dans l’imaginaire commun, la prostitution se décline à travers toute une série d’archétypes.
Les plus répandus sont le travesti du Bois de Boulogne, la tapineuse slave des Grands Boulevards, la créature des bois Africaine (qui reçoit à bord de son estafette), l’étudiante occasionnelle, la call-girl aux tarifs prohibitifs, et la pute-au-grand-coeur. L’existence de cette dernière sert d’alibi aux clients dans leur ensemble, même aux plus dangereux, et il ne me semble pas inutile d’identifier ce qui se cache derrière le discours de la pute-qui-aime-ses-clients et pour qui la prostitution est une source d’épanouissement. Effondrement du mythe du "client" esseulé. Voici la traduction française d’un excellent article de Meghan Murphy sur son site Feminist Current : Si la prostitution n’est pas l’affaire d’hommes esseulés, carencés au plan sexuel, qu’est-ce donc?
(Ou Justin Bieber n’a pas besoin de payer pour du sexe) Meghan Murphy s’appuie sur la récente affaire de Justin Bieber photographié à la sortie d’un bordel brésilien pour démonter le mythe du pauvre « client » esseulé et carencé sexuellement qui n’aurait d’autre choix que de recourir à la prostitution. « Il y a huit jours, le chanteur populaire Justin Bieber a été photographié sortant d’un bordel brésilien.
On l’avait recouvert de quelques draps, ce qui semble indiquer que l’achat de sexe n’est toujours pas considéré comme un passe-temps tout à fait acceptable (même si nos camarades du team «le travail du sexe est un travail» font de leur mieux pour changer cela). Ce n’est pas comme si le Bieb manquait d’opportunités au rayon des dames. Prostitution, "fantasme féminin" François Ozon et Marine Vactch, qui tient le rôle principal de son film "Jeune et jolie", à Cannes, le 18 mai 2013 (ESCHER/SIPA).
Si François Ozon n’a aucune légitimité pour parler au nom des femmes (ou de seulement certaines femmes, comme il l’a précisé ensuite en s’excusant), de leur sexualité, de leurs fantasmes, et de ce qu’est la réalité de la prostitution, si ses propos sexistes caricaturaux sont consternants et scandaleux, il n’est, avec son film et ses propos, qu’un des nombreux vecteurs de stéréotypes affligeants sur la sexualité des femmes et – en miroir – sur celles des hommes. Le cinéma, la littérature, les médias, la publicité regorgent de ces stéréotypes sexistes, et la pornographie en fait son fonds de commerce.