NIETZSCHE : LA MÉTAPHYSIQUE DE LA SÉDUCTION. Les exercices spirituels dans la philosophie de Nietzsche. 1 Les œuvres de Nietzsche consultées pour cet article sont issues des deux tomes des œuvres complètes (...)
On me demandera pourquoi au juste j’ai raconté toutes ces petites choses, insignifiantes selon les jugements traditionnels, ...alors que j’ai de grandes tâches à défendre. Je répondrai que toutes ces petites choses – alimentation, lieu et climat, récréation, toute cette casuistique de l’amour de soi – sont à tous les points de vue beaucoup plus importantes que tout ce que l’on a considéré jusqu’ici comme important. L’ambiguïté du désir de connaître en science et en philosophie selon Nietzsche. 1La question du désir de connaître s’est posée à Nietzsche avec le plus d’acuité au moment où il a eu intensément l’impression de se libérer des emprises intellectuelles antérieures, au moment d’écrire le Gai savoir, au sortir de la « maladie » métaphysique.
Cette sortie s’est préparée au travers des livres précédents, rassemblés ultérieurement sous le titre général d’Humain, trop humain, tomes 1 et 2, où l’on a parfois vu une « période positiviste » de Nietzsche, supposée « heureusement » dépassée ensuite pour un retour à la philosophie « véritable », la science succombant alors à la même critique que la métaphysique de l’essence, déclarée être en fait à sa source (cf.
J. Granier, « Le rationalisme scientifique, conséquence de la métaphysique », in Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche, p. 73, sqq.). 6Deux moments donc dans cette errance de la « logique ». Le langage est le premier degré de l’effort vers la science. Maudite avidité ! Et nous atteindrons une petite île… l’art, la guerre et l’utopie, chez le jeune Nietzsche. 1Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à l’Allemagne.
Le 8 août 1870, Nietzsche qui vient d’être titularisé à l’université de Bâle (avril 1870), demande un congé pour prendre part au conflit. Il a l’année précédente renoncé à la nationalité prussienne (pour précisément éviter la guerre). N’ayant jamais vécu assez longtemps en Suisse pour prétendre à la nationalité helvétique, il sera de ce jour apatride. Le 8 août 1870, cela fait tout juste un an que Nietzsche a débuté ses cours à l’université de Bâle. Sa demande est acceptée, il ne devra cependant, condition imposée par la Suisse, ne pas porter les armes. 2 Lettre du 27 mai 1871 à Visher. Portrait du philosophe en roi Lear (Shakespeare et Nietzsche) 1Lorsque Nietzsche proclame la mort de Dieu, à la fin du XIXe siècle, il énonce un paradoxe sur lequel on n’insiste pas toujours suffisamment.
Si Dieu est Dieu en effet, et quand bien même il aurait le dessein de « se suicider », il garde sans doute par devers lui la possibilité d’annuler cette annulation même. La question de Dieu conduisant rapidement aux limites du langage, Nietzsche a garde de rejoindre un « athéisme pieux » dont la naïveté est assez grande (au XXIe siècle aussi bien) pour poser que Dieu n’existe pas avec cette assurance qui est une foi négative et symfétrique de l’autre. Car le linguiste sait que toute négation repose sur une hypothèse prédicative à laquelle elle vient se superposer comme un élément supplémentaire : il s’agit ici de la relation entre un sujet (Dieu) et son prédicat (exister) qu’invalide la négation (ne pas).
L’athéisme pieux est donc forcé de poser l’hypothèse Dieu, à qui il doit sa propre possibilité. Sa fin approche également. . « O dieux ! Notes sur la Formation à partir d’une lecture de Nietzsche. 1Notre aujourd’hui est gouverné par le temps à gagner.
Le culte de la performance façonne un monde dans lequel ne compte que ce qui peut être utilement et facilement échangeable en information. Nietzsche et le soufisme : concordances spirituelles. 1De prime abord, il peut paraître étrange, fantaisiste ou incongru de vouloir trouver des similitudes entre celui qui personnifie l’athéisme militant et le courant spirituel ou mystique qui se revendique de l’Islam.
Freud et Nietzsche. 1 FREUD (Sigmund).
Le Moi et le Ça. Paris, Petite Bibliothèque Payot, 1968. 280p, édition numériq (...) 2 Nous empruntons l’expression à Paul Ricoeur, qui désigne ainsi Marx, Nietzsche et Freud, les tr (...) 3 Cette assertion eut lieu lors de la réunion du 1er avril 1908 de la Société Viennoise de Psycha (...) 1En 1923, Freud introduit au public sa seconde topique. Cherchant alors à caractériser le pôle pulsionnel de la personnalité, il s’inspire du philosophe Georg Groddeck et baptise cette instance par le terme de Ça. 2Il est évident qu’il nous faut tempérer notre ardeur, car il n’est pas de réponses philosophiques probantes à des questions d’une telle ampleur. 4 NIETZSCHE (Friedrich). 3Il nous faut d’abord signaler au lecteur que ce Ça que définit Freud serait à rapporter en réalité à ce que Nietzsche baptise du nom de Soi et qu’on trouve dans Ainsi parlait Zarathoustra, au discours intitulé « Des contempteurs du corps ». 5 FREUD (Sigmund). 20 GRANIER (Jean).
Nietzsche, le philosémite européen. 1Stefan Zweig disait de Nietzsche qu’il « est un génie des oppositions violentes.
Contrairement à Goethe, qui savait génialement s’écarter des dangers, il a une façon extrêmement audacieuse d’aller au-devant d’eux et de prendre le taureau par les cornes ». Nietzsche, en tout état de cause, n’est pas un auteur qui laisse indifférent. Le goût de la provocation, l’art aiguisé de la critique, une faculté innée de mettre au jour ce qui demeure dissimulé : autant d’ingrédients explosifs, qui ont façonné de façon durable l’image et la réputation d’un penseur subversif. Ce n’est donc pas pour rien que le natif de Röcken se qualifie lui-même de « dynamite » (Ecce Homo, Pourquoi je suis une fatalité) et d’accomplir une philosophie à « coups de marteau ».