Articles EHNE / Le travail en Europe 1830-1930 – Genre et Europe. Journée du souvenir de la traite négrière et de son abolition : hommage aux femmes esclaves, héroïnes méconnues. On les appelle les femmes debout, ou femmes-courage, mais sont-elles, pour autant, des femmes sans histoire ?
Car d'elles, on ne sait finalement pas grand chose, en tout cas moins encore que leurs alter-ego masculins, eux aussi peu reconnus dans l'Histoire française, hormis peut-être l'icône de l'indépendance haïtienne, Toussaint Louverture. Elles, ce sont ces héroïnes, esclaves qui au nom de la liberté se sont levées face à l'oppresseur, face au système esclavagiste. Avec si peu d'archives et de documents les concernant, il est bien difficile d'aller à leur rencontre. Tout de même, donnons-leur un peu de cette lumière historique.
Elles le méritent. Un tiers des personnes déportées d'Afrique étaient des femmes Sur les 15 millions de personnes déportées d'Afrique lors de la traite esclavagiste transatlantique, entre le XVIe siècle et le XIXe siècle, plus d'un tiers étaient des femmes. Des formes de résistance tous azimuts. Histoire du Nord (1/4) : La culture ouvrière et la figure de Martha Desrumaux. Nous commençons une nouvelle semaine sur l'histoire du Nord.
Aujourd'hui nous parlons de la culture ouvrière dans cette région de France et notamment d'une figure très importante, celle de l'ouvrière Martha Desrumaux. Premier temps d'une série d'émissions consacrée à l'histoire du Nord. Ce matin nous évoquons une grande figure du mouvement ouvrier dans cette région: Martha Desrumaux. Flambo : un nouveau siège pour les employées de banque. Mémoires de mines - Le travail des femmes à la mine. Au début de l'exploitation minière, les femmes comme les enfants travaillaient au fond où elles étaient employées comme herscheuses, pour tirer les wagonnets.
C'est dans le Nord-Pas-de-Calais et la Belgique que les femmes ont été employées au fond en plus grand nombre : on estime ente 4000 et 5000 femmes travaillant dans la région au début du XIXe siècle. Ces femmes ont été immortalisées par Zola dans Germinal avec le personnage de Catherine Maheu. L'interdiction du travail des femmes au fond date du 19 mai 1874 (1) pour des raisons de pénibilité et, dans l'Europe puritaine, de promiscuité avec les hommes.
Les jeunes filles employées au fond qui assurent un revenu indispensable à la famille, vont se retrouver à rejoindre celles qui travaillent au jour comme trieuses. On les embauchait dès l'âge de 12 ans et jusqu'à l'arrivée des tapis roulant effectuaient un travail pénible charriant le charbon dans des paniers en osier. Ce lieu de travail s'appelle la recette du jour ou le moulinage. Loi du 19 mai 1874. Un siècle de travail des femmes en France. 1901-2011, de Margaret Maruani et Monique Meron. Fruit d’un énorme et rigoureux travail, l’ouvrage de Margaret Maruani et Monique Meron devrait devenir une référence incontournable pour ceux et celles qui s’intéressent à la fois à l’histoire du travail, de l’emploi et du chômage des femmes depuis le début du xxe siècle.
En effet, rassemblées pour la première fois, statistiques, données des recensements et enquêtes emploi de 1901 à 2011 sont scrutées, disséquées et analysées à travers le prisme de la question du genre. Les compétences complémentaires des deux auteures (Monique Meron est statisticienne, Margaret Maruani sociologue) leur ont permis de dévoiler les pièges qu’une lecture superficielle des données réserve aux lecteurs peu familiers avec les sujets abordés. Margaret Maruani & Monique Meron, Un Siècle de travail des femmes en France, 1901-2011. 1À l’instar de Lautréamont, il faut louer les « mathématiques sévères » quand elles éclairent autrement et avec une lumière plus vive une question, pourtant réputée bien connue.
En reprenant les statistiques des recensements depuis 1901, en en revisitant les implicites et les impensés, la sociologue Margaret Maruani et la statisticienne Monique Meron recomptent le travail des femmes, en même temps qu’elles décryptent la façon de compter (p. 7). Elles proposent ainsi un autre récit, à la fois pugnace et décalé, intéressant en diable. 2Le livre est construit en quatre parties. La première baptisée « Paysages et contours de l’activité » brosse un tableau rapide de l’évolution de l’activité, dont la thèse est ramassée avec concision : « la France est et a été un des pays où les femmes travaillent le plus. Ou bien un de ceux où l’on a le plus su enregistrer leur travail comme de l’activité professionnelle » (p. 41). Sylvie SCHWEITZER, Les femmes ont toujours travaillé. Une histoire du travail des femmes aux XIXe et XXe siècles, Paris, Odile Jacob, 2002, 329 p.
1Professeure d’histoire contemporaine à l’université Louis Lumière-Lyon II, Sylvie Schweitzer explore depuis longtemps l’évolution des métiers à partir de la révolution industrielle.
Son but, dans cet ouvrage dont le titre sonne comme un slogan, est de montrer que cette activité fondamentale de l’espèce humaine, où la présence des femmes est immémoriale, n’est pas appréhendée de la même manière pour les hommes et pour les femmes. Or, si à travers les âges, les uns et les autres n’ont peut-être pas accompli les mêmes tâches, tous et toutes ont également gagné le pain quotidien à la sueur de leur front.