Ethique. Comment Nike a été forcé de changer ses pratiques. Rédigé par Annabelle, le 11 Jan 2013, à 15 h 50 min Cette information dont le Guardian(1) anglais s’est fait écho l’année dernière devrait convaincre même les plus sceptiques : oui, le travail et l’activisme des associations peut donner des résultats concrets !
Cela se produit même lorsqu’on s’attaque à des “Goliath” : Nike, qu’on ne présente pas, a plié sous la pression des activistes qui l’exhortent depuis des années à employer des méthodes plus éthiques. Le géant américain n’a eu d’autre choix que de changer sa politique et ses pratiques. Un travail de longue haleine pour la défense des droits Cela fait 20 ans que Nike est régulièrement attaqué pour des pratiques plus que douteuses dans le meilleur des cas, inadmissibles voire inhumaines dans d’autres. Cambodge : ils réclamaient 11 euros de plus par mois, Nike les licencie !
Des centaines d’ouvriers d’une usine sous-traitante de la firme américaine Nike ont été licenciés après une série de protestations concernant les salaires.
Ils ont osé manifester contre leurs dures conditions de travail, ils se sont fait licencier. Leurs réclamations : une hausse à hauteur de 11 euros sur un salaire mensuel de 57 euros. Ils sont 288 à avoir été remerciés à l’usine Sabrina Garment Manufacturing pour avoir participé à cette grève les 27 mai et 3 juin derniers, provoquant des heurts avec la police, selon les syndicats. BANGLADESH. Le dilemme de Nike : les coûts ou la sécurité des travailleurs. Revue Revue française de gestion 2005/4. L'exploitation des employés chez Nike. En juin 1996, le magazine Life publie un article sur le travail des enfants au Pakistan.
Une photo de l'article montre un enfant de douze ans qui assemblait un ballon de soccer Nike. L'article rapportait que l'enfant fait cela durant toute une journée pour n'en retirer que 0,60 $US. En Chine, toute forme de protestation de la part des employés amenait inévitablement des congédiements. De plus, la moyenne des heures travaillées dans une semaine était de 69 heures, mais il arrivait souvent que des employés travaillent plus de 100 heures dans une semaine.
En 1997, en Indonésie, les superviseurs ont été entraînés à utiliser la violence verbale avec leurs employés. En novembre 1997, le TRAC (Transnational Research Action Center) publia un rapport concernant les mauvaises conditions de vie des employés d'une usine de Nike au Vietnam. Les esclaves cachés qui font la fortune des "grandes marques" Nike encore critiquée pour ses conditions de travail à l'étranger. Des dizaines de travailleurs interrogés par l'Associated Press (AP) et un document publié par Nike laissent croire que le géant des espadrilles et des vêtements de sport a encore un long chemin à parcourir avant de respecter les normes qu'il a lui-même établis il y a une décennie afin de faire cesser sa dépendance à la main-d'oeuvre de misère.
Cela ne semble pas avoir empêché les agressions supposément subies par des travailleurs de l'usine du Pou Chen Group à Sukabumi, à plus de 100 kilomètres de Jakarta. L'entreprise n'a pas commencé à fabriquer des produits Converse avant que quatre ans ne se soient écoulés depuis l'achat de Converse par Nike. Une employée a soutenu avoir reçu un coup de pied d'un superviseur l'an dernier, après avoir fait une erreur en coupant du caoutchouc pour les semelles. «Nous sommes impuissants», a déclaré la femme. Elle a d'ailleurs tenu à garder l'anonymat, comme de nombreux autres interrogés par AP, par crainte de représailles. Ethique: Nike bouge sous la pression. Mis en difficulté par les dénonciations des conditions de travail chez ses sous-traitants, Nike tente depuis deux ans de changer son image d'exploiteur du tiers monde.
Mais beaucoup reste à faire. Cela ne va pas fort pour Nike. Les ventes de la célèbre marque de chaussures et de vêtements de sport ont culminé à 9,6milliards de dollars en 1998. En 2000, elles n'étaient plus que de 9milliards de dollars (environ 50milliards de francs). Les bénéfices ont suivi une pente encore plus accentuée: ayant atteint jusqu'à 800millions de dollars en 1997, ils ont chuté à 400millions en 1998, pour se redresser péniblement à 580millions l'an dernier. Nike le scandale - NIKE:les recettes d'un succés. Les conditions de travail après l'affaire Kasky. Une fois l’affaire Kasky terminée en 2003, Nike a rendu public les témoignages de 4000 salariés de neuf sites différents en Indonésie.
Cette enquête a été menée par la Global Alliance, une organisation indépendante créée à l’initiative de Nike en 1999. Au total, 5000 heures d’écoute ont été nécessaires. Les résultats de cette enquête sont loin d’être positifs, selon les termes mêmes du rapport, presque 2,5% des salariés ont déclaré avoir été victime d’abus sexuels et 8% de commentaires à caractères sexuels inappropriés. Selon un audit, réalisé par Nike, des cas de harcèlement, physique ou verbal, ont été recensés dans plus d'un quart de ses usines du Sud-Est asiatique.