Lagazette.fr - Le site est momentanément indisponible. Dix ans après les émeutes en banlieue, des milliers de manifestants à Paris contre le racisme. RACISME - Dix ans après les émeutes en banlieue, plusieurs milliers de personnes ont participé samedi à une "Marche de la dignité" dans les rues de Paris, dénonçant violences policières, racisme et humiliations.
Une foule compacte, avec au premier rang des femmes, a commencé à défiler en début d'après-midi derrière une banderole "Marche de la dignité contre le racisme" en scandant "justice, réparations, unité". Les manifestants, certains arrivés en bus de province, sont partis du quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale, à l'initiative de la Marche des femmes pour la dignité (Mafed), collectif de femmes soutenues par la militante américaine des droits civiques Angela Davis et des dizaines de personnalités et d'associations luttant contre les discriminations.
"Aujourd'hui en France, si vous n'avez pas la bonne couleur de peau (...) vous pouvez mourir aux mains de la police", a lancé au micro Amal Bentounsi, la porte-parole de la Mafed. A Clichy «tout le monde travaille ou se débrouille» Il est 12 h 30 ce dimanche de septembre, à Clichy-sous-Bois.
Le soleil est au zénith et le bus 613 fait des allers-retours silencieux le long des HLM de Clichy-Montfermeil. Des grandes barres, des petits immeubles, des façades noires ou pastel fades : autour de la cité Anatole-France, l’urbanisme apparaît totalement anarchique. Au cœur du quartier, un parking géant cohabite avec des petits commerces et un cybercafé. Le O’mixte, petit fast-food, affiche complet ce midi. Christophe Guilluy : «Les banlieues ne sont pas des ghettos, ce sont des sas» INTERVIEW - Le géographe, auteur de «La France périphérique», considère que le discours usuel sur les banlieues françaises est loin de la réalité de ces territoires.
LE FIGARO. - Depuis 2005, rien n'a changé dans les banlieues françaises? Christophe GUILLUY. - «Rien n'a changé»: c'est la doxa sur la question des banlieues. Il faut forcément ajouter que ce sont des ghettos et que les gens y sont assignés à résidence avec une sémantique quasi concentrationnaire.Cela ne correspond pas pourtantà la réalité sociologique. Tout a changé et tout change sans cesse dans ces territoires et autour de ces territoires.
La majorité des ZUS (zones urbaines sensibles) se situent désormais dans des grandes métropoles qui ne cessent de s'embourgeoiser. On arrive à Sevran sans le vouloir, et on n'y reste pas. «Alors, là t’as un super terrain de foot, sans but, un terrain de tennis, sans filet.
Et puis là-bas regarde, c’est le gymnase, à moitié brûlé en 2012, il a pas encore été réhabilité.» Ali sourit, il sourit toujours, de son air malin. Parfois, il rigole en imaginant ce que je peux penser de tout ça. Et à la question : tu veux partir ? , il répond que ce n’est pas possible autrement. «Ici», c’est Sevran en Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris, juste en face de la gare Sevran-Beaudottes, sur la ligne B du RER, celle qui traverse Paris du nord au sud, ligne des banlieues et des aéroports Orly et Roissy.
Sevran, en novembre 2012. En 1990, François Maspero, éditeur, libraire et écrivain, avait parcouru l’ensemble des 50 kilomètres de voies de la ligne B s’arrêtant dans les 38 gares de la ligne ; un parcours qui donna lieu à un récit bouleversant de simplicité et d’empathie pour les gens rencontrés au cours de son voyage. Banlieues françaises, 2005-2015 – Edito. Posted by urbanites on mercredi, octobre 14, 2015 · Leave a Comment Charlotte Ruggeri et Daniel Florentin L’édito en PDF « Trois semaines qui auront choqué, secoué la France, qui auront fait trembler le gouvernement et qui auront attiré le regard du monde entier. » C’est par ces mots que David Pujadas ouvre le journal télévisé du 20h du 17 novembre 2005, trois semaines après le déclenchement des émeutes des banlieues, le 27 octobre 2005, à la suite de la mort de deux jeunes adolescents dans un transformateur EDF.
Journal télévisé du 17 novembre 2005, France 2 (Archives de l’INA) (à partir de la minute 9) Ce soir-là, le journal de France 2 se donne pour objectif de faire un bilan de ces trois semaines qui ont « secoué la France ». Certes, ces trois semaines ont « secoué » la France, mais le traitement médiatique et politique qui en a été fait peut également laisser dubitatif. La banlieue, un territoire à (re)définir.