Ce que nous apprennent les autistes. Les autistes ont quelque chose à nous apprendre.
Les psychanalystes ont toujours supposé qu’il y a, derrière ce cadre clinique impressionnant, un sujet qui a quelque chose à leur apprendre. « There’s a boy in here » (Il y a un garçon là-dedans), c’est le titre original d’un livre écrit à deux voix, par une mère et son fils atteint d’autisme, Judy et Sean Barron ; cela a été traduit en français : Moi, l’enfant autiste, ce qui est moins évocateur. Il y a un sujet là-dedans ; rien n’est possible sans ce pari minimum à faire devant un enfant autiste et il a tout à nous apprendre si nous voulons entrer en communication avec lui. Quand le corps souffre du langage. C’est avec prudence que je voudrais introduire ce travail sur l’autisme tant je suis impressionné par le concert de récriminations, d’accusations même, dont la psychanalyse a fait l’objet ces derniers temps dans les médias.
Pourquoi tant d’assertions et tant de haine ? Les psychanalystes ne sont peut-être pas totalement étrangers à ce qui leur revient en pleine figure. Certains ont pu tenir des discours accusateurs, maintenant inutilement les parents dans la culpabilité, ce qui ne pouvait rien avoir de bon. Alors, que l’on envisage la faute des psychanalystes ou la faute des parents ou encore la faute d’un discours pseudo-scientifique qui nierait la réalité inconsciente, il est toujours question de rejeter la faute sur l’autre. Depuis les années 1960, on fait grand cas des théories génétiques parce qu’on croit avoir isolé un modèle imparable, l’adn, formé d’une séquence structurée d’acides aminés, donc, par une suite de petites lettres.
Extension du spectre de l’autisme - Écouter les autistes. Résumé : Le noyau dur du spectre de l’autisme réside dans les passages du syndrome de Kanner au syndrome d’Asperger ; mais il s’étend encore largement en-deçà du premier et au-delà du second.
Son unité clinique ne se dégage qu’en prenant en compte la défense autistique majeure qui se caractérise par la construction d’un bord. Celui-ci se fonde en une carapace délimitée à partir de la surface corporelle qui commande une rétention des objets pulsionnels. Topologie de l'autisme. Pour les analystes qui ont l'expérience des autistes, le réel de la topologie est une évidence.
Il suffit de rencontrer un enfant autiste pour se rendre compte immédiatement que l'espace euclidien n'est pas universel, ce que l'expérience commune nous masque ou nous fait oublier. Cette topologie non euclidienne se traduit de la manière la plus directe dans la façon d'habiter l'espace de l'autiste : sa vision sans regard, l'absence de l'image spéculaire bien sûr, mais aussi sa façon de se mouvoir, de venir s'accoler à votre corps après vous avoir donner le sentiment de vous ignorer, d'être complètement ailleurs tout en étant là physiquement.
Le caractère étrange de l'espace de l'autiste s'impose phénoménologiquement. À la suite de Lacan des analystes ont trouvé dans la topologie des instruments permettant d'aborder l'autisme, je pense surtout aux études de Rosine Lefort. Les paradoxes de l’autisme. Janis Gailis - Thèse : Concept de l'autisme bleulerien dans la logique freudienne de l'aliénation et de la séparation.
Jean-Claude Maleval : Qui sont les autistes ? Jean-Claude Maleval est psychanalyste à Rennes (France).
Il est membre de l’École de la Cause Freudienne (ECF) et de l’Association Mondiale de Psychanalyse (AMP). Il est professeur de psychopathologie et de psychologie clinique à l'université de Rennes-II ; auteur de cinq livres sur les psychoses et l'autisme : Folies hystériques et psychoses dissociatives (Payot, 1981) ; Logique du délire, (Masson, 1997) ; La forclusion du Nom-du-Père, (Seuil, 2000) ; L'autiste, son double et ses objets, (Presses Universitaires de Rennes, 2009) ; et son dernier livre vient de paraître en octobre 2009 au Seuil : L'autiste et sa voix. Introduction Jean-Marc Duru : C'est avec un grand plaisir que le Pont freudien accueille en cette fin de semaine, pour sa 29ème rencontre, Monsieur Jean-Claude Maleval qui nous arrive d'une très belle région de France, la Bretagne.
Jean-Claude Maleval, Bonsoir, Vous êtes psychanalyste, membre de l'École de la Cause Freudienne et de l'Association Mondiale de Psychanalyse. L'enfant autiste et ses espaces. Dans la description princeps de ce qu’il appelait alors les « troubles autistiques du contact affectif », Léo Kanner (1943) avait souligné le rapport particulier des enfants qu’il avait observés avec l’espace concret qui les environnait.
Il avait eu l’attention attirée par le besoin de ces enfants de maintenir, en l’état, l’espace tel qu’ils l’avaient perçu la première fois, conduite qu’il a décrite sous le nom de sameness, que l’on peut traduire en français par « immutabilité » : un enfant autiste qui perçoit un environnement dans un certain état exigera que cet environnement reste immuable dans ses moindres détails. Le moindre changement, souvent difficile à percevoir pour son entourage, entraînera, chez lui, des manifestations de rage et d’angoisse mêlées, en des crises d’une extraordinaire violence. Autisme : de bords à corps. Théorisations psychanalytiques sur l'autisme et psychose infantile: et l ... - Serafino Malaguarnera.
Démantèlement et « identification intrusive» chez Meltzer. Selon Donald Meltzer104, le jeune autiste est le lieu d’un dramatique démantèlement qui laisse chaque fragment pulsionnel réclamer son but, sans qu’une économie se structure qui indiquerait l’existence d’un objet pour le self 105 du sujet.
La fusion objet-sujet perpétuerait un monde ouvert, défait, sans qu’un orifice vienne sanctionner aucun dehors pour un quelconque dedans. Cette psychose serait une psychose sans clivage qu’il appelle autisme 106 . Troubles envahissants du développement et rapports à l’espace. Préambule Face au débat existant au sein de la communauté scientifique sur l’étiologie des troubles précoces du développement, et plus particulièrement des troubles de type autistique, entre les tenants d’un syndrome déficitaire (point de vue neuropsychologique et organiciste) et ceux d’un syndrome défensif (approche psychanalytique), il semble de plus en plus pertinent de considérer ces deux dimensions de façon dynamique et dialectique ; les formations psychopathologiques se constituent bien souvent comme moyens de réponse face aux difficultés rencontrées du fait des déficits biologiques… le terrain organique pouvant également se trouver oblitéré par des troubles psychoaffectifs précoces massifs.
Une approche globale de la problématique autistique et plus largement des troubles envahissants du développement apparaît donc préférable pour une bonne compréhension de ses implications sur le versant environnemental. Partie 1 . Le rapport au monde chez la personne atteinte de TED a. B. C.