De la tolérance envers le viol. Si nous réalisions un micro-trottoir dans la rue à propos du viol, les mots ne seraient pas assez forts pour en parler.
On nous évoquerait ce "crime abominable", qui "détruit la vie des femmes" et dont "elles ne peuvent jamais se remettre". Le violeur serait qualifié de "monstre", de "salopard", "d'être inhumain", qu'il faut "enfermer à vie", voire "tuer" ou "castrer". Si nous parlions de viol sur des mineur-es de moins de 15 ans, les réactions seraient encore plus violentes et virulentes. Je n'ai pas consenti #TVsousAG. Je m'appelle Tom-Alex.
Mais ceci n'est pas mon prénom de naissance. J'avertis maintenant que dans mon témoignage il y aura des déclencheurs tels que la transphobie, les mutilations, les tentatives de suicides, l'anorexie et la psychiatrie. Je suis un garçon qui n'a pas eu de chance. Il y a 21 ans, j'ai été assigné fille à la naissance. Un mug — Tu seras un homme, gamin. Où sont les violeurs? Le traitement médiatique du viol a ceci d'étonnant qu'il décrit toujours l'agresseur et la victime avec un champ lexical similaire.
Pour la victime, nous avons jeune, pauvre au sens de "à plaindre", seule parfois, et souvent un détail physique accablant du type "elle avait les cheveux longs (la salope)" (blonde, au 36 quai des Orfèvres ; jolie, dans le métro de Lille). Le violeur a toujours une bonne excuse, lui. Il avait bu, monsieur le juge. (36) Il venait de se disputer avec son amie et il n'avait pas de travail, monsieur le juge (Lille).
Bref, elle, avant d'être une victime, était déjà marquée du sceau de l'infamie ; et lui avant d'être un agresseur était déjà le good guy qu'il redeviendra après quelques heures de travaux d'intérêt général. Si bien que notre société est intrinsèquement pleine de victimes de viols, mais vide de ses violeurs. Je connais un violeur. Je connais un violeur.
C’est un ami, c’est un ami de ma meilleure amie. On avait déjà passé une nuit ensemble, je ne voulais pas coucher avec lui, il l’a bien pris et a été adorable. Pourquoi une enquête ? - Enquête sur l’accueil des victimes de crimes et délits sexuels. Comment les journalistes peuvent-ils parler des violences sexuelles : proposition de charte. Après avoir étudié l'impact des mythes sur le viol et démontré leur présence dans la presse, il parait nécessaire de proposer un exemple de charte journalistique à l'instar de la charte espagnole sur les violences conjugales.
Une charte de ce type a été proposée par Jessica Valenti dans The nation. Voici donc une proposition de charte française à destination de la presse à propos des violences sexuelles. - Les titres de articles parlent de viols et de violences sexuelles devront être neutres et ne pas tomber dans le sensationnalisme, ou prendre partie pour le violeur. La presse française et les mythes sur le viol. Une étude de 2008 portant sur l'affaire Kobe Bryant, joueur de basket accusé de viol, a permis de mettre en avant plusieurs faits intéressants.
Les chercheuses ont soumis aux sondée-s des articles de journaux contenant des mythes autour du viol (comme "elle a menti" ou "elle l'a bien cherché"). Ceux qui ont été exposés aux articles contenant des mythes, étaient plus susceptibles de croire en l'innocence de Bryant.Une seconde étude menée par les mêmes chercheuses s'est concentrée sur les titres d'articles consacrés à la même affaire. Les personne ayant lu des titres d'articles comportant des mythes sur le viol étaient là aussi plus enclines à croire Bryant innocent. Les mythes, les idées reçues et les préjugés autour du viol. Les mythes ou idées reçues autour du viol désignent les croyances entourant le crime en lui-même, les victimes et les coupables.
On les définit par des attitudes et croyances fausses mais profondément et constamment entretenues servant à nier et à justifier le viol. Ces mythes, par des idées fausses répétées constamment, servent à décrédibiliser la personne violée et à excuser le violeur. Etudions donc à présent ces mythes : Le viol parfait. Le Bien est transparent : on voit à travers.
Le Mal, lui, transparaît : c’est lui qu’on voit à travers. — Jean Baudrillard C’est en filigrane de l’actualité, pourtant chaque fois que j’évoque la notion de « culture du viol » dans une conversation (en particulier dans une conversation numérique), je constate cette tendance générale à la crise d’urticaire et aux convulsions idéologiques. Une société progressiste, civilisée, transformée par plusieurs générations de luttes féministes, une société dont la brillance d’esprit se manifeste explicitement de ses réussites technologiques au déploiement mondial de son système économique, et dont la vertu est religieusement accomplie au panthéon du respect des droits humains, une société qui a atteint les hautes sphères de la distinction entre le Bien et le Mal, cette société-là ne saurait encourager le viol.
Indice de normalisation culturelle du viol. Le "Slut Shaming" Cet article est une contribution de Thomas, merci à lui.
Pour contribuer à ce blog, vous pouvez envoyer une proposition d’article à l’adresse cafaitgenre[at]gmail.com. [Les réactions violentes subies par une amie proche qui aurait eu une attitude « malsaine » et « dévergondée » à l’égard des hommes (c’est-à-dire une attitude séductrice et entreprenante tout à fait banale pour un homme, mais qui ne peut être que « malsaine » et « dévergondée » pour une femme…) m’ont inspiré cet article sur la question du « slut shaming ».
Cet article ne prétend ni à l’exhaustivité ni à l’objectivité : j’ai simplement essayé de faire un compte-rendu critique de quelque chose que je ne vis pas, mais qui m’a beaucoup énervé de l’extérieur.]