Findus, temps 2 de la com' de crise : la marque a raison de déplacer le débat. Lasagnes Findus. Viande de boeuf dans des plats cuisines le 13 février 2013 Findus se souviendra longtemps de ce sombre mois de février, où ses plats préparés se sont retrouvés sur le devant de la scène médiatique pour non conformité. Ils contenaient de la viande de cheval... Un constat amer et en rupture avec le contexte culturel.
Objectif : victimisation Findus a donc engagé dès le début de la crise une communication basée sur le refus qui correspond à une négation de toute responsabilité. Si une entreprise se place en victime, c'est bien entendu qu'il y a un "bourreau". Les parties en présence tentent d'influencer les journalistes pour que l'affaire Société Générale devienne l'affaire Kerviel, l'affaire DSK, l'affaire Sofitel, etc. Ce premier temps de communication a été plutôt bien orchestré, même si bien entendu un tel scandale abîme l'image, atteint le capital réputationnel et que l'opinion publique peut attendre plus de compassion et de responsabilisation.
Déplacer le débat. Crise de la « viande de cheval » : la communication au centre de tous les regards. «Chevalgate»: quand les marques tentent de gérer la crise. Fausse pub, mais vraie communication de crise ? L'affiche, créée par l'agence « Rosbeef » qui s'est fait passer pour Findus, a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Photo : IvreVirgule / Twitter Tesco, le cas d’école Le 16 janvier 2013, l’Autorité de sécurité alimentaire irlandaise publiait une étude concernant des hamburgers censés contenir exclusivement du bœuf, mais dans lesquels l’Autorité déclarait avoir trouvé des traces de viande de cheval et de porc.
L’enseigne britannique Tesco, qui vendait ces hamburgers, a été la première entreprise touchée de plein fouet par ce scandale sanitaire, qui n’a pas épargné plusieurs marques alimentaires françaises par la suite. Sur Twitter, l’enseigne a également beaucoup communiqué. Findus, « très à cheval sur la qualité » ? La marque, qui souhaite éviter que son nom reste associé au scandale, s’engage dans une vaste campagne de communication de crise. Mais fin février, une fausse publicité, émanant de l’agence Rosbeef ! La marque Findus est-elle morte ? Il y a bien des années, des traces de benzène avaient été trouvées dans des bouteilles de Perrier aux Etats-Unis. Malgré des efforts d'explication, de justification puis de marketing à outrance, la pétillante eau gazeuse n'a jamais réussi à recoller avec le dynamisme de sa croissance outre-Atlantique. Autrement dit, il y a rémanence d'une image altérée surtout dans l'agro-alimentaire.
En date du 7 février 2013, il a été établi en Grande-Bretagne que de la viande de cheval se trouvait dans des plats préparés Findus portant la mention 100 % pur boeuf. On ne peut imaginer plus grossier comme tromperie du consommateur et on comprend la décision de nombreuses enseignes de la grande distribution de retirer de la vente – un peu partout en Europe – des centaines de milliers de barquettes désormais suspectes. Findus est une entreprise suédoise importante au slogan bien connu : "Heureusement, il y a Findus". Plusieurs observations nous semblent découler de la situation qui évolue sous nos yeux : Viande de cheval : Findus a été absent du "discours dominant"
Le scandale de la viande de cheval dans des préparations surgelées n’a fait aucune victime humaine. Et pour cause, il n’est pas nocif de la manger. Mais la marque Findus, mise au premier plan, pourrait payer chère cette affaire. "Le scandale est la fraude, la tromperie", précise d’emblée Pascal Ragot, consultant spécialisé qui se définit comme conducteur de crise. "Il est évident qu’il n’existe pas de cellule dédiée (à la communication de crise) chez Findus, dit-il à BFMTV.com. Dans ce genre de situation, le principe de base c’est que l’on a quinze minutes pour réagir. Avec la rapidité des médias aujourd’hui, il faut entrer dans la boucle de l’info et être présent dans ce que j’appelle le 'discours dominant'".
"La réaction a été trop tardive et trop peu incisive" Pour Pascal Ragot, "la réaction a été trop tardive et trop peu incisive. >> LIRE AUSSI. "Les sommes en jeu sont considérables, lâche Laurent Vibert, il fallait se prémunir en cas de plainte. " Viande industrielle : "La communication de crise entre en scène" Loin de la scène médiatique, un acteur de la crise actuelle de la viande industrielle reste obstinément dans l'ombre : l'agence de communication, affirme Fabrice Nicolino.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Fabrice Nicolino, enquêteur, chroniqueur et reporter Il n'est pas injurieux de parler de mise en scène. Après tout, chacun évoque depuis longtemps la "scène médiatique", et c'est bien là que se joue en partie la crise actuelle de la viande industrielle. Parmi les nombreux acteurs de la pièce, l'agence de communication reste obstinément dans l'ombre, ce qui empêche de saisir certains des ressorts de l'intrigue. Mais voyons de plus près. Le 11 février, le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, déclare : "Je découvre la complexité des circuits et de ce système de jeux de trading entre grossistes à l'échelle européenne.
" Un, il s'agit de désigner un responsable unique, portant un nom et si possible un visage. Premier mouvement de communication : la désignation. Crise de la viande chevaline : communication de crise très compliquée pour Findus. La communication de crise que la marque Findus va devoir gérer dans le scandale de la viande chevaline va être d’une très grande complexité et c’est sans doute déjà un cas d’école dont il sera intéressant d’observer les rebondissements. Pour faire simple, la difficulté vient du fait que la marque « Findus » est l’icône d’une crise éponyme alors que les informations disponibles à ce jour démontrent que la malversation est beaucoup plus dispersée, de la Roumanie aux assiettes du consommateur. La difficulté vient du fait que Findus est à la fois victime et coupable, victime d’un système d’approvisionnement surréaliste et coupable de nous proposer ce type de produits.
Pour les téléspectateurs, la communication a déjà fait son œuvre. C’est la "crise Findus" et la marque est installée durablement en première ligne. Pourquoi et comment Findus a loupé sa communication de crise. Plusieurs semaines maintenant que la crise de la viande chevaline dans les lasagnes a éclaté, plusieurs semaines que la marque la plus exposée, Findus, tente de se débattre pour protéger sa réputation, plusieurs semaines d’approximation et d’exécution d’un plan inadapté. Voilà pourquoi. En fait, Findus a commis et enchaîné quatre erreurs. La première est de ne pas s’être adressée aux consommateurs de manière directe et empathique. Je l'ai écrit le 10 février dernier dans cette note : "Elle a été trompée par ses fournisseurs ? C'est une erreur stratégique de croire qu'elle va pouvoir se placer en victime car l’aveu de tromperie est un aveu de faiblesse (voire d’incompétence) et il ne faut jamais oublier que les seules victimes sont les consommateurs dupés.
L'empathie, voilà la première qualité à développer dans toute communication de crise et elle se nourrit de modestie et d'auto-critique. Ce qu'il aurait fallu faire ? Ce qu'il aurait fallu faire ? Ce qu'il aurait fallu faire ? Viande de cheval : et si Spanghero n'y était pour rien ? En première ligne dans le scandale de la viande de cheval, Spanghero, "confronté à des difficultés temporaires", a annoncé mercredi avoir demandé son placement sous procédure de sauvegarde au tribunal de commerce de Carcassonne (Aude).
Dans un communiqué, la société de Castelnaudary explique être "confrontée à des difficultés temporaires" et requérir cette mesure pour "permettre la poursuite de l'activité économique de l'entreprise" et le maintien de l'emploi "tout en respectant ses engagements financiers". Spanghero lie ses difficultés au scandale et à la suspension pendant plusieurs jours de ses agréments sanitaires, désormais rétablis. "Les clients reviennent et le volume d'activité repart peu à peu", souligne l'entreprise. Un fournisseur commun à William Saurin et Spanghero Voir notre infographie Crise de confiance Réunis à Paris au Salon de l'agriculture, les professionnels de l'élevage ont demandé à l'industrie de "faire preuve de transparence".
Viande de cheval : Spanghero torpille le gouvernement grâce à une com' implacable. Mustapha, salarié de Spanghero, s'exprime devant les caméras de BFMTV Spanghero. Une entreprise qui est au cœur d'un scandale alimentaire européen, et au cœur du dernier couac de communication du gouvernement. Un "couac" de plus, mais un couac majeur parce qu'il pose une question qui est présente à l'esprit de chaque Français aujourd'hui, tous les sondages le montrent : que peut le gouvernement, que peut-il réellement, face au "big business", face à l'Europe, face à la mondialisation ? C'est "la" question politique du moment. C'est l'interrogation qui ronge pernicieusement notre démocratie et nourrit le vote Front national. Les politiques peuvent-ils vraiment faire quelque chose pour nous ? Peuvent-ils vraiment nous protéger ? Des politiques qui se heurtent à la réalité Cette question dépasse, on le voit, de très loin les deux ministres sur lesquels l'affaire Spanghero a eu le malheur de tomber, Benoît Hamon et Stéphane Le Foll.
Que peut le gouvernement dans l'affaire Spanghero ? Monsieur,