Naila Amrous : Internet, chance ou menace pour la diversité culturelle et linguistique ? Naila Amrous a Les nouvelles technologies de l’information et de la communication occupent désormais une place essentielle dans la circulation de l’information et dans l’accès à la connaissance.
Elles offrent de nouvelles opportunités pour le dialogue des cultures et pour l’accès à un savoir toujours plus riche. Cependant elles suscitent, comme toute révolution technologique, de nouvelles inquiétudes. Il s´agit des menaces qui pèsent sur le respect des cultures et des langues et du risque d’uniformisation culturelle. Face à ces perspectives, j’ai jugé intéressant de mener une réflexion sur ce thème de la diversité culturelle et linguistique sur Internet. À l’ère des réseaux et de la société de l´information, nombreuses sont les tendances qui menacent la diversité culturelle et linguistique, en particulier sur Internet. La langue est le véhicule privilégié de la culture. Mondialisation, globalisation, métissage. Il paraît que « la grande affaire de notre temps, c’est la mondialisation ».
Mais s’exprimer ainsi, c’est mettre dans le même sac des notions très différentes. Internet, incubateur de croyances Rencontre avec Gérald Bronner. Pour le sociologue Gérald Bronner, Internet donne une visibilité accrue aux croyances les plus radicales.
Celles-ci sont facilement acceptées par le grand public car elles flattent les pentes les plus naturelles de notre esprit. Sociologue rationaliste et un brin provocateur, Gérald Bronner ne craint pas de contredire l’idée la plus politiquement correcte du moment : Internet ne serait pas qu’un outil d’émancipation. Vers des identités mondialisées. Dans les années 1990, la grande affaire est celle du multiculturalisme, autrement dit comment reconnaître différentes identités culturelles au sein d’un même État.
C’est beaucoup moins le cas aujourd’hui car le cadre de l’État-nation semble désormais insuffisant. Les chercheurs s’attachent à comprendre les conséquences de la mondialisation sur les identités culturelles, qui, loin de les dissoudre, leur donnent des formes nouvelles et vivaces. Septembre 1989. Dans un collège de Creil, deux adolescentes, Fatima et Leila, sont exclues de leur établissement. Malgré les injonctions, elles se refusent à quitter le voile. Le multiculturalisme vient du Nouveau Monde Pas étonnant dès lors qu’à partir des années 1990 le concept d [ lire la suite... ] Article de 2937 mots. Vers une uniformisation culturelle ? De même qu’elle produit à la fois plus de richesse et plus de pauvreté, la mondialisation produit de l’uniformisation et de la diversité, du métissage et de l’identité.
Toutes les grandes villes internationales tendent à se ressembler, mais grouillent en leur sein d’une diversité culturelle inédite. Il est rare que l'on puisse toujours avoir raison. Alors profitons-en ! En matière de mondialisation culturelle, toutes les thèses sont justes : celle de l’uniformisation des cultures* comme celle de leur diversification, celles qui mettent l’accent sur l’hybridation et le métissage, tout comme celles qui insistent sur les replis identitaires et la création de nouveauté sui generis. Tout est vrai : cela dépend simplement des phénomènes pris en considération.Dans sa forme la plus extrême, la théorie de l’uniformisation ne voit dans la mondialisation qu’une machine à broyer les cultures.
Article de 3454 mots. Le communautarisme, «un fantasme plutôt qu'une réalité» Selon un sondage OpinionWay pour la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, une large majorité de Français ne revendique aucune appartenance communautaire, qu'elle soit liée à l'origine ou à la religion.
Alors que le communautarisme fait débat en France, une étude parue mercredi affirme qu'une large majorité de Français ne revendique aucune appartenance à une communauté, qu'elle soit fondée sur l'origine ou la religion. Selon un sondage OpinionWay * pour la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), un Français sur cinq (22 %) a le sentiment d'appartenir à une «communauté spécifique» qu'elle soit religieuse ou d'origine. Parmi ces 22%, près d'un tiers se définit comme «Français» ou «Français de souche, vrai Français, Français d'origine...», d'autres citent la Bretagne (3%), l'Europe (4%), l'Afrique (3%).
Quant à ceux qui invoquent une communauté religieuse, trois quarts se disent catholiques, 9% musulmans, 5% protestants et 2% juifs.