Le pantoun, une pépite méconnue – Recours au poème. Provenant du monde malais, le pantoun fait partie intégrante de la tradition culturelle orale.
Les pantouns sont incorporés aux grands récits, chantés dans les cérémonies, cités tels des proverbes dans les conversations, et peuvent même se répondre les uns aux autres lors de joutes poétiques endiablées. Ils sont porteurs de thèmes variés, comme l’amour, l’amitié, la sagesse, mais aussi plus rarement, la politique ou la religion. Le pantoun se présente dans la majorité des cas sous la forme d’un quatrain aux rimes alternées. Mais les jeux sonores ne se limitent pas aux rimes et les vers 1 et 3 d’une part, 2 et 4 d’autre part, tendent à se rapprocher phonétiquement. Schéma Définition Pantoun. Qu'est-ce qu'un pantoun ? La forme est très simple : le pantoun est un quatrain à rimes entrecroisées, ab-ab.
Les pantouns malais présentent en plus un très grand parallélisme phonique entre les deux distiques (ou, plus exactement, parallélisme de sonorités entre les vers a d’une part et entre les vers b d’autre part). Difficile à rendre dans une langue bien moins sonore comme le français. Il n’empêche : la présence de quelques échos sonores entre les deux parties du poème est comptée comme un plus. Mais ce qui fait la grande originalité du pantoun – et son charme – c’est que les deux distiques ont chacun un rôle différent. C’est le deuxième distique qui exprime le véritable sens du poème, parlant d’amour, de passion, de trahison, ou exprimant plus généralement tout sentiment humain ou quelque sagesse proverbiale. Voici ce qu’en dit Henri Fauconnier dans son roman Malaisie (1930) : « Les deux premiers vers d’un pantoun ne sont qu’une préparation à l’idée qui va s’épanouir dans les suivants.
Par exemple : (trad. Pantun. Étymologie[modifier | modifier le code] La complexité à définir le genre commence avec la signification du terme, qui équivaut étymologiquement à « image, comparaison ».
L'expression « sepantun » signifie « comme, de même que ». C'est pourquoi l'emploi du terme dépasse largement la désignation de ce seul genre pour signifier plus généralement la notion de poésie elle-même. « Berpantun », c'est-à-dire « pantouner », peut alors signifier « poétiser », tandis que « berbalas pantun », c'est-à-dire « échanger des pantouns », renvoie au genre plus précisément sous l'une de ses formes : la joute poétique. Forme de base : le quatrain[modifier | modifier le code] La forme de base du pantoun est celle d'un quatrain de rimes croisées abab. La sangsue, d'où s'en vient-elle donc ? (trad. Du pantoum au pantoun. A l’occasion de la réédition aux Editions Gope de Malaisie, un certain regard de Sylvie Gradeler et Serge Jardin, nous vous invitons à découvrir pendant trois semaines trois extraits d’articles en lien avec la littérature et tirés de ce livre foisonnant.
Troisième et dernier de la série : une étude sur le genre poétique du pantoum, son essor en France et dans le monde, et ses origines malaises, sous le nom de pantoun… Il y a longtemps eu confusion entre pantoum et pantoun, une confusion depuis levée grâce à des auteurs comme Henri Fauconnier, Georges Voisset et François-René Daillie. Au fait, vous avez dit pantoun ou pantoum ? Deuxième article sur Lettres de Malaisie, et déjà l’occasion pour nous de céder la plume à l’un des spécialistes français du genre pantoun, l’insatiable traducteur et essayiste Georges Voisset.
Il nous explique ici les principes du pantoun d’origine malaise, et les différences entre celui-ci et le pantoum, son lointain cousin français. Le terme pantun (transcrivons en français : pantoun) désigne en langue malaise (ou indonésien en Indonésie), un quatrain fait pour être énoncé, échangé, récité, chanté, dansé en toute circonstance de la vie quotidienne (déclarations d’amour, de rupture, railleries, allusions, proverbes…) ou de cérémonies (soirées dansantes, concours et « jeux de société », mariages…).
Du point de vue formel, le pantoun est un quatrain construit sur l’opposition symétrique de deux moitiés, fondamentalement deux distiques de rimes croisées AB / AB : d’où sa définition habituelle en tant que « quatrain de rimes alternées ». Exemple d’un double pantoun : De la Malaisie à l'Indonésie : art délicat du pantoun, représentation poétique. Il n'y a pas que le haïku dans la vie !
Et le pantoun alors ! Importé en France par Victor Hugo dans Les Orientales, le pantoun (et non pantoum comme l'a laissé imprimer Hugo) n'a pas le même succès que le haïku. Jérôme Bouchaud et Georges Voisset tentent inlassablement de réparer cette injustice en multipliant les occasions de faire découvrir leur passion pour cette poésie traditionnelle mais néanmoins moderne.