Des jeux vidéo où il faut juste marcher ? Promis juré, c’est trépidant. Je voudrais vous parler de quelques mouvements artistiques dans le jeu vidéo.
Le premier que nous allons observer, je l’ai appelé le « juste-marchisme ». Un mouvement issu du jeu indépendant Comme presque tous les mouvements que j’ai pu jusqu’ici identifier, le « juste-marchisme » existe presque exclusivement dans la sphère du jeu indépendant, c’est-à-dire des jeux produits sans apports financiers extérieurs. Ce modèle économique (qui méritera un article à lui tout seul, un de ces articles que je truffe de jeux de mot parce que le fond est intéressant mais rébarbatif) du jeu indépendant permet une plus grande latitude artistique en contrepartie d’une moindre envergure : de plus petites équipes, moins de pression économique et donc plus de latitude artistique en général. Yves Michaud : “La véritable audace, dans l’art aujourd’hui, c’est de passer à d’autres formes”
Entre ce qui a déjà été fait et ce qui est interdit, les artistes n'osent plus grand-chose, estime Yves Michaud, penseur singulier passé de la philosophie à l'art.
Désormais, dit-il, les plus audacieux sont ceux qui croisent les disciplines. Voilà un penseur iconoclaste et offensif, qui ne craint pas de secouer tous les landerneaux. En 2003, dans L'Art à l'état gazeux, il enterrait la notion d'œuvre d'art mais voyait de la beauté partout, dans la rue, au supermarché ou chez soi. Depuis, ce philosophe issu d'un milieu modeste se considère volontiers comme un « pestiféré » dans l'Hexagone, quand il est célébré et sollicité à l'étranger - il a enseigné à Berkeley comme à São Paulo. Reçu premier à l'agrégation de philosophie en 1968, Yves Michaud a toujours fui les chapelles en passant pour un libéral-libertaire.
En 2003, dans L'Art à l'état gazeux, vous diagnostiquiez un art désacralisé et volatil, qui infuse tout notre quotidien. Vous refusez toute déploration. Changer de discipline... Le théâtre n’existe pas - Le théâtre n’existe pas. 1Monsieur l’Administrateur,Mesdames et Messieurs les professeurs,Mesdames et Messieurs,Chers amis, Si pour les petits enfants celui qui enseigne est le maître d’école, pour les grands, c’est le poète.
(Aristophane) 2J’ai fait mes premiers pas de metteur en scène, en 1965, en montant Les Grenouilles d’Aristophane dans la traduction vivifiante de Victor-Henri Debidour, mon cher professeur de khâgne : un poète, un traducteur et tous mes amis du théâtre universitaire de l’Aquarium m’ont ouvert les portes d’un monde qui sera désormais le mien. Les « Dyschroniques », une tempête de science-fiction et d’écofictions. Par Thierry Guinhut.
Trop de livres : quelles distinctions de valeurs faisons-nous entre les pratiques et les technologies. La lecture de la semaine, il s’agit d’un passage dans un magnifique article du dernier numéro de la Hedgehog Review.
L’article s’intitule “Pourquoi Google ne nous rend pas stupides… ni intelligents”. On le doit à Chad Wellmon. Il s’agit d’une critique du fameux livre de Nicholas Carr, Internet rend-il bête ? (issu de son fameux article, “Est-ce que Google nous rend idiot ?”). Je n’ai traduit qu’une seule partie de l’article, intitulé “Trop de livres”. “Comme l’historienne Ann Blair l’a montré récemment, notre inquiétude contemporaine quant à l’overdose d’informations résonne avec une complainte historique pouvant se résumer à “il y a trop de livres”. Image : Une cascade de livres réalisée par l’artiste espagnole Alicia Martin et photographiée en CC. par Delphine Gimbert.
Les complaintes autour de la surabondance de livres ont gagné en intensité au cours du 18e siècle quand le marché du livre a explosé, particulièrement en Angleterre, en France et en Allemagne. Xavier de la Porte. La SF peut-elle combattre « la pénurie d’innovation » De tous les auteurs de SF contemporains Neal Stephenson (Wikipedia, @nealstephenson) est peut-être le plus apprécié des geeks.
S'il n'a pas, comme William Gibson, inventé le concept de cyberspace, il a popularisé celui de metavers, un univers virtuel où les visiteurs, dotés d'un avatar, peuvent vivre les aventures les plus folles. En fait, tandis que le "cyberespace" de Gibson reste un peu abstrait, Stephenson décrit avec son metavers les mondes virtuels tels que nous les connaissons aujourd'hui. Il est également l'auteur d’une épopée sur l'histoire de la cryptographie (Cryptonomicon) et d'une étrange "Trilogie baroque", roman délirant mettant en scène (entre autres) Newton et Leibniz, et où les clins d'oeil à la culture techno contemporaine sont légion (il y mentionne par exemple la création d'un "Institut des arts mécaniques du Massachusetts ").
Image : Neal Stephenson au Science Foo Camp 08, photographié par Bob Lee. Dépasser le pessimisme ambiant Au-delà de la prédiction Rémi Sussan.