Marina Walker : « le journalisme d’investigation peut changer le monde » Marina Walker est directrice adjointe de l’ICIJ, le Consortium international des journalistes d’investigation qui a orchestré des enquêtes journalistiques d’ampleur mondiale telles que « SwissLeaks » en 2015 (révélé par Le Monde) et les « Panama Papers » en 2016.
Elle revient sur la création du Consortium et l’avénement d’un journalisme de données. Les lanceurs d’alerte ont-ils inventé un nouveau mode d’action? Les lanceurs d’alerte ne sont pas une invention de l’époque moderne. Ils rendent depuis longtemps service à la société en révélant des cas de corruption ou d’abus de pouvoir, et ils le font bien souvent en courant de grands risques personnels. Ils jouent un rôle important dans la société en demandant des comptes aux puissants, que ce soit au sein d’une agence gouvernementale, dans un conseil d’administration ou dans une usine. Lire aussi : « Panama papers » : comptes offshore, trafic d’art et fausses antiquités Oui. Le journaliste doit-il être dans l’action ou dans l’observation ? Dopage : Ioulia et Vitaly Stepanov, lanceurs d’alerte olympique.
Le couple Stepanov, à l’origine de la tempête dans le sport russe, vit désormais reclus aux Etats-Unis, dans l’attente d’une hypothétique invitation aux Jeux olympiques.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Clément Guillou Le programme des époux Stepanov se répète chaque jour, invariablement, dans cette petite ville américaine qui restera anonyme. Amener Robert, 2 ans, à la garderie. Se rendre au stade pour s’entraîner, tous les deux. Rentrer à la maison, cuisiner, répondre aux innombrables mails pour Vitali. Le 17 juin, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) statuera sur les sorts respectifs de l’équipe de Russie et de Ioulia Stepanova, athlète et lanceuse d’alerte.
Ancienne journaliste au Monde, Florence Hartmann a voulu, dans un livre, revenir sur 40 ans de lanceurs d’alerte.
A travers six portraits, elle raconte les histoires de ces personnages romanesques mais pourtant bien réels qui ont un jour dénoncé des activités illicites ou des abus de pouvoir, parfois au risque de leur vie, afin de protéger l’intérêt public. D’où vous est venue l’idée de consacrer un livre à ces lanceurs d’alerte ? Florence Hartmann – C’est un sujet qui m’intéresse depuis longtemps, avant même qu’il y ait cet engouement en France ou ailleurs. Dans mon parcours de journaliste, c’est une question qui se posait tout le temps : qu’est-ce qui est confidentiel ? Qu’est-ce qui peut être transmis au public ? D’autre part, j’ai voulu réagir aux différents discours qu’on a pu entendre depuis trois ans, depuis les révélations de Bradley Manning, cette espèce de réaction caricaturale d’un point à l’autre de l’éventail politique par rapport à la question de la transparence.
Chapitre 6. Haro sur les médias. L'éleveur, le vautour et le journaliste. En juin 2006, le journal régional L’Indépendant consacrait un de ses articles à l’histoire d’un éleveur de chevaux situé en Cerdagne dans les Pyrénées orientales dont une des juments venait de succomber dans de curieuses circonstances.
Le titre du papier « Des vautours... envahissants » suggérait que les rapaces étaient responsables de la mort de l’animal. Ce fait divers paraissait d’autant plus surprenant que les vautours fauves sont habituellement nécrophages et ne s’en prennent théoriquement qu’aux animaux morts. La parution de ce fait divers a donc interpellé de nombreux lecteurs qui se sont interrogés sur la possibilité d’un tel changement de comportement alimentaire.
Un semblant de controverse a émergé localement, puis celle-ci s’est éteinte presque aussi rapidement qu’elle est apparue sans que l’énigme n’ait été véritablement résolue, qu’un accord sur la factualité du phénomène n’ait été trouvé entre les différents acteurs. Si, si elle était vivante. Il y a eu polémique.