22 novembre 1906 - Réforme agraire de Stolypine. 30 août 1914 - Les Russes défaits à Tannenberg. Le 30 août 1914, un mois après l'ouverture des hostilités, la victoire surprise des Allemands sur les Russes à Tannenberg révèle aux Européens les plus avertis que cette guerre sera longue et sans pitié. René Castillon. La minute d'Hérodote : Richard Fremder vous raconte la bataille de Tannenberg et l'arrêt du rouleau-compresseur russe par les Allemands : Écouter : Première phase d'une guerre longue Les Français avaient demandé à leurs alliés russes d'attaquer au plus tôt l'Allemagne pour obliger celle-ci à combattre sur deux fronts. Le 20 août, la VIIIe Armée allemande est bousculée à Gumbinnen. C'est une bénédiction pour les Français qui, bousculés de toutes parts, en profitent pour se ressaisir et préparer une contre-offensive qui sauvera leur pays de l'invasion et d'une nouvelle défaite...
Un retraité à la rescousse En attendant, le général Paul von Hindenburg (67 ans) quitte sa retraite pour prendre en catastrophe la tête de la VIIIe Armée. Pari gagné. 8 mars 1917 - La Révolution de Février en Russie. Le 8 mars 1917, à l'occasion de la Journée des femmes, des travailleurs défilent paisiblement à Petrograd. La manifestation se dégrade très vite. Elle entraîne en quelques jours l'effondrement du régime tsariste.
Une semaine plus tard, Nicolas II abdique et laisse la place à une République démocratique. Celle-ci s'effondrera à son tour neuf mois plus tard, laissant le pouvoir aux bolcheviques... De Sankt Petersburg à Petrograd La capitale impériale, fondée par Pierre le Grand sous le nom de Sankt Petersburg (la « ville de Saint-Pierre » en allemand), a russifié son nom en Petrograd lorsque le pays est entré en guerre contre l'Allemagne en 1914. Un effondrement brutal Les difficultés d'approvisionnement liées au froid et à la guerre sur le front austro-allemand poussent un grand nombre d'ouvriers des usines Poutilov, les plus importantes de la ville, à faire grève et à se joindre au défilé. Cette manifestation pacifique marque le début de la fin pour Nicolas II.
Alban Dignat. 6 novembre 1917 - La Révolution d'Octobre. 3 mars 1918 - De la paix de Brest-Litovsk à la guerre civile. Le 3 mars 1918, à Brest-Litovsk, en Biélorussie, les bolcheviques russes signent la paix avec les Allemands et leurs alliés. Ils se retirent de la Grande Guerre, laissant choir la France et l'Angleterre qui s'étaient engagées aux côtés du tsar. Les Allemands en profitent pour une offensive de la dernière chance sur le front français... André Larané. La Révolution au prix de la défaite Dès le 8 novembre 1917, soit le lendemain de la prise de pouvoir par les bolcheviques des centres vitaux de Petrograd (Saint-Pétersbourg), Lénine a signé un décret qui propose une «paix sans annexions» à tous les belligérants.
Le 15 décembre, il se résout à demander l'armistice pour prendre de court ses compatriotes qui veulent continuer le combat, y compris dans son parti. Trotski, le commissaire du peuple aux Affaires étrangères, dirige les négociations d'armistice. La Finlande, l'Ukraine et d'autres provinces de l'Empire russe profitent des négociations de paix pour s'émanciper.
Lénine seul contre tous. 16 juillet 1918 - Assassinat de Nicolas II et sa famille. 16 novembre 1920 - L'« Armée blanche » défaite à Sébastopol. 28 février 1921 - Les marins de Cronstadt contre Lénine. Le 28 février 1921, la situation est tendue à Cronstadt. Les marins de cette célèbre base navale russe, en face de Petrograd (Saint-Pétersbourg), ont témoigné plusieurs fois dans le passé de leur engagement en faveur de la démocratie et du socialisme.
Cette fois, ils s'insurgent contre la dictature du parti communiste. Trois ans après la Révolution d'Octobre, ils ne supportent plus Lénine et les bolcheviques. Ces derniers subjuguent les conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats (en russe, conseil se dit «soviet»). Bien que la guerre civile soit terminée, ils multiplient les exécutions sommaires, réquisitionnent les récoltes et réduisent les paysans et les prolétaires des villes à la famine. A Cronstadt, l'équipage du cuirassé Petropavlosk réclame la réélection des soviets, la liberté d'expression pour les socialistes, le droit pour les paysans et les artisans de travailler librement à la seule condition de ne pas employer de salariés... 12 mars 1921 - Lénine lance la Nouvelle Politique Économique (NEP) Le 12 mars 1921, Lénine surprend les communistes de son parti en annonçant une Nouvelle Politique Économique (en russe : NEP).
Échec du communisme de guerre Après son coup de force d'Octobre 1917, Lénine a dû lutter tout à la fois contre les partisans du tsar déchu, les nationalistes, les démocrates et les socialistes. Il a pour cela instauré dès 1918 un communisme de guerre. Supprimant la monnaie et le commerce intérieur, il a imposé des réquisitions en nature aux paysans. Le 28 février 1921, les marins de la citadelle de Cronstadt se révoltent au nom de la démocratie et du socialisme. Lénine lâche du lest Dans son rapport de mars 1921 au Xe Congrès du PC, Lénine avoue : «Les faits sont là. En dépit de l'opposition de Trotski, son principal adjoint, le dictateur sacrifie le dogme marxiste en donnant un peu de liberté aux paysans, aux commerçants et aux petits entrepreneurs. Mais il s'en tient à une libéralisation des rouages économiques et maintient intacts les rouages de la dictature. 18 mars 1921 - Traité de Riga et fin de la guerre russo-polonaise. Le 18 mars 1921, la Pologne et la Russie bolchevique signent le traité de Riga (Lettonie), qui met fin à une guerre inaugurée deux ans plus tôt, consécutive de la Grande Guerre.
Une guerre consécutive à la Grande Guerre La défaite allemande en 1918 avait permis à la Russie bolchévique de retrouver les territoires qu'elle avait précédemment perdus. L'Armée rouge avait même atteint le Bug, un affluent de la Vistule, à l'est de Lublin. Dans le même temps, la conférence de Versailles avait recréé une Pologne indépendante sur les ruines des empires allemand, russe et austro-hongrois. Le général Joszef Pilsudski, chef du nouvel État, entreprend de combattre les Russes. Une «mission militaire française» conduite par le général Maxime Weygand, assisté d'un certain Charles de Gaulle, arrive en renfort.
L'Armée rouge n'en continue pas moins d'avancer. Un vainqueur trop présomptueux André Larané. 30 décembre 1922 - Baptême de l'URSS. 6 janvier 1930 - Staline met fin à la NEP. Le 6 janvier 1930, un décret de Staline sur les kolkhozes supprime les exploitations agricoles individuelles. Il met fin à la NEP (Nouvelle Politique Économique) inaugurée par Lénine neuf ans plus tôt. En assouplissant les contraintes qui pesaient sur les petites entreprises russes et en mettant un terme à une gigantesque famine, la NEP avait sauvé le pouvoir communiste. Son succès menace désormais ce même pouvoir en invitant les citoyens à étendre la sphère de la liberté. Staline rétablit l'orthodoxie communiste en nationalisant par la force l'agriculture et l'ensemble des activités économiques. Mais il étend aussi la répression à des dizaines de millions d'opposants ou présumés tels. La terreur s'abat sur le pays comme aux premiers temps du communisme, sous Lénine.
7 août 1932 - «Grande famine» et génocide ukrainien. Le 7 août 1932, l'URSS promulgue une loi qui punit de dix ans de déportation, voire de la peine de mort, «tout vol ou dilapidation de la propriété socialiste», y compris le simple vol de quelques épis dans un champ. Cette loi, dite «loi des épis», survient alors que les campagnes soviétiques connaissent un début de famine du fait des réquisitions forcées par le pouvoir. Elle va considérablement aggraver la situation des paysans et l'on estime qu'en Ukraine, trois à six millions d'entre eux vont mourir de faim dans les mois suivants. Cette «Grande famine», intentionnellement entretenue et amplifiée par Staline, maître tout-puissant de l'Union Soviétique, est assimilée à un génocide par la plupart des historiens ainsi que par les Ukrainiens. Elle est connue sous le nom d'«Holodomor»(«extermination par la faim» en ukrainien). La «dékoulakisation» La grande famine Chacun tente de survivre.
Avec l'arrivée de l'hiver, sans surprise, survient la famine. Beaucoup de désespérés se suicident. 1er décembre 1934 - Assassinat de Kirov et purges staliniennes. Le 1er octobre 1934, Sergheï Kostrikov, dit Kirov (48 ans), est assassiné dans des conditions mystérieuses à Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg). L'homme n'est autre que le secrétaire du Parti communiste pour la région de Leningrad. C'est aussi un proche de Staline et son dauphin présumé. Sa mort va être le prétexte à une sinistre vague d'épuration au sein du Parti communiste de l'Union Soviétique, connue sous le nom de «procès de Moscou». Les accusés de ces trois procès, des bolchéviques de la vieille garde léniniste, plaideront tous coupables et feront amende honorable. André Larané. Un prétexte tout trouvé Staline, tout-puissant secrétaire général du Parti communiste, a lancé en 1930 la collectivisation des terres et des usines.
Malgré le renforcement de son autorité sur le Parti, le dictateur a tout lieu de craindre que la vieille garde bolchevique ne profite de ses difficultés pour le renverser. Las, il ne s'agit que d'une feinte. Grandes purges Résignation Bibliographie. 23 août 1939 - Le pacte germano-soviétique. Le 23 août 1939, le monde apprend avec stupéfaction la signature au Kremlin, à Moscou, d'un pacte germano-soviétique de «non-agression». Rapprochement des dictatures Les premières initiatives belliqueuses de Hitler s'accompagnent comme il va de soi d'un brutal regain de tension en Europe.
Staline, soupçonne les Occidentaux de vouloir détourner vers l'Est les appétits de conquête de Hitler. Il croit voir dans le lâchage de la Tchécoslovaquie à la conférence de Munich, en septembre 1938, la confirmation de ses craintes. Cinq mois après la conférence de Munich, commence à émettre des revendications sur la Pologne et réclame en particulier Dantzig, «ville libre» selon les termes du traité de Versailles de 1919. Le 15 mars 1939, la Wehrmacht entre à Prague et transforme ce qui reste de la Tchécoslovaquie en une colonie allemande. . - Staline aux abois Pour circonvenir la menace allemande, Staline négocie d'abord un rapprochement avec les Français et les Britanniques.
. - Hitler au culot. 17 septembre 1939 - Les Soviétiques envahissent la Pologne. 30 novembre 1939 - Staline attaque la Finlande. Le 30 novembre 1939, Staline lance les troupes soviétiques à l'assaut de la petite Finlande. Nicolas Glyko. Le Petit Poucet résiste à l'ogre La Finlande s'était émancipée de la Russie pendant la Grande Guerre de 1914-1918 et la frontière entre les deux pays avait été établie à quelques dizaines de kilomètres de Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg). En 1939, tandis qu'il partage la Pologne avec Hitler, Staline s'inquiète de la vulnérabilité de cette frontière et du risque d'une invasion de la deuxième région économique de l'URSS via la Finlande.
Il propose aux Finlandais de reculer leur frontière méridionale, dans l'isthme de Carélie, en échange de vastes territoires situés plus au nord. Le gouvernement finlandais veut bien négocier un échange de territoires mais refuse de sacrifier sa souveraineté en cédant une base. Brutale agression Finalement, Staline attaque son voisin sans prendre la peine de lui déclarer la guerre. Victoire à l'arraché. 12 mars 1940 - Traité de Moscou entre la Finlande et l'URSS. Trois mois après l'invasion brutale de la Finlande par les troupes soviétiques, Staline, surpris par la résistance des Finnois, se résigne à une paix de compromis. Il renonce à l'occupation complète du pays et conclut avec son adversaire le traité de Moscou du 12 mars 1940 par lequel il annexe la Carélie orientale et les abords du lac Ladoga.
La plupart des habitants (environ un dixième de la population finlandaise) quittent leurs foyers pour la Finlande libre. Sa victoire à l'arraché a pour effet d'isoler un peu plus l'URSS sur le plan international. Elle met aussi en évidence la médiocrité du commandement soviétique et la faible motivation des troupes. Vorochilov, commissaire du peuple (ministre) à la Défense, est d'ailleurs démis de ses fonctions dès le 7 mai.
22 juin 1941 - La Wehrmacht envahit l'URSS. Le 22 juin 1941, à 4 heures du matin, Staline est réveillé par un coup de fil du général Joukov dans sa datcha des environs de Moscou : «C'est la guerre !» Les troupes allemandes viennent de pénétrer en Union soviétique. Cette guerre non déclarée survient un an jour pour jour après l'armistice franco-allemand. André Larané Europe nazie Fin 1940, après avoir fait plier la France au terme d'une guerre-éclair, Hitler ne trouve plus que l'Angleterre de Churchill pour lui résister. Le Führer décide alors d'attaquer l'URSS, en dépit du pacte de non-agression qu'il a conclu avec Staline. Mais entretemps, le 27 mars 1941, à Belgrade, en Yougoslavie, le gouvernement yougoslave est renversé par des officiers de l'armée de l'air deux jours après avoir signé un pacte avec l'Allemagne et l'Italie.
Là-dessus, Mussolini appelle le Führer à l'aide. C'est ainsi que le 6 avril 1941, la Wehrmarcht envahit la Yougoslavie. Opération «Barbarossa» Sur le terrain, la guerre se fait impitoyable. Contre-offensive. 26 mai 1942 - Traité anglo-soviétique de Londres. 13 avril 1943 - Katyn, pomme de discorde entre Russes et Polonais. Le 13 avril 1943, la radio allemande annonce la découverte d'un charnier dans la forêt de Katyn, près de Smolensk, entre Pologne et Biélorussie. Il s'agirait des restes de 4.143 officiers polonais exécutés par les Soviétiques lorsque ceux-ci s'étaient emparés en 1939-1940 de la partie orientale du pays, conformément au pacte germano-soviétique. Pendant plusieurs décennies, les communistes rejettent le crime sur les nazis. En 2007, le grand cinéaste polonais Andrzej Wajda (82 ans) tire un film témoignage remarquable de ce drame dont son propre père a été l'une des victimes.
Benjamin Fayet et André Larané Une révélation gênante Dès l'été 1941, après leur entrée en guerre contre l'URSS, les Allemands découvrent dans la forêt de Katyn les dépouilles de quelques centaines de jeunes officiers polonais en uniforme, assassinés d'une balle dans la nuque et jetés dans des fosses communes. Churchill, qui a besoin de Staline pour combattre Hitler, s'émeut de cette écharde au sein de l'alliance...
1er décembre 1943 - Fin de la conférence de Téhéran. Tandis que l'Allemagne nazie recule sur tous les fronts, Churchill, Staline et Roosevelt se réunissent à Téhéran, en Iran, le 28 novembre 1943. Trois jours plus tard, le 1er décembre, ils concluent leur conférence par un plan de débarquement militaire en Europe de l'Ouest (le « second front » réclamé par Staline depuis plus de deux ans), et un projet de démembrement de l'Allemagne après la défaite des nazis. Le président américain Roosevelt sort de cette conférence ébranlé et séduit par la rencontre de Staline... 10 octobre 1944 - Projet de partage des Balkans. 4 février 1945 - Conférence de Yalta. 17 juillet - 2 août 1945 - Conférence de Potsdam.