L'ablation - Tahar Ben Jelloun. "Témoins vigilants, observateurs attentifs, il arrive parfois que les romanciers se voient confier des vies pour qu'ils les racontent dans leurs livres.
Les brumes de l'apparence - Frédérique Deghelt. Gabrielle, Parisienne qui fêtera bientôt ses quarante ans, hérite d'un domaine forestier situé dans la France profonde.
Sur le domaine, une petite masure en mauvais état et dans le coin le plus reculé, une maison hantée par l'arrière-arrière grand-père de Gabrielle qui était un sorcier tueur d'enfants, c'est la partie sombre de la forêt. du côté positif, un lac dans lequel Gabrielle aime se baigner, baignades qui lui procurent un sentiment d'agréable détente. Au départ, elle n'a qu'une idée en tête, rénover les masures et vendre le domaine, ce qui s'avèrera impossible à cause de sa réputation de forêt des sorciers. Gabrielle va prendre conscience des qualités de medium, qu'en plus de la forêt, elle a hérité de sa tante, soeur de sa maman décédée, cela va chambouler sa vie.
Journal d'une accoucheuse - Priyamvada N. Purushotham. Mrinalini, bouquet de lotus, à l'origine Malini, jardinier, rêve d'être actrice, puis, devant les ovaires d'une grenouille disséquée flottant dans l'eau telles des ailes, devient gynécologue.
Les femmes de Chennai, anciennement Madras, ont besoin d'ailes. Elle voudrait les aider à semer, germer, déraciner, le cas échéant, avec amour, conscience et liberté. Elle voudrait voir éclore, dans leurs yeux d'abord, une étincelle de joie, le droit de vivre un peu la vie à laquelle elles ont (dû) renoncé(er), qu'elles soient nées avec ou sans cuillère en argent. Elle voudrait leur offrir le choix, dans cette Chennai schizophrène et controversée, qui change de nom mais pas de visage, laisse entrer le monde « moderne » tout en s'accrochant désespérément à ses traditions religieuses. à ses superstitions plus que douteuses. Où l'on converse avec un dieu couvert de bijoux, où l'on enterre des filles nées en trop. En mer - Toine Heijmans.
Ne vous fiez pas à la belle mer étale en couverture du livre de Toine Heijmans, le roman annonce plutôt un fort avis de tempête.
La traversée ne sera pas de tout repos, alors gare au roulis ! Depuis trois mois, Donald voyage en solitaire sur la mer du Nord. Loin des problèmes de bureau, loin des promotions espérées en vain, loin des regards pesants des collègues, rien d'autre que lui, ses pensées, son voilier et la mer. La croisière s'achève dans quelques jours et pour la circonstance, Hagar, la femme de Donald, a accepté que Maria, leur fille de 7 ans, accompagne son père pour la dernière étape du voyage. En finir avec Eddy Bellegueule - Edouard Louis. En finir avec Eddy Bellegueule, le premier roman de celui qui a désormais choisi le nom d'Edouard Louis, se lit d'une traite, c'est certain.
Poignant, direct et vraiment horrible, on peut dire que ce roman autobiographique tape là où ça fait mal.Et il y a sûrement de quoi c'est certain. Même s'il est surmonté de l'indication « fiction », ce roman est clairement autobiographique et Edouard Louis tente de nous raconter l'enfer de sa jeunesse. Sa vie de jeune garçon confronté au regard des autres qui le juge parce qu'il a parfois des « manières de fille » et qu'il n'aime pas ce que les autres garçons font « habituellement ».
Dans une extrême misère sociale, le petit Eddy subit encore et encore les brimades de son père violent, de sa mère pas très futée et de ses frères et soeurs trop coulés dans le moule. Et c'est bien de cela qu'il s'agit ici surtout : se couler dans un moule préfabriqué ou non. Charlotte - David Foenkinos. C'est un très beau texte, un long poème en prose pour parler d'une jeune femme dont la peinture et les dessins ont subjugué l'auteur.
David Foenkinos nous fait une très belle description de la tragédie familiale, une famille de bipolaires avec des suicides multiples et un lourd secret pour Charlotte. Le théorème du homard - Graeme Simsion. « J'étais programmé différemment. » Un aveu désabusé pour Don, le héros de ce livre ébouriffant, qui présente toutes les caractéristiques du syndrome d'Asperger, une maladie proche de l'autisme qui le rend incapable de comprendre les codes de communication qui régissent notre société.
Don est un brillant généticien à l'intelligence largement supérieure à la moyenne et un maître de l'aïkido ; en société, il est aussi une catastrophe ambulante. Il prend tout au premier degré, ne pige rien aux conventions, aux non-dits, aux sournoises dissimulations, aux arrière-pensées, mais aussi à l'empathie, autant d'éléments indispensables pour mener une vie normale en société. Il met toujours les pieds dans le plat, la ramène quand il faut se taire ou l'inverse ; sort des réflexions incongrues au mauvais moment, provoquant à ses dépens l'hilarité générale ou la réprobation unanime.