- Comprendre comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de la socialisation des enfants et des adolescents.
- Comprendre qu’il existe des socialisations secondaires (professionnelle, conjugale, politique) à la suite de la socialisation primaire.
- Comprendre que la pluralité des influences socialisatrices peut être à l’origine de trajectoires individuelles improbables.
« On ne veut plus entendre le mot “nègre” aux Etats-Unis »
Le magazine américain Rolling Stone a révélé fin octobre que la chanson culte Rock’n’roll Nigger, hurlée par Patti Smith sur l’album Easter (1978), a été discrètement retirée des sites de musique Spotify, Apple Music, Tidal, Amazon Music… A la demande de qui ? Personne ne parle. Nous pouvons néanmoins affirmer que la rockstar a fait l’objet de pressions visant à faire disparaître un tube jugé encombrant. La chanson reste écoutable sur Internet mais cet effacement fait écho au mot « nègre » que l’on ne veut plus entendre aux Etats-Unis.
Et tranche avec la détermination de la musicienne à défendre sa chanson dans le passé. Pour Patti Smith, un Nègre n’est pas un Noir, plutôt un rebelle, un génie pestiféré admis au palais mais par la porte de derrière. Dans sa chanson, elle cite Jimi Hendrix ou Jackson Pollock. Sur la pochette, elle exhibe ses poils aux aisselles. Dès 1978, ses admirateurs l’accusent d’ignorer le sens d’un mot ignoble, lié à l’esclavage et au racisme. « Les Surgissants », de David Puaud : la déradicalisation, patient travail d’enseignement du libre arbitre. « Les Surgissants. Ces terroristes qui viennent de nulle part », de David Puaud, préface de Michel Wieviorka, Rue de Seine, « Le monde comme il va », 272 p., 22,90 €.
Ruser, rassurer, rester ferme, éviter qu’ils se braquent. La mission des personnes chargées de sortir de la radicalité les individus liés à une entreprise terroriste est aléatoire. Mais pas impossible. Une France particulièrement en retard dans ce domaine Ledit programme a été lancé après le fiasco du centre de déradicalisation de Pontourny (Indre-et-Loire) et l’attentat de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) en juillet 2016. Lire aussi (2017) : Article réservé à nos abonnés La justice tente la déradicalisation en dehors des prisons L’objectif ? Au service de la déconstruction des croyances erronées L’anthropologue rappelle qu’il ne faut jamais oublier que le surgissement de la violence résulte « d’un continuum de situations éprouvées, d’un sentiment d’exclusion, de violence et d’humiliation ». « Masculinités. Enjeux sociaux de l’hégémonie » : plongée au cœur des multiples manières d’être un homme.
Livre. « On ne naît pas femme : on le devient », écrivait Simone de Beauvoir dans Le Deuxième Sexe, dès 1949. Cette phrase, passée à la postérité, a révolutionné la pensée de son époque, battant en brèche le mythe de l’éternel féminin. Elle est devenue un emblème, le cri de ralliement des féministes. La biologie ne trace pas un destin, elle ouvre un champ de possibles. Derrière cette affirmation, s’en cache une autre : « On ne naît pas homme : on le devient. » Cette idée, trop longtemps impensée, sous-tend les analyses de la sociologue australienne Raewyn Connell.
Le livre Masculinités. Raewyn Connell soutient une conception « relationnelle » du genre, où le masculin et le féminin sont perçus dans leurs dynamiques propres, mais aussi dans leurs interactions. Elle prend ainsi ses distances avec la sociobiologie, qui explique les comportements sociaux par des déterminants biologiques. Les musulmans invisibles de la République. Assise au bord de son canapé, le dos droit et le verbe tranchant, Sophia Idris montre un petit carnet en toile sur lequel elle a couché ces mots pleins de colère : « L’islamisme fait peur et compromet nos vies. Les poupées sans visage, la prière obligatoire à l’école, l’apprentissage du Coran par des enfants de maternelle qui ne saisissent pas le sens des textes concourent au dévoiement insupportable de l’islam. Comment pouvons-nous accepter cette perversion de l’islam qui consiste à nous couper de notre rapport aux autres ? » Ce texte, elle l’a écrit fin janvier, quelques jours après la diffusion d’un reportage de « Zone interdite » (M6) sur l’islamisme radical à Marseille et à Roubaix.
Il sera à l’origine d’une tribune collective publiée dans Le Monde le 1er février. Sophia Idris a 36 ans, trois enfants, un master de microbiologie appliquée et la volonté farouche de lutter contre l’injustice et l’obscurantisme. Sophia Idris n’est pas une exception. Pourquoi les règles fascinent autant qu’elles effraient. En août 2017, le parlement népalais approuvait une loi sanctionnant le chaupadi, une tradition hindoue consistant à bannir les femmes de leur foyer le temps de leurs règles. Si d’autres croyances ont, au contraire, attribué au sang menstruel un caractère sacré ou miraculeux, partout dans le monde des traditions religieuses continuent de l’associer à une forme de souillure ou de danger. Tabous, interdits, exils menstruels : comment en est-on arrivé là ? Dès l’Antiquité, la puissance de reproduction que symbolise le sang menstruel fascine.
Pour s’en convaincre, il suffit de s’intéresser au culte d’Artémis, démontre la journaliste Elise Thiébaut dans son ouvrage Ceci est mon sang (La Découverte, 2017), consacré à l’histoire des règles. La déesse de la chasse est aussi celle des accouchements et de la fécondité. Le genre gagne en fluidité. Enquête. Une vague, ou une déferlante ? En février, sous le titre « Mode, beauté, nouvelle identité… l’éclat unisexe », illustré par une photo de la très androgyne top-modèle Erika Linder, le magazine Vogue Paris consacre un dossier à ce « phénomène de société ». Un mois plus tard, dans son numéro du 27 mars, l’hebdomadaire L’Obs fait sa « une » sur le thème « Ni fille ni garçon ».
L’enquête s’accompagne d’un éditorial intitulé « 50 nuances de genre », dans lequel Dominique Nora, directrice de la rédaction, souligne que « les “non-binaires” forment l’avant-garde d’un combat sociétal ». Dans les médias, sur les réseaux sociaux, au détour des couloirs des collèges et des lycées, un terme émerge avec insistance : « fluidité du genre ». Mais de quoi parle-t-on ? La fluidité du genre ne désigne pas les personnes intersexes, nées avec une ambiguïté des organes génitaux, sur lesquelles le Sénat s’est penché récemment pour s’émouvoir d’opérations chirurgicales trop précoces. Enfants intersexes : les interventions médicales précoces et la question du consentement en débat.
Micro-pénis, vagin plus court que la moyenne et parfois abouché à l’urètre, absence d’utérus, clitoris de taille supérieure à la moyenne, urètre placé ailleurs qu’au bout du gland (hypospade), vulve présentant l’aspect d’organes génitaux externes masculins, hirsutisme chez les filles, présence simultanée de testicules et d’un vagin… Ces caractéristiques physiques ont tour à tour porté les termes d’hermaphrodisme, d’intersexualité, d’anomalies du développement sexuel et, plus récemment, de variations du développement génital (VDG). Ces manifestations, qui peuvent survenir de la naissance à la puberté, sont ainsi décrites par les Nations unies : « Les personnes intersexuées sont celles dont les caractéristiques physiques ou biologiques, telles que l’anatomie sexuelle, les organes génitaux, le fonctionnement hormonal ou le modèle chromosomique, ne correspondent pas aux définitions classiques de la masculinité et de la féminité. »
JO de Tokyo 2021 : la tenue des sportives, un tissu de sexisme ? Dimanche 25 juillet à Tokyo, les gymnastes allemandes ont repris le flambeau. Pas le flambeau olympique, et pas en accomplissant un exploit, puisque le quatuor n’est pas parvenu à se qualifier pour la finale du concours général par équipes, mais en se produisant dans une combinaison intégrale plutôt que dans le justaucorps traditionnel.
Leur démarche ajoute un épisode aux mobilisations des sportives en faveur de tenues plus confortables et surtout moins indiscrètes – ici, dans une discipline récemment marquée par des affaires de violences sexuelles. « Chaque femme, chaque personne, devrait décider de ce qu’elle porte », a déclaré Elisabeth Seitz qui, avec ses coéquipières Sarah Voss et Kim Bui, avait déjà opté pour une tenue analogue aux Championnats d’Europe, en avril.
Lire aussi L’équipe norvégienne de beach handball sanctionnée pour avoir refusé de jouer en bikini. Allongement du congé paternité : vers une répartition plus égalitaire des tâches au sein des couples ? Les pères pourront désormais passer près d’un mois auprès de leur bébé. A compter de ce jeudi 1er juillet, le congé paternité passe à vingt-huit jours contre quatorze jusqu’alors, dont sept obligatoires, après la naissance de leur enfant. Cette réforme, réclamée de longue date par de nombreux pères, syndicats et associations féministes, et annoncée en septembre 2020 par Emmanuel Macron, a pour objectif de s’attaquer aux inégalités de genre dans le travail, tant sur le marché de l’emploi qu’au sein des foyers. Un levier « en matière d’égalité entre les femmes et les hommes », loue-t-on à l’Elysée.
Pour la sociologue Christine Castelain-Meunier, instigatrice du congé paternité en France en 2002, « on pense encore trop souvent que tout ce qui relève de l’enfant relève de la femme. Il y a une difficulté à reconnaître que le père peut être plus qu’une pièce rapportée dans le milieu de la naissance, et être réellement partie prenante ». « L’Atelier du jeu vidéo », « Roblox », « Core » : « Créer des jeux vidéo amateurs, c’est comme gratter sa guitare le week-end » Il est possible de créer des jeux vidéo sans avoir mis les pieds dans une école ni savoir écrire une seule ligne de codes. Les récentes sorties de L’Atelier du jeu vidéo Nintendo (sorti le 11 juin sur Switch), Super Dungeon Maker de Firechick (dont la démo est disponible depuis le 17 juin sur Steam), ou Core de Manticore games (lancé le 15 avril en accès anticipé sur l’Epic Games Store) viennent nous rappeler qu’il existe une famille vidéoludique permettant à n’importe qui de créer son propre jeu.
Ces jeux proposent de mettre à disposition du joueur des outils préprogrammés qu’il suffit de combiner pour y générer un jeu à sa convenance. Roblox est de loin le représentant le plus populaire de ce phénomène : il comptait 41 millions d’utilisateurs quotidiens en moyenne au premier trimestre 2021 (joueurs et créateurs confondus). Une fois son propre jeu créé, il est ensuite possible de partager sa production pour que d’autres joueurs s’y essayent. Pierre Trouvé. S’exprimer en public, un défi encore plus grand pour les femmes. Les femmes, ces jacasseuses, de vraies pipelettes ! Les clichés ont la peau dure. Ils cachent cependant une réalité tout autre, du monde scolaire à l’univers professionnel, mesurée par de multiples études : celle d’un espace sonore public largement dominé par les hommes et de femmes moins encouragées et moins valorisées dans cet exercice depuis le plus jeune âge.
Une question aux enjeux multiples, alors que les oraux prennent une place de plus en plus cruciale dans les processus de sélection et d’évaluation, du bac à l’enseignement supérieur. « Dès la crèche, on a schématiquement des filles qui demandent la parole et des garçons qui la prennent », explique Isabelle Collet, professeure en sciences de l’éducation à l’université de Genève. A l’école, « divers travaux montrent que les garçons sont ensuite à l’origine d’environ deux tiers des prises de parole en classe ».
Ecriture inclusive : Jean-Michel Blanquer l’interdit à l’école. L’écriture inclusive, « obstacle à l’acquisition de la langue comme de la lecture ». Annoncée par le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, le 2 mai, une circulaire interdisant l’écriture inclusive en classe, adressée aux recteurs d’académie, aux directeurs de l’administration centrale et aux personnels du ministère de l’éducation nationale, a été publiée au Bulletin officiel de l’éducation nationale du 6 mai. Dès 2017, Jean-Michel Blanquer avait pris position contre l’écriture inclusive. Le ministre avait réitéré au Journal du dimanche le 2 mai sa ferme opposition à l’usage de celle-ci, qu’il considère comme étant un « barrage » à l’apprentissage des élèves.
Il avait averti qu’il entendait « mettre les points sur les i » et faire interdire officiellement ce type d’écriture dans « les usages pédagogiques ». Lire aussi Cinq idées reçues sur l’écriture inclusive La circulaire vient rappeler que « la conformité aux règles grammaticales et syntaxiques est de rigueur ». Dans les Cévennes, sur les traces de la femme des bois.
Sur la route départementale, le sentier démarre juste dans un tournant. Là, il faut abandonner la voiture. Un muret éboulé, la rivière, trois planches mangées de mousse qui esquissent un pont, et c’est déjà la forêt. On peut continuer à flanc de montagne sans remarquer, à quelques pas du chemin, une bâtisse pas plus grande qu’une cabane, quatre murs nus en pierres sèches qui s’accoudent au rocher. Dans cette vallée des Cévennes, elle est longtemps restée à l’abandon au milieu des châtaigniers et des genêts. En la voyant, Maud s’est enthousiasmée. Assez vite, Maud a remarqué que du feu avait été fait en son absence. Les gardes du parc national des Cévennes ne se sont pas étonnés. Maud ne s’est pas inquiétée au début, loin de là. À certains dîners, on se le promet : on ne parle pas d’elle ce soir. Il y a quelques semaines, Maud a trouvé les jouets de sa fille saccagés autour du « paradis ».
La pause-café mise à mal par le Covid-19 : « Les liens entre collègues se sont distendus » Court ou allongé ? Avec ou sans sucre ? Cafetière à filtre ou machine automatique ? Peu importe la façon dont on le consomme, le café est indissociable de la vie en entreprise, au même titre que le ficus famélique ou que les sièges à roulettes. De la Finlande aux Etats-Unis en passant par l’Australie, presque partout dans le monde, les journées de travail sont rythmées par les pauses-café. Les Suédois ont même un mot pour désigner cet instant de détente : fika (le verlan de kaffe, qui veut dire « café »). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comment le Covid-19 a congédié le pot de départ D’après la centaine de témoignages environ recueillis par Le Monde, les mots qui reviennent le plus pour qualifier ce moment sont « indispensable », « nécessaire », « incontournable » et « primordial ». Historiquement, l’instauration de la pause-café est en partie liée à l’évolution des conditions de travail des ouvriers.
En Indonésie, un peuple reconnaît cinq genres différents. Temps de lecture: 2 min — Repéré sur BBC Une culture unique. À Célèbes, une île du nord de l'Indonésie, un peuple reconnaît cinq genres distincts au sein de sa société. Appelés les Bugis, ils sont le plus grand groupe ethnique du sud de l'île. Même s'ils ne représentent que six millions des 270 millions d'habitants du pays, les Bugis sont très influents, politiquement, économiquement et culturellement.
Mais c'est avant tout leur organisation inédite de la société qui fait parler d'eux. «Les Bugis ont des mots pour désigner cinq genres, qui correspondent à cinq façons d'être au monde», explique à la BBC Sharyn Graham Davies, anthropologue à l'université Monash à Melbourne. Il y a les makkunrai, les oroani, les calalai, les calabai et les bissu.
Les calalai, eux, naissent avec un corps de femme, mais assument des rôles traditionnellement masculins: ils peuvent porter des chemises et des pantalons, fumer des cigarettes, avoir les cheveux courts et exercer des métiers manuels. La « joie » et le « soulagement » des féministes qui se « découvrent » lesbiennes. Djihadisme : quand la délinquance prédispose à la violence plus que la religion. Hakim El Karoui : « La France sera peut-être le théâtre de la nouvelle génération djihadiste » Comment la théologie chrétienne a lancé l’écriture inclusive. Fifi Brindacier.