La théorie de la lecture et l'expérience du lecteur. La réception des Fables de La Fontaine au dix-septième siècle: étude et propositions pédagogiques. Fontaine.
Pourquoi une étude de la réception ? Parce qu’elle nous incite à nous intéresser à la place de la littérature dans le champ social. En affirmant que tout texte est une réalité sociale, nous pouvons le définir comme un objet de communication, tributaire d’une langue et d’une culture, mettant en relation, du moins pouvons-nous dire cela provisoirement, un auteur avec un lecteur. Une étude de la réception, aussi pour souligner le problème didactique qui nous paraît l’obstacle majeur à franchir avec les élèves, le chemin du labyrinthe.
Il ne faudra jamais perdre de vue en effet que les élèves se heurtent à un changement de réception. Fables qui ne cessent de revendiquer le plaisir du conte. Au moment que je fais cette moralité, Si Peau d’Ane m’était conté, J’y prendrais un plaisir extrême, Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant Il le faut amuser encor comme un enfant. (1) 1. Comment écouter la littérature ? - Chaire internationale (2005-2006) - Collège de France - 06 avril 2006. Extrait du résumé annuel : Ce projet prend pour objet l’ensemble des liens qui rattachent la littérature d’imagination à l’ensemble de nos préoccupations morales. L'effet de réel. L'Effet de Réel catif et ne participe donc pas, à première vue, de l'ordre du notable ; et dans la phrase de Michelet, même difficulté à rendre compte structuralement de tous les détails : que le bourreau succède au peintre, cela seul est nécessaire à l'histoire : le temps que dura la pose, la dimension et la situation de la porte sont inutiles (mais le thème de la porte, la douceur de la mort qui frappe ont une valeur symbolique indiscutable).
Même s'ils ne sont pas nombreux, les « détails inutiles » semblent donc inévitables : tout récit, du moins tout récit occidental de type courant, en possède quelques-uns. Il faut d'abord rappeler que la culture occidentale, dans l'un de ses courants majeurs, n'a nullement laissé la description hors du sens et l'a pourvue d'une finalité parfaitement reconnue par l'institution littéraire. Ce courant est la rhétorique et cette finalité est celle du « beau » : la description a eu pendant longtemps une fonction esthétique. 1. 2. MERLIN-KAJMAN Hélène. Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature. 1Une première originalité de cet ouvrage tient à son intérêt pour une manière de lire qu’on aurait pu croire surannée parce qu’elle a des antécédents très anciens dans l’histoire de la culture (sacrée ou profane) et des techniques culturelles : la lecture à voix haute pour autrui.
Hélène Merlin-Kajman relate – elle l’avait déjà fait dans un roman (2009) –, plusieurs situations de ce genre, dont certaines pratiquées par elle à destination de ses propres enfants. Ceci et la réflexion sur quelques émotions associées donnent à cette étude la teneur d’une méditation – au-delà de l’« essai » qu’indique son sous-titre. 1 Voir Winnicot, « Objets transitionnels et phénomènes transitionnels » (article de 1953, paru dans D (...) 2Mais pour que cette situation soit un partage authentique, il faut, selon l’auteur, qu’elle s’effectue sur un mode transitionnel, en entendant par là, suivant les explications bien connues de D.
W. 9L’argumentaire d’H. 10H. Qui a peur de la littérature? Lire dans la gueule du loup. La publication d’un essai dans la belle collection d’Éric Vigne est toujours un événement, et le livre d’Hélène Merlin-Kajman, professeur de littérature du XVIIe siècle à l’université Paris III, ne fait pas exception.
Il y a là à n’en pas douter un essai qui fait débat et suscite l’envie de discuter. Beaucoup a déjà été dit sur un livre qui tâche de repenser la lecture comme une activité partagée, dans une relation pédagogique renégociée. Le livre croise les travaux de Donald Winnicott et les réflexions de Walter Benjamin en tentant de redéfinir la littérature comme un espace transitionnel, entre monde intérieur et monde extérieur, où l’on pourrait s’approprier ou donner forme aux expériences saisissantes d’aujourd’hui. Je voudrais ajouter deux traits qui ont marqué ma lecture et sur lesquels on a trop peu insisté.
La littérature, pour quoi faire ? - La littérature, pour quoi faire ? - Collège de France. 1Monsieur l’Administrateur, Mesdames et Messieurs les Professeurs, 2Prenant la parole en ces lieux, un trouble me saisit, car je me revois la première fois que je franchis les portes de cette maison – pour y rencontrer des géants. Je venais d’intégrer une école voisine ; c’était aux environs de 1970 ; j’avais vingt ans : Paris était une fête de l’esprit. La mère d’un ami m’avait conseillé de visiter le Collège de France.