Les leçons du président islandais. Reprise aujourd’hui d’un excellent article de Rue89, suivi d’une traduction exclusive par step Björk n’était pas la seule star islandaise en tournée en France cette semaine.
Le président du pays Ólafur Ragnar Grímsson, 69 ans, était en visite officielle, auréolé des succès islandais contre la crise, et du rôle qu’il a joué dans ce redressement spectaculaire, en décidant à deux reprises de consulter le peuple par référendum. Il a rencontré mardi François Hollande pendant 35 minutes. Les deux hommes, raconte-t-il, ont parlé de trois sujets : « La reprise économique en Islande et les leçons à en tirer, la coopération économique dans l’Arctique et l’expérience islandaise en matière de géothermie – qui assure 90% du chauffage des habitants –, et comment elle pourrait être développée en France. »
Cinq ans après la crise, l'Islande juge toujours ses ex-banquiers. Cinq ans après avoir été balayée par une crise économique qui avait laissé le pays exsangue, l'Islande continue à juger les « Néo-Vikings » de la finance, des responsables du secteur financier accusés d'avoir mené le pays à la faillite.
Trois anciens dirigeants de la banque Kaupthing – l'une des trois principales banques islandaises à avoir fait faillite en 2008 – ont été condamnés pour fraude, jeudi 12 décembre. Les trois anciens banquiers ont été reconnus coupables par un tribunal de Reykjavik d'avoir enfreint leurs obligations de transparence et d'avoir manipulé le marché boursier. Ils avaient en effet caché qu'un investisseur qatari qui avait acheté 5,1 % de la banque en pleine crise financière l'avait fait avec des sommes qu'elle lui avait prêtées. L’Islande renaît de ses cendres. Menacé de faillite en 2008, ce petit pays s’est sorti d’affaire en laissant ses banques couler et sa monnaie se déprécier.
Une recette que les pays de la zone euro ne peuvent pas appliquer. Dans les rues enneigées de Reykjavik, les traces de la panique économique de 2008 ont presque disparu. Les cafés branchés de Laugavegur [la rue la plus animée de la capitale] sont bondés, les menus des restaurants proposent de la baleine de Minke et des travers d’agneau grillés pour l’équivalent, respectivement, de 30 et 45 euros, et toutes les tables sont occupées. Des jeunes éméchés font la queue pour s’entasser dans des discothèques qui vibrent toute la nuit. Le mythe de l'Islande anticapitaliste et révolutionnaire : les faitsNo Comment. Parce que je suis fatigué que vous répandiez des contre-vérités Puisque les gens continuent de répandre les allégations douteuses que l’Islande « a dit aux créanciers et au FMI d’aller se faire voir, a nationalisé les banques, a arrêté les fraudeurs, a réalisé des allègements de dette et est maintenant en très forte croissance, merci », il m’apparaît que je dois écrire cet article.
(Cet exemple précis vient de Twitter, mais est presque identique, mot pour mot, au classique mantra « l’Islande est une utopie économique » qui se répète ad nauseam.) Parce que, pour quelque raison, les gens ne croient pas les Islandais lorsqu’ils disent que ce qui précède n’est pas tout à fait la réalité dont la plupart des Islandais font l’expérience. L’Islande donne une leçon de démocratie au reste du monde en affrontant le système bancaire.L’exemple typique de message que l’on retrouve sur les réseaux, totalement démenti par l’auteur. 1. Crise Islandaise : «Certaines décisions sont porteuses de leçons» Krisprolls.
N’est-il pas un peu tôt pour parler d’un sauvetage de l’Islande ? Pascal Riché. Non, elle est sortie de la crise, dans le mesure où la croissance est revenue depuis maintenant plus de deux ans, et que le chômage a diminué de moitié. La situation reste fragile, il y a encore des problèmes à régler, mais l’Islande s’en tire beaucoup mieux que bien d’autres pays. L’introuvable révolution islandaise. La « révolution démocratique » en Islande tient du fantasme. S’il a choisi des solutions originales après l’effondrement de son économie, le pays n’est pas devenu un paradis anticapitaliste.
Johanna Sigurdardottir, premier ministre islandais, lors d’un meeting après l’élection législative (Bob Strong/Reuters) Nationalisations du système bancaire, chute de la droite, pressions de la haute finance repoussées par référendum, assemblée constituante... Depuis quelques jours, bizarrement, nous sommes bombardés d’e-mails s’enthousiasmant sur la « révolution démocratique anticapitaliste » qui aurait lieu en Islande, et dont les succès seraient déjà palpables. Dans ces courriers, on nous renvoie à certains articles enflammés, comme cette note qui décrit pas moins qu’une « révolution en marche, à faire circuler le plus largement possible, puisqu’on ne doit compter sur aucun média pour le faire à notre place ». Bigre.