Le diagnostic prénatal engendre-t-il une nouvelle forme d'eugénisme ? L’eugénisme, mot inventé en 1883 par le britannique Francis Galton, cousin de Charles Darwin, signifie littéralement « bien naître ».
Le succès qu’a rencontré cette notion au début du 20e siècle a été stoppé par la seconde guerre mondiale. Associé au racisme avec le nazisme, l’eugénisme a conduit à certains des pires moments de notre histoire. Au point, peut-être, de nous faire oublier ses fondations scientifiques et médicales. Et ce sont, justement, les progrès de la médecine qui font aujourd’hui ressurgir la perspective d’un nouvel eugénisme, même s’il ne peut plus vraiment dire son nom. En effet, les récents progrès du diagnostic prénatal promettent déjà de faire totalement disparaître des handicaps comme la trisomie 21. Comme souvent, le raisonnement sur un ou deux exemples ne règle pas la question dans son ensemble. Le séquençage complet de l’ADN du futur bébé deviendra-t-il progressivement la norme ? Allons-nous définir des défauts acceptables et d’autres inacceptables ?
Notre corps nous appartient-il ? Une telle interrogation provoque souvent à une réponse instinctive. « Bien sûr, notre corps nous appartient !
A qui d’autre pourrait-il appartenir ? » Néanmoins, dès que l’on tente d’appliquer ce principe à certaines situations concrètes de la vie en société, l’évidence s’estompe. Elle finit même par disparaître si l’on prend en compte certains développements récents de la médecine mais aussi de l’éthique médicale. Nous voici au cœur du sujet de ce forum européen de bioéthique qui nous accueille à Strasbourg et dont le thème général concerne bien l’humain face aux progrès scientifiques et techniques qui touchent notre corps.
Ils sont nombreux et tous sont au service de l’individu. Et pourtant… Si tel était le cas, le corps serait une chose comme une autre. Le statut juridique du corps humain, qui le concerne après la naissance mais également dès la fécondation et après la mort, est-il clairement établi aujourd’hui ? Peut-il y avoir une "GPA éthique" ? Le débat est encore nouveau mais il porte déjà un visage.
Un visage et une robe à rayures, celle de Pattharamon Janbua, Indienne de 21 ans, Mère porteuse d’un enfant trisomique et cardiaque dont lui incombe finalement la charge Les malformations n’étaient pas prévues dans le contrat qui la liait à un couple d’Australiens infertiles Lequel est bien reparti avec un bébé dans les bras : la sœur jumelle en bonne santé du petit Gammy.
Tout n’est pas très clair autour de cette histoire, mais à elle seule la jeune femme incarne depuis deux semaines tout ce que la Gestation pour autrui, la « GPA » peut engendrer d’abus et de situations honteuses… Les opposants à la GPA n’ont pas manqué de le souligner… Des jeunes femmes réduites à « louer » leur ventre pour nourrir leur famille… Des clients-rois sans scrupules qui se permettent de prendre ce qui leur plaît et de laisser le reste. La gestation pour autrui. Eugénisme. A quoi l'interêt de l'enfant est-il supérieur ? <em itemprop="copyrightHolder">Maxppp</em></span></figcaption></figure> Il y a presque un an, le 26 juin 2014 la Cour Européenne des droits de l’homme a émis les deux arrêts enjoignant la France à transcrire les actes de naissance des enfants nés de mères porteuses à l’étranger sur les actes de l’Etat civil français, sans toutefois contester l’interdiction de la gestation pour autrui.
Ce n’était pas l’avis de la cour de Cassation mais la France n’ayant pas déposé de recours, l’arrêt est définitif depuis septembre 2014. Le refus de débattre voire de trancher sur un sujet qui déclenche passion et affrontements idéologiques n’enterrer pas le sujet qui resurgit de toutes les façons possibles. Exemples : En mai dernier, le tribunal de grande instance de Nantes ordonne la transcription des actes de naissance d’enfants nés par GPA pour appliquer les arrêts de la CEDH mais le parquet fait appel de cette décision. Mais finalement, quels sont les termes du débat et pourquoi n'y a-t-il pas débat ? Les problèmes moraux de la gestation pour autrui avec Dominique Mennesson.