L'atelier de Bazille, dixième. RENOIR, L'Excursionniste. Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919)L'Excursionnisteca. 1888huile sur toile61,5 x 50 cm© MuMa Le Havre / David Fogel De tous les impressionnistes, Auguste Renoir (1841-1919) est le seul à n'avoir jamais cessé de peindre la figure humaine, et plus particulièrement la femme.
L'Excursionniste de la collection Marande, bien que non daté, a probablement été peint vers 1888, au moment où Renoir s'attelle à la réalisation d'œuvres représentant des jeunes filles élégantes en costume de son temps. Les modèles choisis jouent du piano, bavardent, se promènent dans la campagne, et leur compagnie n'est pas sans rappeler l'atmosphère calme et heureuse des fêtes champêtres du XVIIIe siècle français. Le personnage féminin, assis de face, regarde le spectateur, et seul le bâton de marche qu'elle tient à la main permet d'expliquer le titre de l'œuvre.
Œuvre de transition, L'Excursionniste est peint par superposition de couches très fines qui permettent un passage très subtil d'une couleur à l'autre. RENOIR, Pins à Cagnes. Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919)Pins à Cagnesca. 1919huile sur toile marouflée sur carton bouilli31,5 x 38,7 cm© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn Bien que Renoir se satisfît volontiers de l’appellation de peintre de figures sous laquelle la critique rassemblait le meilleur de sa production, l’artiste pratiqua tout au long de sa carrière la peinture de paysage.
Dans Pins à Cagnes, Renoir se révèle être un coloriste virtuose. Fermement campé par les deux pins qui lui donnent sa stabilité, ce tableau est peint avec une matière très sèche qui laisse souvent apparaître le grain de la toile. La touche est d’une telle liberté qu’il semble que le vieil artiste ait peint cette œuvre d’instinct. Peinte dans des tonalités plutôt froides, cette œuvre est cependant réveillée par les jaunes d’or qui resplendissent dans les aiguilles de pin.
Œuvres commentées : Impressionnisme (24) RENOIR, Baie de Salerne ou Paysage du midi. Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919)Baie de Salerne ou Paysage du midi1881huile sur toile46 x 55,5 cm© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn En 1881, Renoir entreprend un long périple qui le conduit successivement en Algérie puis en Italie.
Après avoir passé quelque temps à Venise, il gagne Rome où l’éblouissent les fresques de la Farnésine, avant de poursuivre vers Naples à la fin de 1881. A quelques encablures de là, il peint la Baie de Salerne, paysage qui surprend par la diversité des touches qu’utilise l’artiste pour décrire cette vue plongeante du golfe de Naples. L’œuvre de la collection Senn est composée de trois plans successifs, chacun dominé par une couleur différente. Le premier plan, d’une tonalité générale bleue, campe fermement l’angle de vue, tandis que la côte déchiquetée à l’arrière-plan ouvre l’espace en une manière de perspective aérienne. Œuvres commentées : Impressionnisme (24) RENOIR, Femme vue de dos. Pierre-Auguste RENOIR (1841-1919)Femme vue de dosca. 1875-1879huile sur toile27,1 x 22,1 cm© MuMa Le Havre / Florian Kleinefenn « Les sujets les plus simples sont éternels.
La femme nue sortira de l’onde amère ou de son lit, elle s’appellera Vénus ou Nini, on n’inventera rien de mieux. » Ainsi s’exprimait Renoir, qui partageait avec Degas un goût prononcé pour les nus féminins. Mais, autant Degas se montrait incisif et parfois cruel dans sa vision du corps de la femme, autant Renoir nimbait celle-ci d’un halo de grâce et de beauté qui contribua à forger un véritable type dans sa peinture de figures. Femme vue de dos s’insère dans un genre de production bien identifié. RENOIR, Portrait de Nini Lopez. C'est dans La Loge, peint en 1874, que Nini Lopez fait son apparition dans la peinture d'Auguste Renoir (1841-1919).
La jeune Montmartroise, cruellement surnommée Nini-Gueule-de-Raie, y est figurée aux côtés du frère de l'artiste. Bien que l'œuvre ait été immédiatement acquise par le Père Martin, Renoir, comme la plupart de ses amis impressionnistes, traverse à cette époque une période de graves difficultés financières. Au printemps 1875, l'artiste s'installe dans un nouvel atelier sur la butte Montmartre, rue Cortot. Dans le jardin, dont le peintre apprécie l'aspect à moitié sauvage, Nini pose régulièrement. Réputée sérieuse et ponctuelle, la jeune femme devient le modèle favori de l'artiste entre 1875 et 1879.
Le Portrait de Nini Lopez est peint en 1876, l'année où le peintre donne le meilleur de lui-même dans d'éblouissantes compositions comme La Balançoire ou le Bal du moulin de la Galette.