Jacques villeglé. Biographie + oeuvres. « Le prélèvement, dit-il, est le parallèle du cadrage du photographe », et lui-même se veut, comme Hains, simple collecteur de fragments qu'il ne fait que choisir et signer.
En 1958, il rédige une mise au point sur les affiches lacérées intitulée Des Réalités collectives, préfiguration du manifeste du Nouveau réalisme ; il est considéré comme l'historien du Lacéré anonyme, entité qu'il crée en 1959. En collaboration avec Raymond Hains, il réalise quelques films ainsi que Hépérile éclaté (publié en juin 1953), déformation photographique d'un poème phonétique de Camille Bryen, rendu illisible à travers l'objectif à trame cannelée de son partenaire. En février 1954, Villeglé et Hains font la connaissance du poète lettriste François Dufrêne, lui-même précurseur dans le domaine du travail sur les affiches lacérées dont il interroge l'envers (les « dessous »).
Il les présente à Yves Klein, puis Pierre Restany et Jean Tinguely. Déclarations: Interview par Philippe Dagen (septembre 2008) Dossier Centre Pompidou. Dossiers pédagogiques Parcours exposition A travers l’usage quasi-exclusif d’un matériau unique – l’affiche lacérée –, Jacques Villeglé a développé une œuvre d’une étonnante richesse formelle.
Cette exposition, la première rétrospective en France de l’artiste, avec plus d’une centaine d’œuvres des années 1940 à nos jours, aborde de manière thématique son parcours, depuis l’éclatement typographique et les grandes compositions abstraites colorées des débuts jusqu’aux récentes juxtapositions rythmiques issues d’affiches de concerts. Revendiquant la position du flâneur, Jacques Villeglé n’est pas un auteur de « ready-made », même s’il n’intervient pas (sauf par de rares « coups de pouce ») sur les affiches qu’il prélève dans les rues pour les maroufler sur toile.
Son travail consiste plutôt à laisser émerger du chaos urbain les beautés cachées dans les épaisseurs de papier déchiré par des mains anonymes, qui ont parfois aussi écrit sur les affiches ou les ont maculées. Le verre cannelé P.S. Article-Le monde des arts. Jacques Villeglé est un artiste français majeur de l'art d'aujourd'hui, âgé de 82 ans, qui dès 1949, a développé par la récupération et l'usage presque exclusif d'un matériau unique - celui des affiches lacérées trouvées au hasard de ses promenades urbaines - une oeuvre unique, foisonnante et d'une totale richesse formelle.
Jacques Villeglé ne se revendique pas comme le concepteur d'un nouveau «ready-made» à la manière de Duchamp pour promouvoir l'objet trouvé ou récupéré, en l'occurrence, les affiches, au rang d'oeuvre d'art. Il est un flâneur, qui au fil même de ses promenades et dérives dans les rue de la ville, prélève sur les panneaux publics les restes d'affiches déchirées qui l'interessent d'un point de vue esthétique. Il n'agit que trés peu sur les affiches qu'il trouve, en dehors du collage qu'il en fait sur des toiles. Ci dessous, pour en savoir plus : deux livres consacrés à l'oeuvre de Jacques Villeglé.
(LMDA) Jacques Villeglé, avant le pop art. Oeuvres - images. Vidéos. L'œuvre Ach Alma Manetro. Ach Alma Manetro est la première affiche de Hains et Villeglé, réalisée en février 1949.
Son titre provient des lettres que l’on peut lire sur les affiches déchirées et qui forment une sorte de poème involontaire. Le résultat de cette longue mosaïque d’agglomérats de papiers, où se retrouvent les mêmes éléments chromatiques beiges, noirs, rouges, blancs, est une fresque peinte « éclatée ». Il ne s’agit pas encore d’un décollage, puisque les morceaux ont été ramassés un à un et recollés ensemble – Hains pour la partie droite et Villeglé pour la partie gauche, tous deux souhaitant alors réaliser une sorte de longue tapisserie qui soit un hommage à celle de Bayeux.
Comme Hains le déclare, il agit ainsi en « inaction painter », puisque les auteurs sont également les passants. Il aurait pu photographier ces posters, mais il a préféré devenir le « Brassaï des affiches », un nouveau regardeur des données de la rue. RMN - Ach alma.