Bioéthique: le texte «de tous les dangers» Un embryon mi homme, mi mouton. Les chimères dans la loi de bioéthique. Le principe de précaution vise à permettre aux décideurs de prendre des mesures de protection lorsque les preuves scientifiques relatives à un danger pour l'environnement ou la santé humaine sont incertaines et que les enjeux sont importants.
Administration et principe de précaution. Le principe de précaution a été introduit en droit français par la loi Barnier du 2 février 1995 sur le renforcement de la protection de l’environnement.
Selon ce principe, "l’absence de certitudes, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économique acceptable". Le Conseil d’État a fait application de ce principe. Dans son arrêt Association Greenpeace France du 25 septembre 1998, il a prononcé sur ce fondement un sursis à exécution d’un arrêté du ministère de l’Agriculture et de la Pêche qui autorisait la commercialisation de variétés de maïs génétiquement modifié.
Expliquez-nous... L'antispécisme. La notion de "spécisme" -et donc celle d'antispécisme- remonte aux années 70.
C'est un courant de pensée introduit par le psychologue britannique Richard Ryder, qu'il définit comme l'ensemble des préjugés de l'homme envers les autres espèces -par analogie avec d'autres préjugés comme le racisme et le sexisme. La notion a ensuite été popularisée par le livre "La libération animale", publié en 1975, par le philosophe australien Peter Singer.
La notion de spécisme désigne la croyance en une supériorité, par essence, de l'homme sur l'animal, où le fait d'appartenir à une espèce induit un critère moral en soi, en faisant de l'homme la valeur suprême de référence. L'antispécisme se définit en réaction au spécisme. Les antispécistes indiquent vouloir supprimer les différentes formes de discriminations envers les animaux, en intervenant, par exemple, pour combattre la souffrance animale.
L’antispécisme, une éthique qui prend au sérieux les intérêts des animaux. Depuis quelques décennies, nous comprenons que les animaux attachent de l'importance à éviter le malheur et à rechercher bonheur et plaisirs.
Nous prenons davantage au sérieux leurs intérêts.De ce fait, nous remettons en cause le spécisme : la discrimination d'individus fondée sur le critère de l'espèce. En effet, ce critère ne peut justifier que l'on attribue un statut supérieur exceptionnel à l'humain, tandis que l'on néglige les intérêts des autres animaux.Une éthique antispéciste accorde une considération égale aux intérêts de tous les êtres qui éprouvent des sensations, qui sont sensibles à la douleur et au plaisir.Elle conduit à rejeter la production et la consommation de produits d'origine animale, qui ne sont obtenus qu'au prix des souffrances de milliards de victimes chaque année, pour un seul pays comme la France. Embryons chimères animal-homme : « Ces recherches posent la question de l’avenir de notre humanité. La possibilité de créer des embryons chimériques animal-homme est au menu du projet de loi de bioéthique en cours d’examen par l’Assemblée nationale (cf.
Les embryons chimériques à l’heure de la révision de la loi de bioéthique). Olivia Sarton, juriste membre de l’association Juristes pour l’Enfance s’interroge sur le non-engagement des antispécistes sur le sujet : « En effet, ce projet de loi ouvre grand la porte dans son article 15 à la création de chimère animal-humain, c’est-à-dire d’embryon mêlant des cellules humaines et des cellules animales ». L’argument ? « Ne pas rater « la course au grand progrès scientifique » », à l’heure où « des chercheurs américains, anglais, espagnols, japonais, ont déjà créé des embryons d’animaux contenant des cellules humaines » [1]. Que sont les "chimères homme-animal" et comment le Japon est-il devenu le premier pays à permettre aux scientifiques de les élever ?
Copyright de l’image Getty Images L'homme a longtemps imaginé des hybrides homme-animal : les Grecs anciens les appelaient "chimères".
Aujourd'hui, ces créatures sont sur le point de devenir une réalité, après que le gouvernement japonais a été le premier à autoriser une équipe de scientifiques à cultiver des organes humains non seulement à l'intérieur d'embryons animaux, mais surtout à permettre à ces embryons d'être amenés à terme. La recherche est dirigée par Hiromitsu Nakauchi, des universités de Tokyo et de Stanford, et porte sur l'injection d'embryons de rats et de souris modifiés avec des cellules souches humaines qui peuvent être reprogrammées pour croître dans un pancréas.
Lire aussi : La thérapie génique pour "stopper" la cécité Un patient atteint du VIH en "rémission durable" Le projet de loi de bioéthique voté par les députés permet-il de créer des embryons chimériques mi-homme mi-animal ? Première création d’embryons chimères homme-mouton. Quelques cellules souches humaines dans un embryon de mouton, c'est la recette mise au point par une équipe de l'université de Californie à Stanford pour créer en laboratoire les premiers embryons chimères humain-ovin.
Si ces travaux ne sont pas encore publiés, ils ont fait l'objet d'une présentation le 18 janvier 2018 lors d'une réunion de l'Association américaine pour la promotion de la science (AAAS), à Austin (Texas, États-Unis). Une manipulation du vivant dont l'objectif est de développer des organismes dotés d'organes “humanisés” (foie, rein, pancréas, etc.) pouvant servir de réserve à greffons. Car si les techniques de greffes sont aujourd'hui au point, les patients en attente de ces opérations souvent vitales sont confrontés au manque d'organes disponibles. Il y a tout juste un an, des chercheurs du Salk Institute (La Jolla, Californie, États-Unis) annonçaient être parvenus à développer des embryons chimères homme-porc. Fines manipulations génétiques. Première mondiale : naissance de deux bébés chimères cochon-singe. Des scientifiques chinois ont fait naître des porcelets avec des organes comportant des cellules de singe.
Un succès en trompe l'œil puisque le taux de cellules exogènes était très faible et que tous les cochons sont morts en moins d'une semaine. Des scientifiques chinois ont pour la première fois fait naître des cochons avec des cellules de singe, rapporte le New Scientist. Plusieurs essais de création d'embryons hybrides entre espèces animales (chèvre-mouton, rat-souris...) ou même avec des cellules humaines ont été lancés ces dernières années, mais aucun n'avait été mené jusqu'à terme chez le cochon, pour des raisons à la fois éthiques et scientifiques.
Le succès des Chinois, dont les travaux ont été publiés dans la revue Protein & Cell, a toutefois été très éphémère : aucun des porcelets chimères n'a survécu au-delà d'une semaine. Un taux d’échec colossal Banques d’organes sur pattes Ces interrogations n'ont pas freiné les expérimentations. Ce qu'il faut retenir. Bioéthique: Bientôt des embryons animaux-humains au Japon, affolant? Des animaux qui portent des organes humains en vue de leur transplantation chez des humains ?
Ce n’est clairement pas pour demain. Un pas décisif vient pourtant d’être franchi au Japon. Le pays, qui accueille une des équipes scientifiques les plus actives sur le sujet, celle de Hiromitsu Nakauchi, a autorisé les scientifiques à aller au-delà des quatorze jours de développement de l’embryon animal quand on y inclut des cellules humaines. « 20 Minutes » fait le point. Faut-il s’affoler ? Pas forcément. « Je ne m’affole pas, dit, tout de go, la philosophe Lynda Gaudemard, spécialiste des questions liées à la nature et à la conscience. Mais alors, les chimères ? Quels enjeux bioéthiques ? Si les implantations de cellules humaines sur des animaux ne sont pas choses nouvelles, ce territoire reste encore flou. « Je suis très gênée en tant que philosophe pour répondre à ces questions parce qu’on ne sait pas de quoi on parle : qui va débattre et de quoi ?
Cela pourrait-il arriver en France ? Le Japon autorise la création d’embryons mi-homme mi-animal Des chercheurs japonais ont été autorisés à créer des chimères, une pratique déjà autorisée en France.
Ce projet, qui vise à fabriquer des organes humains dans des animaux, soulève des questions éthiques. Le 24 juillet, le gouvernement japonais a approuvé un projet de recherche visant à créer des chimères homme-animal puis à les implanter dans l’utérus d’animaux de laboratoire. Une première au Japon. Chimères humain-animal: «Ne jouons pas aux apprentis-sorciers»