L’art dévoré par l’argent. Fleur Pellerin est dans une logique qui enterre l'idée même d'un ministère de la Culture. Du 16 au 18 octobre ont eu lieu les 24e Rencontres cinématographiques de Dijon, officieux sommet des professionnels français du cinéma organisé chaque année par l’ARP (Société civile Auteurs Réalisateurs Producteurs).
Comme il est d’usage, les travaux ont été clos par un discours de la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin faisant pour l’occasion sa première grande intervention publique dans ce milieu –même si elle s’était déjà exprimé notamment lors du Congrès des exploitants, le 1er octobre. Au cours de son intervention à Dijon, la ministre a sacrifié aux quelques formules de rhétorique qu’exige sa fonction en pareille circonstance, et proposé quelques commentaires sur les –importants– dossiers techniques actuellement en débat. Mais elle a surtout dévoilé de manière plus explicite son approche de son propre rôle et de celui de son ministère, selon une vision qui est d’ailleurs loin de concerner le seul cinéma. L’enterrement de l’idée de ministère de la Culture. Nos mécènes, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, janvier 2001) L'art n'est-il qu'un produit de luxe? La Fondation Louis-Vuitton, un nouveau musée d'art contemporain créé par Bernard Arnault dans le Bois de Boulogne, est inaugurée ce lundi 20 octobre par François Hollande.
Des écrivains, des philosophes, des artistes critiquent le rôle croissant des grands groupes financiers dans l'art contemporain et dénoncent les « nobles mécènes » qui « ne sont en vérité que des spéculateurs ». Le rôle toujours croissant, dans l’art contemporain, des grands groupes financiers liés à l’industrie du luxe y suscite encore moins de débats que celui des tyrannies pétrolières. Loués soient nos mécènes (Le Monde diplomatique, 23 octobre 2014)
La baisse continue des budgets de l’Etat dédiés à la culture consacre le rôle de mécènes des plus grandes fortunes du monde.
En France, l’attachement à la peinture, qui constitue aussi un investissement lucratif, permet aux milliardaires de polir leur image parfois peu avenante et de faire ainsi oublier sur quelles vies humaines se sont édifiées leur fortune. Les plus grandes fondations charitables américaines (Rockefeller, etc.) ont ainsi été créées au début du XXe siècle par des patrons rapaces, les « barons voleurs ». Monique Pinçon-Charlot : « Les liens entre la mairie de Paris et LVMH sont aussi politiques. Réalisation prestigieuse signée par l’architecte Franck Gehry, la Fondation Louis-Vuitton a été accueillie par une vague de louanges.
Fondation Vuitton: le bal des courtisans. Fondation Louis Vuitton : le mécénat d’entreprise sans la générosité. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Jean-Michel Tobelem (professeur associé à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) L’essor du mécénat des entreprises est assez récent en France.
Insolite face-à-face entre ouvrières et actionnaires de LVMH, par François Ruffin (Le Monde diplomatique, août 2008) Invasion de la charité privée, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, avril 2006) Une annonce récente parmi tant d’autres : la restauration de la première partie de la galerie des Glaces à Versailles est achevée.
Joies troubles du mécénat, par Johan Popelard. « Les musées se bradent à des entrepreneurs.
Quand je vois le nom de Wendel (…) sur les murs du Centre Pompidou à Metz, cela me fait mal (1). » Du temps de la campagne présidentielle, Mme Aurélie Filippetti, alors députée de la Moselle, s’insurgeait contre le partenariat noué entre un musée et un ancien groupe sidérurgiste, désormais reconverti en fonds d’investissement, « qui a régné pendant des siècles sur l’acier en Lorraine ».
Dans un communiqué, le groupe Wendel se déclara « stupéfait » de ces propos : il est vrai qu’ils prenaient à contre-pied les efforts déployés en France depuis une décennie pour développer le mécénat et faire du musée un espace où « l’entreprise se sente chez elle (2) », selon l’expression de la directrice du développement du Musée du Louvre, en 2005. L’art (contemporain) de bâtir des fortunes avec du vent, par Philippe Pataud Célérier.
Damien Hirst est britannique.
Il a 42 ans quand l’une de ses réalisations atteint, lors d’une vente aux enchères, le 21 juin 2007, un prix inédit pour un artiste vivant. Lullaby Spring (« Berceuse de printemps », 2002) s’envole à Londres chez Sotheby’s à près de 13 millions d’euros. La pièce en question est une armoire à pharmacie métallique contenant des pilules. Au cœur de l’été, Hirst signe un nouveau record : son moulage en platine d’un crâne du XVIIIe siècle parsemé de huit mille six cent un diamants, For the Love of God, aurait été vendu 50 millions de livres sterling (environ 73 millions d’euros) par la galerie londonienne White Cube à un groupe d’investisseurs ayant requis l’anonymat. Seule certitude pour ses détracteurs, l’œuvre a au moins la valeur de ses mille cent six carats (estimés autour de 19 millions d’euros).