Pourquoi un blog (Partager un intérêt) Pourquoi un blog (besoin de parler) Récemment, on m’a demandé pourquoi ton blog ?
Pourquoi Anthologia ? Pourquoi Alice Redsparrow ? Je n’avais pas de vraies réponses à donner sauf que le pseudo et le nom du blog ont été bien réfléchis : je voulais quelque chose d’un peu poétique à l’oreille et surtout pas un rapport direct à la médecine. Le blog, il est venu à un moment où je frisais le burn-out entre une activité hospitalière dans un service difficile où l’on s’épuise à soutenir des patients, à organiser tout un réseau autour d’eux qu’ils foutent en l’air comme on donne un coup de pied dans une fourmilière et un rempla fixe du même acabit. Je finissais mes semaines sur les genoux; je les recommençais dans les larmes avec cette sensation de m’épuiser alors que rien n’avançait, comme si je me lançais sur le tour de France avec un vélo d’appartement.
J’ai eu envie d’avoir un endroit à moi où je pouvais exprimer mes émotions comme on crie sur une montagne. L’idée me trotte dans la tête depuis un bon mois. . Pourquoi un blog (livrer une extimité - la confronter aux autres) Prenez place dans mon salon !
Photo prise par Guru10 sur flickr Le blog est une notion plutôt paradoxale quand on y pense. Il s’agit d’un espace personnel, où l’on peut s’ouvrir plus ou moins pudiquement, plus ou moins entièrement, un peu à la manière d’un bon vieux journal intime. Mais, contrairement au journal intime, il est fait pour être partagé. Avec des amis ou des connaissances, virtuels ou réels, mais surtout des inconnus. Alors, vous serrez les fesses, vous cachez ce que vous pouvez cacher parmi ce que vous avez de plus intime, et vous marchez à petit pas vers les escaliers les plus proches pour monter vous habiller. Je vous en prie, prenez place dans mon salon !
C’est tout ce qu’il vous sera donné de voir de mon intimité ici. Pourquoi un blog (dire ce qu'on ne peut exprimer ailleurs) C'est le week-end.
Deux services de la même spécialité, et deux internes d'astreinte : l'une en un, qui gère les appels des urgences, les blocs et son service, l'autre en deux, qui gère le deuxième service. On partage : qui fait vendredi/dimanche en un fait samedi en deux. C'est samedi matin. Co, les traits tirés, me passe le téléphone d'astreinte.— J'ai rentré un patient dans tes lits, me dit-elle. Pourquoi un blog (réconcilier et raconter des histoires - Alors Voilà)
Photographie : Benjamin Isidore Juveneton, Adieu et à demain Auto-interview (à teneur garantie en auto-dérision) : - Salut B. !
- Salut B. - Tu me plais… - Merci, tu n’es pas mal non plus. [Moment troublant à forte tension sexuelle narcissique : B. passe sa langue sur sa lèvre supérieure. B., lui, redresse les épaules et fait une moue aguicheuse beaucoup trop provocante pour être décrite en détail.] - Pourquoi as-tu créé ce blog ?
Fin de l’interview, B. se serre la main, s’attrape par la taille, effleure ses lèvres, et dans un affolant moment de schizophrénie intime murmure à son oreille « Je est un autre ». Pourquoi un blog (empowerment) « Pourquoi avez-vous démarré un blog ?
»« Quel est l’intérêt pour le public de lire ce qui se passe dans nos cabinets ? »« Il semble que ce que vous écriviez sur votre blog ne soit pas très déontologique : ce qu’il se passe durant une consultation doit rester confidentiel ou n’être raconté qu’entre initiés. » Autant de questions ou remarques acerbes qui m’ont été adressées depuis deux ans. Parmi les multiples bonheurs que m’offrent ce blog et le livre, il y a les échanges avec les lecteurs, que ce soit par le biais des commentaires publics ou bien par mails. De ce point de vue, les dédicaces du livre auront été un festival de messages touchants, de beaux témoignages, de petits bonbons. L’un de ces message m’a plus particulièrement ému, en même temps que je me sentais investi d’une responsabilité que je n’avais ni cherchée ni imaginée. Pourquoi un blog (conversations entre pairs et partage d'expérience) Madame E, ça doit faire trois ans qu'on dit qu'elle va bientôt mourir.
J'ai pas trop compris pourquoi. Je l'ai découverte un lundi matin dans un lit, avec un col du fémur cassé-mais-pas-trop, et l'infirmière qui te dit que le chirurgien du week-end l'a pas opérée, parce que l'anesthésiste a dit que l'oxygénodépendance rendait l'anesthésie trop risquée. Moi, je veux bien, je suis pas contrariante, mais d'abord pourquoi elle a de l'oxygène madame E ? Ha, sur la fiche d'anesthésie, l'anesthésiste du week-end a marqué « probable BPCO sévère. » Elle a combien de saturation madame E ?