De « Charlie » à Dieudonné, jusqu'où va la liberté d'expression ? « Pourquoi Dieudonné est-il attaqué alors que Charlie Hebdo peut faire des “unes” sur la religion » ? La question est revenue, lancinante, durant les dernières heures de notre suivi en direct de la tuerie à Charlie Hebdo et de ses conséquences. Elle correspond à une interrogation d'une partie de nos lecteurs : que recouvre la formule « liberté d'expression », et où s'arrête-t-elle ? La liberté d'expression est encadréeLa particularité des réseaux sociauxLe cas complexe de l'humourCharlie, habitué des procèsDieudonné, humour ou militantisme ?
1. La liberté d’expression est encadrée Le même principe est rappelé dans la convention européenne des droits de l'homme : « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Cependant, elle précise : La liberté d'expression n'est donc pas totale et illimitée, elle peut être encadrée par la loi. Dernier cas particulier : l'apologie du terrorisme, plus durement sanctionné depuis la loi de novembre 2014 sur la lutte contre le terrorisme. 2. 3. Quelles limites à la liberté d’expression. Par Patrick Smets Une fois dépassées les poses faciles qu’on a pu admirer ces derniers jours, le vrai défenseur de la liberté d’expression se retrouve dans un rôle désagréable.
Car, par son combat, il se met nécessairement au service d’un déviant, voire d’un franc saligaud. Ce sont les cas limites qui réclament son engagement et jamais l’opinion générale. Pourtant, seuls ces cas limites permettent de juger de l’attachement à ses principes. En matière de liberté d’expression, comme de peine de mort, il n’existe pas de juste milieu. Il est impossible d’être « un petit peu » pour la peine de mort. Il en est de même avec la censure. La modération n’a pas de place dans la défense du droit à la libre expression. En réalité, la question des limites à la liberté d’expression provient d’une incompréhension assez classique de la notion de liberté elle-même. L’expression libre trouve ainsi sa propre limite dans l’éventuel dessein criminel qui la justifierait. —Sur le web. Vous aimez cet article ? Les limites. Les limites. La liberté d’expression et ses limites. Beaucoup de Français se demandent pourquoi Dieudonné est « censuré » et pas « Charlie ».
Décryptage « Pourquoi Dieudonné est-il censuré alors que Charlie Hebdo se moque de la religion sur ses “unes” ? » La question peut paraître naïve. Elle n’en est pas moins posée à maintes reprises, par nos lecteurs, sur les réseaux sociaux ou sur le Web. Elle ramène à une notion beaucoup invoquée, sans être toujours comprise, celle de « liberté d’expression ». Principe absolu en France, « tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement », énonce la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1789.
La loi de 1881 sur la liberté de la presse sert de socle à cette question, en précisant les cas où la liberté d’expression est encadrée. L’auteur d’un propos homophobe peut être théoriquement condamné de la même manière pour des propos écrits dans un quotidien ou sur sa page Facebook. Où s’arrête la liberté d’expression sur Facebook et Twitter ? La justice a tranché : Twitter doit aider les autorités à identifier les auteurs des tweets antisémites.
L’occasion de rappeler que nul ne peut tout dire et tout montrer sur les réseaux sociaux sous couvert de la liberté d’expression. Focus sur les règles à suivre sur Facebook et Twitter. #unbonjuif, #unjuifmort. 21 petits caractères qui ont fait grand bruit en 2012 sur Twitter, deux hashtags à l’origine d’un flot de propos antisémites incontrôlable.
Le site de microblogging refuse, dans un premier temps, de donner aux associations plaignantes le nom des auteurs des tweets diffamatoires, arguant qu’il doit obtenir au préalable l’aval de la justice américaine. Le 24 janvier 2013, le verdict tombe : sur ordre du tribunal de grande instance de Paris, Twitter est contraint d’aider les autorités à identifier les internautes concernés. Caché derrière son écran, il est facile de se croire tout-puissant et de transgresser les règles sans scrupule.