Les jeunes lisent-ils encore ? (Aizenay) L’adolescent et la lecture, supports et pratiques nouvelles – Monde du Livre. A l’occasion de la deuxième édition du colloque Métamorphoses numériques du livre, Olivier Donnat a commenté l’enquête qu’il a dirigé sur les Pratiques culturelles des français à l’ère numérique1.
Les résultats permettent de différencier nettement une tranche de la population qui suscite tout à la fois attentions et interrogations. Première génération à maitriser avec acuité les possibilités du numérique, les teenagers sont en effet devenus leaders d’opinion et dictent les stratégies marketing des entreprises de produits de consommation comme la mode. Mais dans le secteur du livre, les politiques culturelles ont choisi de privilégier l’enfance, au détriment des jeunes adultes. Pourtant si les 12-15 ans délaissent inexorablement le livre imprimé au profit d’autres pratiques culturelles et supports, le décrochage de la lecture n’est ni une fatalité ni même une certitude. La lecture n’est plus un marqueur social Pour aller plus loin:
Et pourtant ils lisent... - 10 avril 2008. S'ils délaissent les classiques, jugés trop «scolaires», les 19-23 ans dévorent romans contemporains, biographies et BD.
Qu'ils découvrent par le bouche-à-oreille, le cinéma ou sur internet. Enquête Il y a deux mois, le moteur de recherche Yahoo! Posait aux internautes la question suivante: «Pourquoi les jeunes ne lisent-ils pas beaucoup?» Réponse, sans surprise: parce qu'ils préfèrent surfer sur internet. A 20 ans, on lit moins, mais on lit toujours. Chez les garçons, le discours est bien différent. Selon un sondage de la Sofres paru en mars, les habitudes de lecture chez les Français se sont fortement modifiées depuis 1981.
Mais le média qui travaille le plus pour la diffusion des romans auprès des jeunes est le cinéma: une adaptation réussie, explique-t-on chez Gibert Joseph, entraîne un pic des ventes, non seulement du livre concerné, mais également du reste de l'oeuvre de l'auteur. Zweig reste une exception car à la question: «Lisez-vous des auteurs classiques?» Mais silence. Les ados: et pourtant ils lisent! Ils lisent et ils aiment ça!
Aux grincheux qui estimeraient que les ados ont déserté les pages des livres pour les consoles, MSN et autres SMS, les témoignages et les chiffres clament le contraire: l'édition jeunesse ne s'est jamais si bien portée. Avec 5,6% de progression en valeur sur le premier semestre 2006, elle devient le deuxième segment du marché (16,5%) - et le plus dynamique - derrière la littérature générale (22%) *. «Ce gain spectaculaire s'explique essentiellement par le succès des romans grand format, donc des romans ados», explique Colette Gagey, présidente du groupe jeunesse au Syndicat national de l'édition.
Et si dans les loisirs préférés des jeunes, la lecture passe malgré tout après des activités plus socialisantes telles que la musique, les sorties ciné, les jeux vidéo, Internet... elle résiste bien auprès des 11-15 ans: 43% d'entre eux déclarent lire des BD et 36% des livres. Mieux encore, pour 60% des lecteurs, lire est avant tout un plaisir**. Et pourtant ils lisent... Les trois auteurs de cet ouvrage livrent là le compte rendu d’une enquête de grande ampleur.
C’est en effet un échantillon de 1 200 élèves qu’ils ont interrogés sur leurs pratiques de lecture et leurs compétences scolaires 1. L’enquête, qui commence quatre ans après leur entrée en sixième et les suit pendant quatre ans, soit, en gros, de 14 à 17 ans, leur permet donc d’analyser les effets de périodes charnières, telles que la fin des années de collège, l’orientation vers des cursus professionnels ou, au contraire, l’entrée au lycée, etc. La lecture et le niveau Prenant une nouvelle fois à contre-pied le discours alarmiste sur la baisse de la lecture, les auteurs n’en soulignent pas moins, à la suite de plusieurs autres recherches, les profondes mutations de la place de la lecture dans l’univers des jeunes.