Définitions frontières. Groupe Frontière, Christiane Arbaret-Schulz, Antoine Beyer, Jean-Luc Piermay, Bernard Reitel, Catherine Selimanovski, Christophe Sohn et Patricia Zander Groupe Frontière a La « frontière » est habituellement comprise comme la « limite de souveraineté et de compétence territoriale d’un État » De nos jours, la prégnance de cette définition semble s’estomper à l’échelle mondiale, accompagnant ainsi le processus de relativisation multiforme de l’État. Il faut y voir l’effet de l’évolution des techniques de transport et de communication, la dynamique et l’ampleur des échanges économiques, mais aussi la prise en considération politique d’une plus grande interdépendance du système-monde. Dans cette perspective, la désactivation sélective des frontières intra européennes n’est qu’une manifestation particulièrement vive d’un processus beaucoup plus vaste, mais très inégal à l’échelle planétaire. Cette tendance ne signifie d’ailleurs en rien la disparition de l’objet même de « frontière ».
La frontière, une construction historique évolutive. Une première définition générique de la frontière. Les formes émergentes de frontières. Frontières sociales. Espace transfrontalier. L’idée d’un espace traversé par une frontière n’est pas pertinente en soi : elle suppose une surimposition d’une frontière dans un espace a priori continu et elle sous-estime les effets— frontière.
Reconnaître un espace transfrontalier suppose qu’au préalable existent des espaces frontaliers, que nous désignons comme une partie d’un territoire national bordée par une frontière d’État. L’espace frontalier (région, agglomération, zone) se trouve en situation de périphérie, de confins dans un contexte national et fait l’objet d’une gestion spécifique de la part des États en raison de la présence de la frontière, de cette limite bornée de son territoire.
Or cette situation diffère selon la taille des États, l’éloignement des lieux de pouvoirs (au sens propre et au sens figuré), l’intérêt stratégique de cet espace pour l’État, le degré d’ouverture des frontières. La réciprocité des relations n’est pas la règle générale du fonctionnement des espaces transfrontaliers. ANDERSON, J. HAMEZ, G. Les frontières (Cycle) / Rendez-vous d’Archimède. Ville frontalière. Frontière. L’origine du mot frontière vient de front, un terme militaire, qui désigne la zone de contact avec une armée ennemie.
Cette ligne sinueuse et fluctuante évolue en fonction des rapports de forces en présence. À partir du XVIIe siècle, la frontière devient progressivement une ligne bornée, limite entre deux États. La frontière prend un sens plus politique lors de la construction des États-nations et s’appuie alors sur le concept de frontière naturelle : la limite d’un territoire est d’autant plus lisible et facile à contrôler qu’elle repose sur un obstacle physique.
La frontière devient une ligne au tracé parfois artificiel sur le terrain et faisant l’objet d’arrangements. Sa présence est cependant légitimée par le concept de frontière naturelle. La frontière est alors associée à un système de contrôle puissant plus ou moins explicite (système de défense, contrôle douanier, etc.) dont l’objet premier est de protéger, mais aussi de laisser circuler en filtrant et en prélevant.