L'addiction au pays du "gaming" (2ème partie) Le directeur artistique d’une start-up coréenne spécialisée dans les jeux vidéo qu'on s'assimile à un vendeur de drogue; un homme, 32 ans, qui joue 10 heures par jour mais ne se voit pas comme accro; une industrie fleurissante face à des lois qui resserrent la consommation de jeux vidéo: voici quelques visages au pays du gaming, le Corée du sud.
Par Margaux COUTURIER et Anissa HAMMADI Le webdocumentaire "Game overdose en Corée du Sud", de Margaux Couturier et Anissan Hammadi (cliquez pour le visionner). SEOUL, 12 juin 2014 - Le jeu vidéo est la première industrie culturelle dans le monde en termes de chiffre d’affaires, avec 56 milliards d’euros en 2013 et 75 milliards prévus en 2015. La Corée du Sud occupe 12% de parts de marché, soit 6,6 milliards d’euros pour un pays nettement moins peuplé (50 millions d’habitants) que les Etats-Unis (314 millions), qui en représentent quant à eux 19%.
L'addiction au pays du "gaming" (1ère partie) En Corée du Sud, la pression scolaire expliquerait en partie la dépendance aux jeux vidéo.
Pour enrayer ce phénomène toujours plus inquiétant, les centres spécialisés se sont multipliés dans tout le pays, sous l’impulsion du gouvernement. Par Margaux COUTURIER et Anissa HAMMADI Boissons, nourriture, cigarettes... A Séoul, le jeu vidéo est un sport de clics. En Corée du Sud, les jeux vidéo sont une affaire de pros.
Physiquement, Terminator est l’exact opposé de Maru. Le premier est grand, musclé et parle avec assurance. Le second, haut comme trois pommes, est visiblement mal à l’aise en interview. Mais les jeunes ont un but commun : la victoire. Derrière ces pseudonymes se cachent Ha Se-jang et Cho Seong-ju, deux des joueurs professionnels de Starcraft II, l’un des plus célèbres jeux vidéo en ligne. Jusqu’à treize heures d’entraînement par jour Le froid est glacial dehors, mais dans le petit appartement surchauffé, les six jeunes hommes sont en manches courtes. Ce discours, répété quasi mot pour mot par tous les joueurs, semble faire partie de la communication bien huilée de l’équipe. «Avoir de la personnalité, de la dextérité, être réactif, savoir se repérer dans l’espace et avoir le goût de l’effort» : telles sont les qualités d’un bon joueur, d’après Cha Ji-hoon, l’entraîneur de 32 ans.
Scandales des matchs arrangés Ecrans de 39 pouces. Corée du Sud : Bienvenue au pays du "sport électronique" Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Nacim Chikh En dix ans, la Corée du Sud est devenue le pays pionnier du jeu vidéo comme sport.
Dans les années 90, la Corée du Sud n'était qu'un petit marché parmi d'autres dans le secteur du jeu vidéo. Avec un chiffre d'affaires autour d'un milliard de dollars, le secteur du logiciel subissait les effets d'un piratage précoce et du laxisme des autorités à réprimer ces abus. La crise économique asiatique de 1997 finira de tuer dans les esprits tout espoir de vendre individuellement des jeux à une population ravagée par le chômage et au pouvoir d'achat en chute libre. C'est pour répondre à la demande de ces joueurs dans l'incapacité de s'équiper et recherchant du divertissement à prix réduit que naquit le concept des "PC-bang". L'engouement pour ce jeu de stratégie complexe semble alors sans limite. Le gouvernement coréen veut calmer le jeu... en ligne. M le magazine du Monde | • Mis à jour le | Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) Les adolescents ont beau être interdits de jeux en ligne passé minuit, l'addiction au « gaming »progresse chez les Coréens.
Le parti au pouvoir envisage des lois restrictives. Véritable institution dans un pays où 98,1 % des foyers sont connectés au haut débit et où prolifèrent les "PC bang", cafés Internet à 1 000 wons (72 centimes) de l'heure équipés de machines surpuissantes, l'engouement national en faveur du jeu vidéo commence à inquiéter la classe politique sud-coréenne. Saenuri, le parti conservateur au pouvoir, a annoncé son intention de légiférer afin de mieux encadrer la pratique des activités en ligne. Une loi dite du "shutdown" ("fermeture") a déjà été votée en 2011 à destination des adolescents, dont 10 % seraient en situation de dépendance. En avril, un gamer de 22 ans a terminé sous les verrous. Jeu vidéo - Article - Les jeux vidéo en ligne, indissociables de la culture sud-coréenne.
De 2000 à 2008, le nombre officiel de joueurs professionnels a augmenté de 16,3 % par an.
Des joueurs étrangers ont même déménagé en Corée pour vivre de leur passion et intégrer des équipes coréennes de joueurs pros. C’est le cas notamment des joueurs de Starcraft Grrr… (le Canadien Guillaume Patry) ou d’IdrA (l’Américain Greg Fields). Il y a actuellement 10 ligues de joueurs professionnels en Corée. Ceux-ci ont généralement entre 15 et 30 ans, et leur salaire annuel avoisine les 20 000 dollars. Cependant, le salaire des plus grands joueurs pros peut dépasser les 400 000 dollars annuels. LIM Yo-Hwan, (plus connu sous le pseudonyme de SlayerS_`BoxeR`), surnommé « L’Empereur Terran »[+] NoteDu nom de l’espèce de Starcraft qu’il incarne dans le jeu. [9] est probablement le joueur professionnel de Starcraft le plus connu au monde. . [10], il a notamment participé à la création de la première équipe militaire professionnelle, l’équipe de l’Air Force[+] NoteL’ACE.
Démonstration d'APM.