La construction des « petits blancs » et les chemins du politique. Toute une génération de militants des quartiers populaires a été marquée par la marche pour l’égalité.
Des centaines d’associations sont issues de la « période des marches » même si peu d’entre elles subsistent aujourd’hui. La période est également marquée par deux changements qualitatifs et de postures. Le premier est celui du passage de l’invisibilité sociale à la visibilité. Ce changement est certes un résultat sociologique mais la « période des marches » a été le vecteur de cette entrée en visibilité décomplexée, souhaitée et agie. De nombreux jeunes qui aujourd’hui ont intériorisés cette visibilité légitime ignore cette fonction politique de la période du fait d’une mémoire militante non travaillée. . « Exister c’est exister politiquement » disait Abdelmalek Sayad.
La sociologie de l'éducation en France. Après Émile Durkheim, ce sont Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron qui ont vraiment donné naissance à la sociologie de l'éducation.
En diversifiant ses objets de recherches et en se recentrant sur les stratégies des acteurs, la sociologie contemporaine est aujourd'hui en recherche de nouveaux cadres théoriques. Genèse et objet Émile Durkheim (1858-1917) est le précurseur incontesté de la sociologie de l'éducation. Bien qu'il n'ait pas publié sur ce sujet de son vivant, il a donné de nombreux cours de sociologie de l'éducation à la Sorbonne, où il a occupé à partir de 1906 une chaire de sciences de l'éducation. Ses leçons ont été réunies, avec d'autres textes, dans trois publications posthumes : Education et Sociologie (1922), L'Education morale (1925) et L'Evolution pédagogique en France (1938).
Des processus de sélection sociale masqués Le travail des deux sociologues a atteint un niveau d'élaboration théorique qui lui a valu une large notoriété. Mais l'analyse de P. F. Vincent Troger. Les écarts de réussite s’installent dès l’école primaire. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Aurélie Collas En dépit des politiques et des discours sur l’égalité des chances, le système scolaire français reste fortement marqué par des écarts de réussite.
Il ne parvient pas à réduire ce « noyau dur » d’élèves en difficulté, qui sont en grande majorité issus de milieu social défavorisé. La dernière étude en date, réalisée par le service statistique du ministère de l’éducation nationale, la DEPP, vient confirmer ce constat. Publiée mardi 21 juin, elle montre que dans l’ensemble, à la fin de l’école primaire, près de 20 % des élèves n’ont pas les bases suffisantes en français ; ils sont environ 30 % dans ce cas en mathématiques et en sciences. Entre enfants de milieu favorisé et enfants d’origine défavorisée, c’est le grand écart : quand 90 % environ des premiers ont les « acquis attendus » dans les deux domaines, ils sont moins de 70 % en français et seulement 55 % en mathématiques et en sciences, dans les familles les plus modestes. Refondation de l’école : où en est-on ? Budget, programmes, ZEP...
La mixité sociale à l'école interrogée par le Cnesco. Alors que la France se lance dans de nouvelles réformes, peut-on y évaluer sereinement les politiques éducatives ?
C'est ce que tente de faire le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), une des institutions nées de la loi d'orientation. Il organise début juin un colloque sur la mixité sociale, un sujet particulièrement brulant en France. Son expertise vient d'être reconnue par la Commission européenne. Nathalie Mons, présidente du Cnesco revient sur ce travail.
La Commission européenne a lancé un réseau européen d’experts spécialisés dans l’éducation en charge de l’analyse des systèmes scolaires et retenu pour la France le Cnesco. Espace, inégalité et transaction sociale. 1 Une première version de ce texte a été présentée pendant l’Université d’été : Penser les inégalité (...) 1Pour « penser les inégalités » 1, il faut tenir compte de leur dimension spatiale.
Selon Henri Lefebvre (1968), « la ville est la projection au sol des rapports sociaux » ; les inégalités sociales ont nécessairement une traduction spatiale. Mais la notion mathématique de projection a un caractère mécanique et simplificateur : la représentation sur un plan d’un objet dans l’espace simplifie ou réduit l’objet et elle dépend des positions respectives de l’objet projeté et du plan. Dans la métaphore de la projection au sol des rapports sociaux, le spatial prime sur le social, mais leur relation est dialectique, avec des effets en retour (Blanc, 2007). 2La mixité sociale est une politique consensuelle qui vise à réduire les inégalités sociales en intervenant sur l’espace.
RECH.ACT.LAVILLEN.GRENOBLE.RMILLOT. Livre. La laïcité doit-elle être repensée ? "La laïcité aujourd'hui c'est la peur de l'Autre !
" Alors que la consultation sur le nouvel enseignement de la morale laïque et civique va commencer, la laïcité semble faire l'unanimité dans le monde éducatif. Valeur fondatrice de l'école publique elle semble une vérité indéboulonnable. Pourtant pour Béatrice Mabilon-Bonfils, sociologue Université de Cergy-Pontoise, et Geneviève Zoïa, anthropologue Université de Montpellier, la laïcité est devenue un écran qui empêche de voir les élèves, lire le monde et penser l'avenir. ARU106 Visier ST.
RelationsParentsEcole. Grande pauvreté et réussite scolaire : Najat Vallaud-Belkacem mobilise les académies pour mettre en oeuvre les principales recommandations du rapport de Jean-Paul Delahaye. Mixités à l’école : les préconisations du Cnesco. Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) a publié, le 28 mai 2015, deux rapports sur les mixités sociales et scolaire à l’école.
Pour une approche critique de la mixité sociale. Longtemps considérées comme des lieux de croisement et de mélange, les villes sont aujourd’hui regardées comme les théâtres d’une désagrégation du lien social [1].
Les plus aisés mettent de plus en plus explicitement en scène leur volonté de se tenir à l’écart des pauvres, avec notamment le développement des ensembles d’habitation privés et sécurisés (les gated communities). Les quartiers populaires, de plus en plus pauvres, deviennent pour leur part ce que certains sociologues n’hésitent plus à appeler des ghettos [2]. Cette ségrégation soulève de fait de graves problèmes. Les habitants des quartiers les plus pauvres souffrent ainsi d’un accès dégradé aux services et aux équipements urbains. Ils subissent également des inégalités dans l’accès à l’éducation, ce qui met en péril un projet central de nos sociétés, assurer l’égalité des chances.
Pour lutter contre la ségrégation, la réaction immédiate consiste à favoriser la mixité dans les quartiers d’habitation. Mixité sociale, et après. Éric Charmes, Marie-Hélène Bacqué, Mixité sociale, et après ?
, Puf-Vie des idées, 2016, 112 p., 9 €. Ce livre est présenté et coordonné par Éric Charmes et Marie-Hélène Bacqué. Éric Charmes est directeur de recherche à l’École nationale des travaux publics de l’État (Laboratoire RIVES, université de Lyon, UMR EVS). Spécialiste des études urbaines, il s’intéresse aux formes de territorialisation locale.