Vous avez dit « populisme » Recensé : Ernesto Laclau, La raison populiste, traduit de l’anglais par Jean-Pierre Ricard, Paris, Seuil, collection « L’ordre philosophique », 2008, 296 p, 23 euros. On commence enfin à rendre justice en France aux travaux d’Ernesto Laclau. Né en 1935 à Buenos Aires, professeur émérite à l’université d’Essex, il est en effet considéré en Amérique latine et aux États-Unis comme l’un des représentants majeurs de la philosophie politique contemporaine.
Le seul ouvrage de lui jusqu’ici traduit en français, La guerre des identités - grammaire de l’émancipation [1] (La Découverte/Mauss, 2000) est pour l’heure épuisé. La parution au Seuil de son dernier livre, La raison populiste, remarquablement traduit par Jean-Pierre Ricard, vient donc réparer un fâcheux retard. De la « foule » au « peuple » À l’origine de ce livre, une conviction reprise de Freud : le lien social est un lien libidinal.
La logique de l’hégémonie : du particulier à l’universel Une pensée magique ? Démocratie radicale - DicoPo. La notion de démocratie radicale est récente : elle émerge en théorie politique principalement depuis les années 1980, en particulier à travers l’ouvrage princeps d’E. Laclau et C. Mouffe, Hegemony and Socialist Strategy : Towards a Radical Democratic Politics (1985). Reste que cette analyse s’inscrit dans un courant de pensée plus large, où s’élaborent des réévaluations, distinctes mais convergentes sur certains points essentiels, de la démocratie. Elle désigne une conception dynamique de la démocratie, caractérisée par l’accent mis sur deux éléments fondamentaux : la conflictualité et la transversalité, perçues comme les mécanismes constitutifs du politique démocratique.
La démocratie radicale est présentée comme une « alternative » à la fois théorique et pratique aux conceptions classiques de la démocratie, et d’abord à la démocratie libérale. Sur ce point la démocratie radicale se distingue du républicanisme civique. Bibliographie ABENSOUR, M., 2004 (1997). AUDIER, Serge, 2005. Commun: Essai sur la révolution au XXIe siècle - Pierre DARDOT, Christian LAVAL. LA RAISON POPULISTE. Gauche radicale, la clé, c’est Ernesto Laclau Par Gaël Brustier Dimanche 15 Mars 2015 Le penseur argentin connaît un succès posthume mérité. Décédé brutalement à Séville en avril 2014, ce professeur de théorie politique influence incontestablement la pensée et la stratégie politique de la gauche radicale du sud de l'Europe, dont Podemos, en particulier par ses réflexions sur la démocratie radicale et le populisme.
La victoire de Syriza le 25 janvier 2015 et la constante progression de Podemos en Espagne depuis un an a révélé l’influence intellectuelle d’un penseur argentin important pour la gauche radicale, Ernesto Laclau, né en 1935, mort à Séville en avril 2014. Avec sa collègue et compagne Chantal Mouffe, ils ont contribué à puissamment renouveler la pensée stratégique à gauche dès les années 1980, en travaillant sur les questions relatives à l’hégémonie, à la démocratie et au populisme.
L’itinéraire de la démocratie radicale d’Ernesto Laclau. La démocratie est indubitablement une notion clé de la réflexion politique contemporaine, l’un des concepts cruciaux autour desquels se cristallisent les débats scientifiques et les conflits politiques. La récente édition en langue française de deux ouvrages majeurs publiés à plus de quinze ans d’écart – l’un par Mouffe et Laclau, Hégémonie et stratégie socialiste : vers une politique démocratique radicale1, l’autre par le seul Laclau, La raison populiste2– est l’occasion de revenir sur l’itinéraire d’une ligne analytique encore peu présente dans le paysage intellectuel français malgré sa fécondité heuristique : la démocratie radicale.
Qualifier la démocratie de radicale, c’est affirmer qu’elle n’a pas d’autre racine qu’elle-même ; elle n’existe qu’à travers la praxis démocratique, cette action qui réalise l’essence de la démocratie – le débat et la lutte pour la détermination autonome du sens, i.e. de la signification et de la direction à donner à l’exercice du pouvoir politique. Populisme et politique. A propos de : Ernesto Laclau, La Raison populiste, Paris, Le Seuil, 2008 (trad. de l’anglais par J.
-P. Ricard ; titre original : On Populist Reason). Ernesto Laclau, Chantal Mouffe, Hégémonie et stratégie socialiste. Vers une politique démocratique radicale (préface d’Etienne Balibar), Paris, Les Solitaires intempestifs, 2009 (trad. de l’anglais par J. Abriel ; titre original : Hegemony and Socialist Strategy : Towards a Radical Democratic Politics, Londres, Verso, 1985) Autre livres mentionnés : Ernesto Laclau, La Guerre des identités. 1 Konstantinovic R., Filozofija palanke, Belgrade, Nolit, 1981 (1re éd. 1969), « Sur le style du bou (...) 1Nous entrevoyons plus rapidement que nous ne le pensions les limites de la civilisation occidentale moderne, dont avait si magistralement parlé Radomir Konstantinovic dans son livre prophétique La Philosophie de bourg 1. 2Ces deux auteurs, Konstantinovic et Laclau, bien que se situant dans des contextes intellectuels différents, ont un air de parenté.
Chantal Mouffe : vers une démocratie radicale. Chantal Mouffe, philosophe belge, compte sans doute parmi les plus influentes des intellectuelles européennes à l’échelle mondiale. Mais elle reste surtout connue pour avoir écrit, en 1985 et en collaboration avec Ernesto Laclau, Hégémonie et stratégie socialiste, qui allait marquer les révolutions institutionnelles sud-américaines, et scander leur aspiration à une démocratie radicale.
De cette idée d’une démocratie radicale, il était difficile pourtant de se faire une idée pour le lecteur français, d’autant que les livres ultérieurs de Chantal Mouffe, spécifiquement consacrés à la démocratie, n’ont été, jusqu’ici, publiés que par des maisons anglo-saxonnes. C’est chose réparée aujourd’hui, avec la publication d’un livre sans doute appelé à faire date en France : Agonistique. Penser politiquement le monde. La démocratie : agonisme vs. antagonisme, adversaire vs. ennemi Déconstruire l’hégémonie de la pensée de droite Pour autant, Chantal Mouffe n’entend rien céder à la démocratie libérale. Pierre Bance De mocratie radicale Laclau et Mouffe. L'itinéraire de la démocratie radicale. La démocratie est indubitablement une notion-clé de la réflexion politique contemporaine, l’un des concepts cruciaux autour desquels se cristallisent les débats scientifiques et les conflits politiques.
La récente édition en langue française de deux ouvrages majeurs publiés à plus de quinze ans d’écart – l’un par Mouffe et Laclau, Hégémonie et stratégie socialiste : vers une politique démocratique, radicale [1][1] Ernesto Laclau et Chantal Mouffe, Hégémonie et stratégie... l’autre par le seul Laclau, La raison populiste [2][2] E. Laclau, La raison populiste, Paris, Seuil, 2008... – est l’occasion de revenir sur l’itinéraire d’une ligne analytique encore peu présente dans le paysage intellectuel français malgré sa fécondité heuristique : la démocratie radicale. Qualifier la démocratie de radicale, c’est affirmer qu’elle n’a pas d’autre racine qu’elle-même. C'est en cela que cette conception est qualifiée par les auteurs eux-mêmes de « post-marxiste ». Audric Vitiello Sciences Po (Paris)