Onze conditions qui engendrent ambiguïtés et méfiance. Les éléments qui suivent sont tirés du rapport Trustnet 2 : Towards inclusive risk governance. 2004.
Les conditions qui ne permettent pas d'établir la confiance sont: - Axer le dialogue sur le risque alors que le problème est dans la justification de l’activité. - Réduire la complexité à des dimensions précadrées marginalisant les inquiétudes sociétales. - Imposer une décision locale au nom d’un intérêt global primordial. - Laisser des non-experts croire que la sécurité est l’absence de risque. - Présenter le processus de décision comme «scientifique». - Accentuer la distinction entre évaluation scientifique du risque et gestion politique du risque. - Proposer recherche et expertise scientifique supplémentaires alors que l’enjeu est de décider maintenant dans un contexte de grandes incertitudes.
Huit grandes étapes de la communication sur les risques aux Etats-Unis depuis les 20 dernières années. Comprendre que les contradictions nourrissent les crises. Comprendre que de parler de sécurité absolue en sécurité sanitaire est le moyen le plus sûr d’être décrédibilisé. Comprendre qu’il est essentiel d’informer sur un risque sanitaire. Savoir les phrases à ne pas dire en santé publique. Source : Extraits du livre “Ces peurs qui nous gouvernent - Sécurité sanitaire : faut-il craindre la transparence ?”
De Martin Hirsh Quand on dit: ce produit n'a été commercialisé que dans un pays, jamais distribué en France, on est presque sûr de se tromper. Dans un marché ouvert, comme le marché européen, il est bien rare qu'un produit ne passe d'un pays à son voisin, ne serait-ce qu'en petite quantité. Mieux vaut ne pas être démenti sur une information de cette nature, car aucune autre information n'est crédible.
Comprendre que le mensonge en sécurité sanitaire est souvent à l’origine d’une crise. Comprendre le débat public. Source: Texte issu de « Du débat à la décision : discours croisés d’experts, de praticiens, de citoyens », Joelle Kivits, Françoise Jabot Le débat public est connu comme une étape nécessaire dans le processus de décision des politiques publiques en général et pour la politique de santé publique en particulier.
Si certaines dérives peuvent être constatées, il n’en demeure pas moins que sur des innovations techniques, des problématiques de santé, environnementales ou autres, le débat public permet des confrontations des citoyens aux experts, mais également aux lobbys et aux pouvoirs publics. Dans un débat, il est possible de distinguer trois types d’acteurs. Les acteurs relais sont les praticiens, les initiés et les analystes dont les questions ou commentaires sont relayés par d’autres intervenants, par les modérateurs ou par la salle praticienne. L’analyse de l’enchaînement des interventions montre au fil de l’évolution du débat, un mouvement des acteurs sur l’échiquier. Comprendre que la pédagogie du risque consiste à débusquer des contradictions. Connaître les réponses des autorités sanitaires à ne pas faire à la population. Comprendre que la perception des risques sanitaires est une construction mentale. Comprendre que pour sortir des turbulences la confiance est obligatoire. Comprendre que la transparence d’une décision ne doit pas être réduite à une simple obligation d’information.
Source: extraits du livre " Du bon usage du principe de précaution ", de Philippe Kourilsky Une version simplifiée de la transparence la réduit à une simple obligation d’information vis-à-vis du public.
En ce sens, la transparence est parfois interprétée comme une stratégie cynique des acteurs politiques ou privés qui s’abritent derrière le fait que leurs décisions ont été expliquées. Cependant, la transparence se définit surtout comme la qualité d’un système qui rend son fonctionnement déchiffrable et compréhensible pour des individus qui lui sont extérieurs. Dans cette acceptation, la transparence n’est pas indépendante de la démarche de qualité, car les systèmes qui la mettent en pratique sont de facto organisés pour être lisibles.
Comprendre que les chercheurs doivent instaurer un dialogue prospectif avec la population. Source: extraits du livre " Du bon usage du principe de précaution ", de Philippe Kourilsky La recherche est moins transparente que les chercheurs se l’imaginent et que le souhaitent les citoyens qui financent la recherche publique.
En tant que système de production de connaissances, elle fait montre d’une certaine transparence pour ce qui touche aux mécanismes d’évaluation et aux systèmes de publication qui font appel à des expertises extérieures, indépendantes, et souvent internationales. Toutefois, ces dispositifs ne sont pas à l’abri de toute critique. Le jugement par les pairs fournit une forme de contrôle de qualité, mais il est loin d’être étanche aux erreurs. En revanche, on peut souhaiter une meilleure explicitation des projets de recherche, surtout lorsqu’ils visent des applications. Comprendre que l’expertise scientifique doit être mise à la disposition des journalistes. Source: extraits du livre " Du bon usage du principe de précaution ", de Philippe Kourilsky L’expertise scientifique n’est pas un service confidentiel rendu aux seuls décideurs.
Elle doit, au contraire, être largement accessible, notamment aux journalistes qui ont besoin de pôles d’information fiables et de repères qu’ils pourront ensuite transmettre au public. La communication en matière d’expertise pourrait être repensée. L’expertise doit être plus largement pratiquée de façon pluridisciplinaire.