Les francais ont-ils un probleme avec le liberalisme ? Docteur d'État et agrégée de Lettres, normalienne, Françoise Mélonio est professeur de Littérature à l'Université Paris-Sorbonne.
Ancienne directrice adjointe (Lettres) de l'École normale supérieure (Ulm), elle a été doyenne du Collège universitaire puis directrice des Études et de la Scolarité de Sciences Po Paris. Spécialiste de Tocqueville, elle a notamment dirigé la collection d'Histoire culturelle de la France publiée aux éditions du Seuil. FIGAROVOX. - Une étude du CEVIPOF de 2016, réalisée pendant les débats sur la loi Travail, montre qu'un tiers seulement des électeurs sont libéraux au sens économique. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon comme à l'intérieur des partis dits de gouvernement, il est de bon ton de critiquer une «révolution néolibérale» responsable des maux économiques du pays. À l'inverse, très peu d'hommes politiques assumeront en France un programme libéral. La glorification de la petite propriété (rurale surtout) est un lieu commun libéral. Faut-il sortir du libéralisme ? Ce dont il s’agit de sortir n’est pas tant le libéralisme – mot dont les acceptions sont tellement diverses, voire divergentes – que la financiarisation qui a été mise en place dans le sillage de la révolution conservatrice, et qui a généré ces innombrables maux dont la combinaison jette à présent l’humanité toute entière dans une terrifiante impasse – et il s’agit bien de sortir de cette impasse.
La Bourse de Francfort le 2 novembre 2011 (DANIEL ROLAND/AFP) La question n’est pas celle du libéralisme, mais celle du consumérisme, qui est né avec the american way of life, et dont la révolution conservatrice a extrémisé la domination – ce qui a conduit au règne d’une idéologie que l’on appelle tantôt l’ultralibéralisme, tantôt le néolibéralisme parce que c’est un retour aux erreurs qui, au nom de la pensée libérale, conduisirent à la crise de 1929. La crise nous pousse à détruire les puissances publiques Or cela ne pourra pas durer bien longtemps. Destruction des "capacités"
Pour en finir avec la célèbre citation de Lacordaire. Quel libéral n’a jamais été confronté à un contradicteur lui jetant à la figure la célèbre citation de Lacordaire.
Pourtant, venant d’un antilibéral, cette référence à Lacordaire ne manque pas de sel. Explications. Vous aimez cet article ? Partagez le ! Par Guillaume Nicoulaud. Cher Monsieur Dubouchon, Ainsi donc, vous appelez Lacordaire à la rescousse en me rappelant que « entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, et la loi qui affranchit. » Au risque de vous surprendre et de vous déplaire encore un peu plus : vous n’êtes pas le premier. Je ne sais pas vraiment où vous classer dans cet inventaire – nous nous connaissons si peu – mais vous m’avez suffisamment fait comprendre votre aversion (et votre méconnaissance) de mes idées pour que je puisse, sans risque de trahir les vôtres, vous classer dans la grande famille des antilibéraux.
Bien à vous. —-Sur le web Notes : Benjamin Constant, penseur de la liberté sous toutes ses formes - Contrepoints. Dans son célèbre discours à l’Athénée royal, Benjamin Constant compare la liberté des « modernes » à celle des « anciens ».
La liberté, dans nos sociétés modernes, ne peut plus se comprendre à la manière des sociétés de l’Antiquité comme participation directe aux affaires de la cité. Par Damien Theillier. Benjamin Constant est né en 1767 à Lausanne dans une famille française exilée en Suisse pour échapper à la persécution religieuse. Sa mère meurt à sa naissance.
Son père s’occupe de son éducation et l’envoie étudier à Édimbourg ou le jeune Benjamin se familiarise avec l’école écossaise de philosophie et d’économie. Il écrit : La France avec l’Angleterre et l’Écosse, a contribué plus que toute autre nation à la théorisation, si ce n’est à la pratique, de la liberté. À vingt ans, il assiste à la Révolution française. En 1803, il est interdit de séjour en France avec Madame de Staël. En 1814, Constant revient à Paris. Dans ses Principes de politique, Benjamin Constant affirme :