Le Journal de Montréal. Aide médicale à mourir : des médecins exposent leurs craintes. Normand Grondin a recueilli les réactions Si la décision de la Cour suprême du Canada autorisant l'aide médicale à mourir clarifie les choses sur le plan juridique, sur le plan humain, le débat perdure.
Yun Jen, la présidente désignée de l'Association médicale du Québec, accueille avec satisfaction cette décision : « Nous sommes très contents du jugement, qui donne des balises claires ». Elle estime que cela évitera d'exposer les médecins à des poursuites judiciaires lorsqu'ils recevront des demandes d'aide médicale à mourir de la part de leurs patients. Mais Serge Daneault, médecin spécialisé en soins palliatifs au CHUM et professeur à la Faculté de médecine de l'Université de Montréal, estime que les choses ne sont pas aussi simples. « Les médecins qui sont aux prises avec des malades qui sont souffrants vont toujours vivre avec une sorte d'épée de Damoclès », dit-il, un peu circonspect quant aux critères permettant une demande de cette nature. L'aide médicale à mourir approuvée par la Cour suprême. Dans un jugement unanime et historique, la Cour a statué que l'interdiction contenue aux articles 14 et 241 du Code criminel du Canada porte atteinte à l'article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés qui garantit le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité.
Cette invalidité s'applique toutefois à un groupe restreint de personnes : elle vise les personnes adultes capables; qui consentent clairement à mettre fin à leur vie; qui sont affectées par des problèmes de santé graves et irrémédiables; et dont ces problèmes leur causent des souffrances persistantes et intolérables. La Cour n'a pas donné de détails sur l'application de ces critères. Par exemple, on ignore si les problèmes de santé « graves ou irrémédiables » peuvent être de nature strictement psychologique, de même que la forme que prendrait l'aide du médecin (prescription de médicaments, administration de soins, etc.). Euthanasie: 6 arguments contre le projet de loi 52 Alors que la Belgique vient tout juste d'autoriser l'euthanasie des enfants -sans limite d'âge!
- et que le Québec s'apprête - à moyen terme - à ouvrir la porte à l'euthanasie sous la forme de « l'aide médicale à mourir», voici six raisons s'inscrivant en défaveur du projet de loi 52 québécois. 1- Une échappatoire devant l'essentiel. Jugement de la Cour suprême : l’Église craint les « dérapages » Inquiets du jugement de la Cour suprême qui décriminalise l’aide médicale à mourir, les représentants de l’Église catholique craignent la banalisation de la mort et les possibles dérapages.
«Nous demandons à tous de réfléchir au sens sacré de la vie. Si une personne peut demander à mourir, on commence à croire que c’est la chose à faire et on banalise la mort», affirme Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau. Le président de la Conférence des évêques catholiques du Canada souhaite que le législateur interprète rigoureusement le jugement rendu par la Cour suprême vendredi dernier. «Ce que l’on veut, c’est éviter les possibilités de dérapage», ajoute-t-il. Aide médicale à mourir: Mgr Lacroix craint les dérapages. Premièrement, les mots utilisés ne lui plaisent pas.
«Je suis préoccupé quand j'entends ce vocabulaire autour de l'euthanasie. L'acte de mettre fin à une vie n'est pas une aide médicale, je regrette», tient-il à mettre au point. S'il se dit heureux que les Québécois aient pu débattre du sujet sereinement, le religieux croit cependant que la question n'est pas vidée, au contraire. Un suicide par jeûne autorisé. Au bout de 61 jours sans avaler une bouchée.
La peau sur les os. L'homme de 42 ans a été le premier, en plus de 20 ans, à demander et obtenir l'autorisation d'un tribunal québécois de se rendre au bout d'un suicide par jeûne. Bref, de mourir de faim sans être nourri de force. Le droit de mourir, le goût de vivre. « Robert Corbeil ?
Il a quitté le CHSLD en 2004, monsieur, on ne sait pas où il est », m’a dit la réceptionniste. Cette fois, il devait être mort. Déjà, en 1992, deux ans après cet accident qui lui a cassé le cou, il suppliait qu’on le laisse mourir de faim. Le centre est allé devant le juge, qui a reconnu le droit du patient de ne pas être gavé. En 2003, pourtant, donc 11 ans plus tard, à ma grande surprise, j’ai retrouvé Robert Corbeil dans un CHSLD. Depuis, 11 autres années se sont écoulées. J’ai pensé à lui et à cette rencontre de 2003, la semaine dernière, en lisant l’histoire de Pierre Mayence. Après quelques coups de fil, j’ai retrouvé Robert Corbeil.
Il vit avec sa blonde. Martine allait rendre visite chaque semaine à sa mère, qui était voisine de palier de Robert au CHSLD. Déjà en 2003, Robert m’avait dit qu’il avait une amie qui venait le chercher les week-ends. Le dimanche, il retournait au CHSLD comme un détenu retourne en prison après une permission. — Robert Corbeil.