Enquête. De plus en plus de familles utilisent des caméras pour surveiller ce qui se passe dans les résidences et dans les CHSLD où sont hébergés leurs vieux parents.
Les caméras, qu’elles soient cachées ou bien visibles, causent des crises dans la vie des résidents et des employés qui s’en occupent. Deux histoires, et des images exclusives, nous montrent que la maltraitance peut être partout, même là où on ne la soupçonnait pas. Faut-il permettre ou interdire ces caméras qui dérangent? LES LIAISONS DANGEREUSES - Enquête examine les liens amicaux entre Tony Accurso et un policier responsable de l’enquête Bitume.
À l’époque, cette enquête sur la collusion dans l’octroi des contrats de construction à Laval a été abandonnée. Réalisateur(s) : Catherine Varga, Johanne Bonneau Animateur(trice) : Alain Gravel Journaliste(s) : Madeleine Roy, Christian Latreille, Benoît Michaud, Chantal Cauchy. Un comité recommande à Québec d'encadrer l'usage des caméras dans les CHSLD. Les images d'une caméra de surveillance retransmettent les images d'une chambre d'hôpital à un téléphone intelligent Photo : ICI Radio-Canada Constatant qu'un vide juridique pose des risques à la fois pour les bénéficiaires et pour les employés, un comité mandaté par Québec propose d'encadrer l'utilisation des caméras de surveillance dans les Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).
Il y a urgence d'agir, selon les membres du Comité national d'éthique sur le vieillissement, qui travaillent sur le sujet depuis l'automne 2014. Parce qu'actuellement, « chacun gère ça de la façon qu'il le juge à propos », constate son président, George Lalande. « La Charte canadienne et la Charte québécoise [des droits et libertés] font en sorte que le droit à la vie privée est quelque chose d'essentiel - et je suis de ceux qui pensent ça aussi -, mais en même temps, il y a la sécurité... [Il faut trouver un] équilibre entre les deux », plaide-t-il. Voici ses principales recommandations : Un CHSLD s’oppose aux caméras de surveillance dans les chambres. Le CSSS de Saint-Léonard et Saint-Michel a plaidé devant la Cour Supérieure, lundi, le fait que la présence d’une caméra dans une chambre individuelle d’un centre d’hébergement de son territoire cause du stress et de l’anxiété chez ses employés.
Mais la famille de la patiente estime que le CSSS ne peut empêcher une personne hébergée d’installer un système de surveillance, la chambre étant son milieu de vie. CHSLD: les caméras sont légales, dit le Protecteur du citoyen. Ce chien de garde, qui relève de l'Assemblée nationale, juge ainsi invalide, du moins en partie, la politique mise en place l'automne dernier par le CISSS de Laval, le premier à avoir restreint l'utilisation des caméras.
Il est intervenu à la suite d'une plainte alléguant que les « lignes directrices » adoptées par le CISSS « comportaient certains éléments de nature à léser les droits des usagers ». Il conclut que certains éléments sont en effet «plus restrictifs que nécessaire». Le CISSS demande qu'un résident obtienne d'abord son autorisation avant d'installer une caméra dans sa chambre privée. Le résident doit démontrer que sa sécurité est compromise. Or, « dans l'état actuel du droit, l'usager ou son représentant légal qui installent dans la chambre privée, à l'insu de l'établissement, un dispositif de surveillance, ne pose aucun geste illégal », écrit le vice-protecteur du citoyen, Claude Dussault, dans une lettre envoyée au CISSS de Laval le 29 avril dernier. Ainsi, selon M. Une vidéo de 5 secondes brise la vie d'une bonne préposée.
Exclusif - Les caméras de surveillance dans les CHSLD peuvent bel et bien contribuer à dénoncer des cas de maltraitance.
Mais lorsque 5 secondes d'une vidéo de 5 minutes roulent en boucle dans les médias, sans mise en contexte, elles peuvent aussi détruire une vie. Le 15 décembre 2005, un peu avant 23 h, Stéphanie - nous l'appellerons ainsi pour protéger son identité - est arrivée au CHSLD où elle travaillait pour commencer son quart de nuit. Comme d'habitude, elle allait passer la majeure partie de la nuit seule dans une unité avec 35 patients souffrant d'alzheimer. Une unité aux portes vitrées, toujours verrouillées, pour empêcher les patients de fuguer. Stéphanie est préposée aux bénéficiaires.
Vers 5 h 30, elle aperçoit un résident debout derrière la porte vitrée qui lui fait des signes de la main en souriant. Est-il légal d'installer une caméra dans une chambre de CHSLD? Les explications de Pascal Robidas La Cour supérieure est appelée à déterminer si la famille d'un patient en centre de soins de longue durée a le droit de placer une caméra pour s'assurer que ce patient n'est pas négligé ou maltraité.
L'affaire s'est retrouvée devant les tribunaux après que la famille d'une dame de 72 ans eut placé une caméra dans la chambre de celle-ci parce qu'elle s'était fait voler un bijou. Un interdit de publication empêche d'identifier la patiente ou le CHSLD, mais la cause est typique et reflète plusieurs autres dossiers similaires qui touchent aussi bien le vol que la négligence et la maltraitance. En ce sens, la décision du tribunal devrait faire jurisprudence. La famille de la dame est représentée par Me Jean-Pierre Ménard. Pavillon Argyll : des dames âgées victimes d'attouchements. Sur le même étage, une résidente se plaint que Monsieur B. pénètre dans sa chambre, sans sa permission, et tente de toucher ses seins.
À une autre occasion, ce même Monsieur B., pantalon et sous-vêtement ouverts, incite une résidente à le masturber en guidant la main de cette dame confuse. Pris en flagrant délit, il pique une colère noire et nie les faits. Des rapports d'incident sont remplis par des membres du personnel, mais rien ne change, la situation persiste, indiquent des employés du CHSLD, pavillon Argyll, qui ont décidé de prendre la parole pour les victimes qui ne peuvent plus le faire et ainsi dénoncer les agressions sexuelles dont ils sont témoins depuis des années. Ces employés du CIUSSS de l'Estrie-CHUS ont rencontré La Tribune dans un lieu public au cours des derniers jours. Des noms fictifs ont été employés pour préserver l'anonymat des employés, victimes et agresseurs.
Monsieur A. et Monsieur B. sont aussi des résidents du CHSLD. Quand les heures sont comptées. « Les heures travaillées par jour et par résidant sont de trois heures.
Celles-ci sont limites compte tenu des besoins de la clientèle », note le rapport rendu public cette semaine. Les places en CHSLD, on le sait, sont réservées aux cas les plus lourds. En général, il faut avoir besoin d'au moins 3,5 heures de soins par jour pour y être admis. Le Centre Cooke est presque 15 % en dessous de ce barème. Pourtant, cet établissement compose avec une clientèle particulièrement lourde. Plusieurs facteurs expliquent que les deux résidants filmés le 14 juillet aient attendu au moins 6 à 7 minutes, peut-être davantage (jusqu'à 15 et 30 minutes respectivement), avant d'être relevés.