Un niveau de radiations record détecté à la centrale nucléaire de Fukushima. Une caméra a permis à la fin du mois de janvier de détecter un niveau de radiation extrêmement élevé d’environ 530 sieverts par heure dans le réacteur 2 de la centrale de Fukushima. Grâce à une petite caméra envoyée à la fin janvier à l’intérieur de l’enceinte de confinement du réacteur 2 de Fukushima, la compagnie Tepco, opérateur de la centrale nucléaire, a pu y observer des niveaux de radiations records ainsi qu’un trou, a-t-elle annoncé vendredi 3 février.
Le réacteur 2 est, à l’instar des 1 et 3, l’un des plus endommagés et responsables de dégagements massifs de substances radioactives dans la nature après la mise en péril du site par le tsunami gigantesque de mars 2011. L’analyse des images filmées a permis de déduire qu’il règne dans une partie de l’enceinte de confinement « des radiations qui peuvent atteindre 530 sieverts par heure », a précisé Tepco. Un homme exposé à une telle radioactivité mourrait presque instantanément. Le combustible toujours pas localisé Trou d’un mètre. L’accident de Fukushima a dispersé des « billes » de césium radioactif jusqu’à Tokyo. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Philippe Mesmer (Tokyo, correspondance) et Pierre Le Hir C’est une découverte qui renforce la spécificité de la catastrophe nucléaire de Fukushima et modifie l’étude de son impact environnemental et sanitaire.
Lors de la conférence de géochimie Goldschmidt organisée du 26 juin au 1er juillet à Yokohama, au sud de Tokyo, une équipe réunissant des chercheurs de différentes universités, notamment de Kyushu (sud-ouest du Japon) et de Nantes (Loire-Atlantique), a révélé que 89 % des émissions de césium radioactif des trois réacteurs dont le cœur a fondu en mars 2011, l’ont été sous la forme de microparticules de verre. Celles-ci ont été décelées dans les poussières recueillies, le 15 mars 2011, par un filtre à air installé sur un bâtiment de Suginami, un arrondissement de l’ouest de Tokyo.
Lire aussi : Cinq ans après Fukushima, les débats sur le nucléaire restent vifs au Japon Interaction entre les cœurs fondus et le béton Plus irradiantes et persistantes. Après Fukushima, la radioactivité dans le Pacifique quasi normale. Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant avaient dévasté la région du Tohoku (nord-est), faisant près de 19.000 morts et disparus. Le phénomène avait provoqué un grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima, à l'origine d'une des plus importantes pollutions radioactive des océans jamais survenues.
Dans les jours qui ont suivi le drame, l'eau de mer destinée à refroidir les réacteurs avait charrié dans l'océan des matériaux nucléaires, ensuite dispersés par les courants. En 2011, près de la moitié des échantillons de poissons dans les eaux côtières au large de Fukushima contenait des taux dangereux de matières radioactives Cinq ans après, un rapport du Comité scientifique de recherche océanique, qui regroupe des experts internationaux, explique que les substances radioactives avaient été disséminées jusqu'aux côtes des Etats-Unis.
Une surveillance qui doit perdurer. Tepco publie des images de l'intérieur d'un réacteur de Fukushima. Fukushima : des traces radioactivité sur les côtes de la Colombie-Britannique. Un des nombreux débris qui se sont échoués sur les plages de l'île de Vancouver depuis le tsunami japonais. Photo : PC / JONATHAN HAYWARD Des traces de radioactivité dues à la catastrophe de mars 2011 à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima ont été décelées pour la première fois sur une partie du littoral nord-américain, à un niveau cependant trop faible pour constituer une menace importante pour la santé des populations ou pour la vie marine, ont rapporté lundi des scientifiques. Des traces de césium 134 et de césium 137 ont été détectées dans des échantillons prélevés le 19 février au large d'Ucluelet, petite ville de l'île Vancouver en Colombie-Britannique, a déclaré Ken Buesseler, scientifique attaché à l'institut océanographique Woods Hole.
Les échantillons d'eau contenaient 1,4 becquerel par mètre cube de césium 134 et 5,8 becquerels de césium 137 par mètre cube. "Situation d'urgence" Une "situation d'urgence" a été déclarée, mardi 6 août, par l'Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) à la centrale de Fukushima, où de l'eau hautement radioactive se déverse toujours dans l'océan Pacifique, sans que l'opérateur Tepco (Tokyo Electric Power) soit en mesure de la contenir. Selon la NRA, cette eau contaminée est en train de monter vers la surface et dépasse les limites légales d'écoulement radioactif, plus de deux ans après la catastrophe – accident nucléaire le plus grave depuis Tchernobyl, causé par un séisme et un tsunami qui avaient provoqué une panne de grande envergure dans la centrale.
L'ampleur de la menace posée par l'eau contaminée et ses conséquences sur l'environnement halieutique ne sont pas connues avec certitude. Mais les fuites radioactives de ce type peuvent affecter la santé des animaux marins puis celle des hommes qui consommeraient leur chair. Lire l'entretien : "Le risque sanitaire du nucléaire est encore mal évalué" Fukushima : étude inédite sur le traçage de la dispersion des sédiments radioactifs. OlivierEvrard Chercheur au CEA Une étude inédite : le traçage de la dispersion des sédiments radioactifs le long des rivières drainant le panache de contamination de la préfecture de Fukushima. L’accident nucléaire de la centrale de Fukushima-Daiichi s’est vu attribuer le niveau 7, qui correspond à l’échelon le plus élevé selon l'Ines (International Nuclear Event Scale).
Il a généré des émissions importantes de radionucléides dans l’environnement [1]. Après la désintégration des radio-isotopes de courte période (comme l’iode-131 qui a une demi-vie de 8 jours), l’attention porte sur la contamination à plus long terme générée par les isotopes du césium (le césium-134 qui a une demi-vie de 2 ans, et le césium-137 dont la demi-vie atteint 30 ans). Un panneau placé sur les rives du lac Mano, qui se trouve dans la zone contaminée, déconseille de pêcher le poisson du lac et de s’y baigner. © O.
L’accident de Fukushima s’est produit le 11 mars 2011, au Japon. . [1] Masson, O., et al., 2011. A Fukushima, une erreur humaine déclenche une panne de courant. Les incidents à la centrale nucléaire de Fukushima sont quasi quotidiens, plus de deux ans après le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé la région. Lundi 7 octobre, l'opérateur Tepco a reconnu qu'une panne de courant – qui a affecté les pompes utilisées pour injecter l'eau nécessaire au refroidissement des réacteurs – a été déclenchée par un employé qui avait appuyé par erreur sur un interrupteur commandant l'alimentation électrique d'une partie des installations. Avant cette bourde, un rat avait provoqué, en mars, un court-circuit entraînant une panne du système de refroidissement des barres de combustible usagé.
L'opérateur est très critiqué pour sa gestion de la crise. Lire (édition abonnés) : "Fukushima : Tepco, de la dissimulation à l''incompétence'" Regarder la vidéo : "Comprendre la situation à Fukushima en deux minutes" A Fukushima, 300 tonnes d'eau contaminée déversées chaque jour. Voilà des mois que les informations sur les fuites d'eau radioactive issue de la centrale de Fukushima sortent graduellement au grand jour, sans que soient révélés officiellement leur ampleur ou leur impact sur l'environnement. Le gouvernement japonais a finalement rendu publique une estimation de leur quantité, mercredi 7 août : ce sont 300 tonnes d'eau contaminée qui se déversent chaque jour dans l'océan Pacifique, plus de deux ans après la catastrophe nucléaire causée par un séisme et un tsunami, en mars 2011. Qualifiées de "situation d'urgence" mardi par l'Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA), ces fuites ont été estimées par l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), en termes de radioactivité, à vingt à quarante mille milliards de becquerels entre mai 2011 et juillet 2013.
Ces rejets dans le Pacifique n'étaient cependant un secret pour personne. Ces fuites d'eau radioactive sont issues du refroidissement des réacteurs ravagés. Fukushima : Tepco reconnaît des fuites radioactives dans le Pacifique. Les nappes phréatiques de Fukushima risquent de déborder. Les nappes phréatiques situées sous la centrale japonaise accidentée de Fukushima montent à un niveau plus élevé qu'une barrière actuellement construite pour les contenir, rapporte samedi le quotidien japonais Asahi. Evoquant une réunion des autorités japonaise de régulation sur le nucléaire, le journal explique que les eaux souterraines contaminées lors de l'accident nucléaire du 11 mars 2011 pourraient remonter à la surface d'ici trois semaines.
Tepco, l'opérateur de la centrale, injecte actuellement un produit chimique souterrain afin de solidifier les sols et éviter que les eaux radioactives soient emportées. Mais selon Asahi, il n'est efficace qu'à plus de 1,80 mètre de profondeur, alors que les nappes phréatiques montent jusqu'à un mètre sous terre. Ni Tepco ni l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire, créée après la catastrophe de Fukushima, n'ont confirmé l'information.
Lire : Fukushima : l'autorité nucléaire va enquêter sur l'eau contaminée. Fukushima : des anomalies de la thyroïde chez des enfants inquiétantes ? Le 11 mars 2011, le sol tremblait fort au large du Japon. Le séisme, de magnitude 9 sur l'échelle de Richter, a entraîné un violent tsunami entraînant la mort de 15.000 personnes au pays du Soleil-Levant, ainsi que la destruction de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Des émanations radioactives ont été libérées dans l'atmosphère et pourraient causer de nouvelles victimes à l'avenir, du fait de l'augmentation des risques de cancer dans la région. © Daveeza, Flickr, cc by sa 2.0 Fukushima : des anomalies de la thyroïde chez des enfants inquiétantes ? - 3 Photos Le 28 février dernier, l’OMS sortait un rapport préliminaire établissant les risques de développer certains cancers pour les personnes exposées à la radioactivité qui s’est échappée de la centrale nucléaire de Fukushima depuis le 11 mars 2011.
Chez les enfants, la thyroïde est susceptible d’être frappée. Le Japon n’a pas attendu la publication de ce rapport inquiétant pour prendre des mesures préventives. Sur le même sujet. Fukushima Carte de la radioactivité marine en mars 2012. Fukushima : radioactivité record dans un fossé menant à l'océan. Après le passage du puissant typhon Wipha sur l'est du Japon, l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a indiqué jeudi 17 octobre avoir retrouvé de l'eau fortement radioactive dans un fossé menant à la mer. Des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta (provoqués notamment par le strontium 90) ont été décelés dans ce fossé qui relie la zone montagneuse, où sont installés des réservoirs d'eau radioactive, à l'océan Pacifique. Tepco n'avait jamais mesuré de telles concentrations dans ces points, contrôlés tous les jours. "Nous pensons qu'à cause du typhon la pluie a entraîné avec elle de la terre souillée dans le fossé", a expliqué l'opérateur, qui a promis de procéder au nettoyage de la zone et de vérifier les éventuels effets sur l'eau de mer.
Lire aussi le reportage : Fukushima : dans l'enfer des "liquidateurs Pour comprendre la situation à Fukushima en deux minutes, voir la vidéo. PHOTOS. Fukushima, l'endroit où le temps s'est arrêté. Une rangée de voitures à l'arrêt depuis des années, envahie par les herbes folles... Ceci n'est pas une image de la série Walking Dead, mais une photo prise en septembre dernier par le photographe polonais Arkadiusz Podniesinski dans la zone d'exclusion de Fukushima. À l'occasion du cinquième anniversaire du tsunami au Japon et de l'accident nucléaire qui lui a succédé, nous vous proposons de (re)découvrir les images saisissantes de ce reportage. (Arkadiusz Podniesinski/REX Shutterstock/SIPA) par Cyril Bonnet Mots-clés JaponphotosPhotographieFukushimaZone d'exclusionPodniesinski.