[FADBEN] Nous n’explorerons pas ici, dans le détail, les contenus programmatiques des filières spécialisées, mais nous considérerons que tout lien entre savoirs spécifiques et enjeux pédagogiques doit être développé pour favoriser l’information-documentation, en particulier quand les temps scolaires sont spécifiquement consacrés à des apprentissages professionnels. Il s’agit surtout, dans ce cadre, de savoir ce qui tient de contenus communs, avant d’envisager des approfondissements spécifiques. L’implication des professeurs documentalistes est évidente pour cerner ce qui, dans l’information-documentation, doit être mis en avant dans des enseignements marqués par leur finalité professionnelle. A cet effet, dans une lecture critique, quelques éléments de spécialisations ou d’options méritent une lecture attentive.
Regardons également ce qu’il en est des quatre champs retenus : Environnements informationnels et numériques Processus d’information et de documentation. [FADBEN] Dans chaque champ, on précise les objectifs retenus pour le niveau, puis les notions développées, dans le cadre d’une découverte, d’une initiation ou d’un approfondissement.
Les savoirs sont accompagnés de commentaires afin de faciliter la mise en œuvre. Classe de sixième L’enseignement de l’information-documentation en classe de sixième a une triple visée : consolider, enrichir et structurer les acquis de l’école primaire ; préparer à l’acquisition des connaissances et compétences nécessaires à la maîtrise de l’information ; développer la capacité à utiliser les ressources imprimées et numériques de manière critique. 1. A l’école primaire, les élèves ont eu l’occasion de se familiariser avec les outils informatiques et avec quelques ressources numériques adaptées. En sixième, il s’agit de consolider ces notions et de permettre aux élèves, progressivement, tout au long du collège, de s’approprier des environnements qu’ils doivent adapter à leurs besoins. 2. 3. 4.
Classe de cinquième. [FADBEN] L’approfondissement de chaque notion, une fois qu’elle a été initiée, dans un enseignement spécifique. Processus d’information et de documentation En Français, une « initiation aux ressources documentaires sur supports informatiques, audiovisuels et multimédias est recommandée : l’élève apprend à se repérer dans cette immense bibliothèque mondiale, à trier et hiérarchiser des informations, à adopter une attitude critique et responsable vis-à-vis d’elles et à adapter sa lecture au support retenu. » (p. 4) Dans l’introduction des programmes d’histoire, géographie et éducation civique [7], les auteurs mettent beaucoup en avant la recherche d’information mais, contrairement aux programmes de Français, on ne cite pas le professeur documentaliste ; on va même jusqu’à parler d’utilisation du CDI (comme dans le programme spécifique de Sixième).
En fait, de façon assez peu cohérente, c’est le programme de Technologie qui paraît le plus soucieux des notions de recherche de l’information. Conclusion. [FADBEN] Alors que l’on décline encore jusqu’en CM2 la double entrée par les risques liés à l’usage de l’Internet et par l’objet informatique, on constate que la pratique numérique, en termes culturels et éducatifs, est peu développée. Dans ce contexte, il paraît difficile de favoriser le développement de pratiques raisonnées. Si la notion de droit de l’information est importante, en termes de protection de soi (dès le CE1) et de droit relatif à la propriété intellectuelle (à partir du CM1), une telle focalisation sur cette notion pose problème, en l’absence de liens avec d’autres notions clairement identifiées, et parfois complexes : médias sociaux, éthique de l’information ou discours.
On a alors l’impression que l’entrée morale par les risques répond davantage à une pression éducative prédéterminée qu’à un objectif pédagogique. 3- En CM2 : un bilan problématique avant le secondaire Conclusion. [FADBEN] Les bases théoriques de l’information-documentation, issues des travaux menés notamment en Sciences de l’information et de la communication (SIC), permettent d’accompagner la transposition didactique des notions essentielles.
Nous pouvons par ailleurs nous appuyer sur vingt-cinq années de pratiques, qui ont grandement évoluées, depuis l’initiation à la recherche documentaire, expression qui, si elle subsiste ici ou là, s’est élargi vers des apprentissages réfléchis en information-documentation. Les recherches en Sciences de l’éducation et en Sciences cognitives permettent de dégager des liens étroits entre la réflexion sur les notions et la pratique pédagogique associée à l’évolution psychologique des élèves. Elles permettent de réfléchir, en termes de progression, à la volonté d’une appropriation continue des compétences, de manière systématique, pour tous les élèves donc, avec une évolution des niveaux de formulation, donc d’approfondissement, pour les élèves. [FADBEN] Programmes disciplinaires associés et dans la définition d’un curriculum en information-documentation.
En effet, il s’agit aussi d’interroger les objets d’enseignement qui, pour atteindre l’objectif d’un développement des savoirs, sont appelés dans les démarches pédagogiques des enseignants. Il s’agit ainsi de considérer, par exemple, la question de l’utilisation pédagogique des réseaux sociaux, qui ne peut être écartée d’un revers de la main, tant ceux-ci peuvent légitimer, par le biais scolaire, une certaine hégémonie économique et idéologique du web. Ainsi, s’il n’est pas vraiment problématique de travailler sur des titres de presse variés, en termes d’information journalistique, on peut en revanche poser la question, en particulier en collège, d’organes de presse qui soient aisés à étudier avec les élèves, mais qui par là même posent la question d’un conformisme idéologique parfois problématique, autour du journal local par exemple.
La culture informationnelle Conclusion. [FADBEN] Frisch, Cécile Gardiès, Sophie Jéhel, Jacques Kernéis, Vincent Liquète, Yolande Maury, Alexandre Serres, participent à la mise en avant des enjeux contemporains de l’information-documentation dans le cadre d’apprentissages pour les élèves, dans ces dix dernières années.
Notons les apports essentiels, dans le cadre d’une transposition didactique des savoirs par les professeurs documentalistes, des travaux d’Olivier Le Deuff, d’Olivier Ertzscheid, de Louise Merzeau, mais aussi de Julien Pierre, qu’il s’agisse de définir certaines notions ou concepts, de développer des réflexions pédagogiques, ou encore d’aller dans le détail scientifique du fonctionnement et de l’économie des nouveaux médias numériques [5]. A l’étranger, citons Thierry De Smedt, Pierre Fastrez, Julien Lecomte, avec des apports également riches pour nos réflexions et pratiques pédagogiques et/ou didactiques.
La référence professionnelle. La référence pédagogique. Conclusion. [FADBEN] De recherche en concurrence, intérêts privés s’immisçant dans certaines recherches et dans certaines présentations –, d’autre part en termes de récupération institutionnelle – rejet drastique de certaines perspectives, choix d’une facilité de transversalité pratique, qui n’a pourtant pas le même sens qu’une transversalité théorique. Le travail de construction d’un curriculum en information-documentation prend forme dans ce contexte institutionnel et scientifique, avec des évolutions qui confortent sa légitimité, malgré les obstacles inhérents à tout changement de taille dans le paysage éducatif français.
Mais convaincus qu’une réflexion aboutie peut recevoir l’approbation d’un Ministère de l’Éducation nationale attaché à l’innovation pédagogique, nous proposons des pistes élaborées, particulièrement développées, pour la concrétisation d’une réflexion commencée il y a plus de dix ans, à partir de pratiques amorcées depuis plus de vingt ans. [FADBEN] Avec la volonté de faire évoluer positivement la profession des enseignants documentalistes, dans sa mission pédagogique liée au domaine d’enseignement de l’information-documentation, la FADBEN propose de contribuer activement à la construction d’un curriculum en information-documentation.
Lors des Assises nationales « Éducation à l’information et à la documentation », en 2003, Jean-Louis Charbonnier, alors formateur en IUFM, est revenu sur la définition historique du « curriculum », « programme d’étude ou de formation organisé dans le cadre d’une institution d’enseignement ou, plus précisément, ensemble cohérent de contenus et de situations d’apprentissage mis en œuvre dans une progression déterminée », d’après le Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation (Nathan, 1998) [1].
Depuis 2003, les réflexions autour du curriculum en information-documentation ont été poursuivies. Cette construction s’appuie sur les douze propositions énoncées par le GRCDI.