Cérémonie secrète de Joseph Losey (1968) - Analyse et critique du film. Cet étouffant faux huis clos au casting de stars est sans conteste l’un des plus beaux films de Joseph Losey.
Elizabeth Taylor, Mia Farrow et Robert Mitchum s’y affrontent avec une crudité et une folie peu communes pour un film produit par une major, la Universal. Injustement méconnue, cette Cérémonie est surtout celle de la mise en scène de Losey, qui s’y exprime avec une inventivité et une précision à toute épreuve. Avec pour décors une invraisemblable maison Art-nouveau ou bien un hôtel morbide en bord de mer, Losey compose un univers aussi fascinant que cohérent, secret comme les pulsions, les remords et la solitude de ses personnages.
Un grand moment de cinéma, un fascinant malaise à (res)sentir d’urgence. Décalage. Décors. Objets. Un enfant attend de John Cassavetes (1963) - Analyse et critique du film. En 1963, John Cassavetes est sollicité par Stanley Kramer pour le compte de United Artists, qui lui propose de réaliser Un enfant attend, un film s’inscrivant dans le débat en cours aux Etats-Unis sur les enfants handicapés et les fonctions des institutions destinées à les recevoir.
La distribution est impressionnante : Burt Lancaster et Judy Garland, dont ce sera le dernier film. Violemment remonté par le producteur avant sa sortie, le film sera renié par Cassavetes ; brutalité du final cut qui n’empêchera ni le film d’être un échec commercial ni, par-dessus le marché, Kramer d’inscrire le cinéaste sur sa liste noire, histoire de lui fermer définitivement les portes des studios. Dans son texte sur Shadows intitulé Derrière la caméra, Cassavetes écrivait à propos du sort des acteurs, mais il pouvait à présent parler de lui : Un enfant attend est d’abord l’histoire d’un défi. L'Atalante de Jean Vigo (1934) - Analyse et critique du film. Ce n’est pas un hasard si L'Atalante figure dans quasiment tous les classements des meilleurs films jamais tournés, établis par les critiques et les instituts de cinéma à l’étranger.
Ce film est un symbole de la cinéphilie, à travers les ciné-clubs qui ont permis sa diffusion (mutilée certes, mais régulière) et grâce, notamment, à Henri Langlois, créateur de la Cinémathèque et grand exégète du film, qui alla jusqu’à se créer sa propre version du film en insérant des rushes en sa possession ! Avec Zéro de conduite, Jean Vigo a fait un film extrêmement personnel où il a mis beaucoup de sa vie et de ses convictions.
La sanction est douloureuse. Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot (1943) - Analyse et critique du film. Tourné pour la Continental, compagnie de cinéma française régie par l’occupant allemand, Le Corbeau est le second film d’Henri-Georges Clouzot, qui officiait alors en tant que docteur es scénarios et venait de rencontrer le succès pour ses débuts de réalisateur avec L’Assassin habite au 21.
Formidable triomphe lors de sa sortie, retiré des écrans à la Libération, sujet de toutes les polémiques, son deuxième film est depuis rentré dans l’Histoire du cinéma... non sans encombres. Etrange destin en effet que celui du Corbeau, film honni de toutes parts, tant par la presse clandestine et résistante (le fameux critique et historien du cinéma Georges Sadoul allant même jusqu’à comparer le film à Mein Kampf) que par le pouvoir de Vichy, qui attendait de sa filiale cinématographique des films autrement plus glorieux et optimistes que cette sinistre et sordide histoire de chantage.
Sans parler de son amour des acteurs... Finis Terrae de Jean Epstein (1929) - Analyse et critique du film. Epstein est venu pour la première fois en Bretagne lorsqu'enfant, en 1911, il venait en famille à Saint-Jacut-de-la-mer.
Sa sœur Marie racontera plus tard : « Je me rappelle l'exaltation avec laquelle il saluait les arbres qui, sur le bord de la route, tordus par le vent dans une direction unique, lui indiquaient l'approche du large, l'ivresse avec laquelle il aspirait les premières odeurs du varech : la mer... ». Ce souvenir se rappelle à lui en cette fin de l'année 1928. Accablé par les soucis financiers de sa société de production, Epstein quitte en effet Paris dès le montage de La Chute de la maison Usher achevé.
Il repense à la côte bretonne et décide de s'y rendre quelques jours dans l'idée de se ressourcer. Le Tambour de Volker Schlöndorff (1979) - Analyse et critique du film. « Nous sommes trop petits pour nous perdre. » Grandir dans une époque qui le répugne est encore une trop grande forme d'approbation pour Oskar.
Alors il décide de stopper sa croissance en maquillant son manège en accident le jour de ses trois ans. Cela fera de lui un observateur de choix, par sa petite taille qui le rend discret et lui permet de se cacher aisément. Une pratique courante dans la famille, puisque c'est comme cela que son grand-père a fait la connaissance de sa grand-mère Kachoube. C'est la séquence introductive du film, traitée sur un mode burlesque, durant laquelle nous allons faire la connaissance d'une femme à l'esprit pratique. Cet obscur objet du désir de Luis Buñuel (1977) - Analyse et critique du film. C’est dans un sac de linge sale que se tapit Cet obscur objet du désir...
Apparaissant régulièrement durant le film - porté par un passant ou bien encore par Mathieu lui-même - cet objet resurgit lors d’une ultime séquence à l’étrangeté métaphorique toute surréaliste. (1) L’on voit alors une ravaudeuse déballer en public - la femme, installée derrière la vitrine d’un passage parisien, travaille sous l’œil des passants - le contenu de ce sac fait d’une toile grossière.
La couturière en extrait précautionneusement des pièces de linge froissées. L’une d’entre elles est en piteux état : non seulement salie par des traces sanguinolentes, elle est en outre déchirée. La raccommodeuse s’en empare et commence à repriser l’accroc béant au milieu du tissu à la blancheur souillée. La caméra filme son geste expert en gros plan, épousant le point de vue d’une femme et d’un homme abîmés dans la contemplation de la repriseuse.
Le Guépard de Luchino Visconti (1963) - Analyse et critique du film. Presque cinquante ans après son triomphe palmé à Cannes, Le Guépard ressort ses griffes, paré de ses folles couleurs d’origine.
En parler ici, à DVDClassik, est une gageure tant le magnifique travail effectué sur le film rend grâce au support et surtout à Luchino Visconti lui-même. Car, en redonnant toute sa superbe au Guépard, les restaurateurs ont d’une certaine manière poursuivi le dessein du cinéaste, ou tout du moins respecté le sens profond de son œuvre : redonner vie et préserver un monde ancien au moment où il était en train de disparaître. Le Guépard a été tourné durant sept mois en 1962, il est sorti en 1963, soit très exactement un siècle après les événements sur lesquels il revient.
Cinquante ans après que Visconti a redonné vie à ce monde embaumé de la vieille aristocratie italienne dont il était le dernier dépositaire (Claudia Cardinale ne l’appelait-elle pas « le dernier Prince du cinéma » ?) Détenu en attente de jugement de Nanni Loy (1971) - Analyse et critique du film. En 1970, le classique d’Elio Petri Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon montrait comment, à l’aune d’une société italienne malade et corrompue, un coupable issu de l’élite pouvait passer à travers les mailles des filets de la justice.
Détenu en attente de jugement en constitue une sorte de pendant inversé où cette fois l’innocent va se retrouver plongé dans un cauchemar kafkaïen et sans espoir. La structure du film peut également évoquer un autre des grands rôles d’Alberto Sordi, Mafioso (1962) d’Alberto Lattuada. Dans ce dernier, Sordi, Sicilien installé à Milan, retrouvait la terre de ses origines dont les maux profonds allaient le rattraper dans une véritable descente aux enfers. Dans Détenu en attente de jugement, ce pays natal néfaste s’étend à l’Italie entière pour le géomètre Giuseppe Di Noi (Alberto Sordi) installé en Suède et revenant en Italie en famille après six ans d’exil.
Shakespeare entre Nô et Kabuki : ou l’art dramatique élisabéthain cadré par Kurosawa Akira. S’il faut de l’irreprésentable pour composer la représentation, n’est-ce pas parce que le poids de l’ombre constitue un espace inassignable, un entre-espace flottant comme les superpositions cinématographiques ?
Comment saisir une ombre ? Comment étreindre un fantôme sinon dans l’aporie renouvelée d’un être en retrait et effacement, d’une loi qui se redouble ? Dodeskaden de Akira Kurosawa (1970) - Analyse et critique du film. 1966, Akira Kurosawa sort tout juste du projet Barberousse ; s’il a été diversement apprécié par la critique, il a néanmoins remporté un certain succès en salle… mais un succès insuffisant pour rembourser son coût exorbitant.
Pour les producteurs japonais, le nom de Kurosawa est désormais synonyme de dépassement budgétaire et d’exigences pharaoniques proches de la maniaquerie. Il lui est désormais presque impossible d’être financé dans son propre pays. Il répond alors aux sirènes américaines qui tentent de l’attirer depuis longtemps. Mais aucun de ces projets n’aboutira. C’est tout d’abord une biographie du général Custer qui lui est proposée, et on se doute bien que Kurosawa devait être tenté de se mesurer à John Ford, l’un de ses maîtres, sur son propre terrain. Ne reste à Kurosawa que la possibilité de revenir au Japon, et comme les producteurs sont difficiles à convaincre, il participe à la fondation des Quatre Cavaliers avec Kinoshita, Kobayashi et Ichikawa.
Cría Cuervos, un film de Carlos Saura. La date est symbolique : en 1975, année de tournage de Cría Cuervos, le caudillo Francisco Franco décède, après près de quarante ans de règne à la tête de l’État espagnol. Deux ans plus tard, le roi Juan Carlos fait voter les premières lois démocratiques. Pour Carlos Saura, cette mort signe la fin d’un long combat artistique, dont Cría Cuervos est le point d’orgue. Combat contre le franquisme, contre une idéologie conservatrice et réactionnaire, dont les principales valeurs s’appellent Église, famille et armée, et les outils, terreur, propagande et censure.
Mais, au-delà des intentions politiques, peut-être un peu datées aujourd’hui, Cría Cuervos se pose aussi comme l’un des films les plus justes sur l’enfance et ses cruautés. « Cría cuervos y te sacarán los ojos » (« Nourris les corbeaux, et ils t’arracheront les yeux ») dit le proverbe espagnol, dont est tiré le titre du film. La mort est partout dans la vie d’Ana depuis que sa mère s’est éteinte après une affreuse et longue maladie. L’Esprit de la ruche, un film de Víctor Erice. Si la vision amère et délicate de l’enfance dans Cría Cuervos est passée à la postérité, on connaît beaucoup moins bien celle de Víctor Erice et de son splendide Esprit de la ruche.
Les deux films ont pourtant bien plus en commun que leur origine espagnole. Sorti en 1973, soit trois ans avant Cría Cuervos et produit par le même Elías Querejeta, qui fit beaucoup pour la renaissance d’un cinéma voué à la censure du régime franquiste, L’Esprit de la ruche, à travers le personnage d’une petite fille incarnée par la délicieuse Ana Torrent (que Carlos Saura engagea ensuite pour le personnage de son propre film), pose des questionnements métaphoriques creusés au sein d’une atmosphère sèche et mortifère, où le seul espoir réside dans l’imaginaire.
Víctor Erice ne réalisa ensuite que deux long-métrages : on est en droit de le regretter, tant son univers couvait une véritable révolution cinématographique. Le Portrait de Dorian Gray de Albert Lewin (1945) - Analyse et critique du film. Albert Lewin est un cinéaste rare et délicat, un grand amateur d’art qui s’est passionné pour le cinéma qui lui a bien mal rendu son amour. Après une maîtrise à Harvard, Lewin sert dans l'armée américaine pendant la Première Guerre mondiale avant d'enseigner l'anglais à l'Université du Missouri. En 1921 et 1922, il œuvre comme critique de théâtre et de cinéma pour The Jewish Tribune, cette nouvelle activité l’amenant à rencontrer Samuel Goldwyn pour qui il devient lecteur puis script clerk. Il est engagé par Louis B. Mayer en 1923, passant de script clerk à scénariste à partir de 1924, année où est fondée la MGM.
Le calvaire de Scorsese. "La Grande Bouffe", orgie cinématographique. Les contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi. A la fin du XVIe siècle, le Japon est ravagé par les guerres intérieures. Dans un petit village près du lac Biwa, vivent pauvrement le potier Genjuro et le paysan Tobei, avec leurs épouses respectives, Miyagi et Ohama. Chacun des deux hommes poursuit son rêve d'enrichissement ou de gloire. Les hommes partent pour la ville, où les poteries se vendent bien. Umberto D. de Vittorio De Sica (1952) - Analyse et critique du film. La Rue de la honte, de Kenji Mizoguchi - Charles Tesson - vidéo dailymotion. Aguirre, Fitzcarraldo : les tournages fous de Werner Herzog. Rêves (film, 1990) Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Daio wasabi farm, lieu de tournage du dernier sketch. Rêves (Yume) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa, sorti en 1990. Ishirô Honda est crédité en tant que consultant à la création. Cinepage. La Pendaison de Nagisa Ôshima (1968) - Analyse et critique du film. « Êtes-vous pour ou contre l’abolition de la peine de mort ? La Cérémonie de Nagisa Ôshima (1971) - Analyse et critique du film. Wanda de Barbara Loden (1970) - Analyse et critique du film. Porté à bout de bras, Wanda est un projet personnel qui tenait à cœur à Barbara Loden, réalisatrice, scénariste et interprète d’un long-métrage qui demeurera son seul et unique film. Projeté au Festival de Venise en 1971, il en repartira avec le Prix International de la Critique alors qu’il était parti bredouille du Festival du Cannes où il fut présenté dans la section parallèle l‘année précédente.
Il restera inédit dans les salles françaises jusqu’en juillet 2003. Cours de Cinéma / «Belle de jour» de Luis Buñuel - Analysé par Noël Simsolo / FORUM DES IMAGES. "Belle de jour" analysé par Noël Simsolo. Le cinéma sur le divan. C I N E M A T I Q U E. Analyses de films et histoire du cinéma mondial. Analyse de film. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Accueil »