Article sur la cinquième place de la France cédée au Royaume-Uni. LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par Claire Guélaud Voilà une nouvelle qui n’est pas franchement une surprise mais qui pourrait contrarier les plans de communication de l’Elysée : alors que le président de la République a placé ses vœux 2015 sous le signe de l’optimisme et de l’audace, les premières estimations de la Commission européenne sur les produits intérieurs bruts (PIB) britannique et français en 2014 montrent que le Royaume-Uni a détrôné la France comme cinquième puissance économique mondiale.
Manifestement François Hollande n’en avait pas été averti lorsqu’il a déclaré, le 31 décembre 2014 : « La France, c’est un grand pays ; elle est la cinquième puissance économique du monde. » Dynamisme, inflation et revalorisation Cette première estimation, dénichée par Le Figaro sur le site Internet de la Commission européenne, devrait être confirmée dans les prochaines semaines.
Jusqu’en 2013, la France avait réussi à tenir son rang dans le club des dix premières puissances mondiales. Article sur le déficit commercial français. Etienne Giros : « L’idée du déclin des entreprises françaises en Afrique doit être relativisée » La croissance économique de l’Afrique - près de 6 % en 2014- continue d’attirer de nombreux investisseurs tant locaux qu’étrangers.
La Chine et l’Inde, très présentes dans le secteur des infrastructures et des ressources naturelles, augmentent sans cesse leurs parts de marchés sur le continent, au grand dam des anciennes puissances coloniales. C’est ce qui ressort du dernier rapport du Conseil français des investisseurs en Afrique (CIAN) publié le 20 janvier 2014. Ce rapport confirme que pour la France, « le contexte des affaires ne s’améliore pas beaucoup » avant d’indiquer qu’« il ne se dégrade pas non plus ». Pourtant, avec seulement 31 projets d’investissements sur le continent africain en 2013 contre 48 par an en moyenne entre 2003 et 2007, la France perd indéniablement son rang de leader. Pour Etienne Gros, président délégué du CIAN, cette situation est certes inquiétante pour les entreprises françaises mais elle n’est pas dramatique.
Cela suffit-il ? Bien sûr que non. «La France est passée de l’idée de déclin à celle de décadence» Avant la Grande Guerre, la France ne doute pas qu’elle est une grande puissance.
Depuis, ce sentiment de rayonnement a chuté, au point d’avoir apporté un mot nouveau au dictionnaire - le déclinisme - pour désigner la résignation face à un recul inéluctable. Une vogue toujours montante, selon l’historien Robert Frank, qui vient de publier une réédition augmentée de son premier ouvrage sur le sujet (paru en 1994) : la Hantise du déclin. Une angoisse très française qui montre un pays obsédé, depuis la défaite de 1940 et la décolonisation, par l’idée de retrouver son rang. Notamment grâce à l’Europe, envisagée comme tremplin. Les scores de Marine Le Pen tiennent pour beaucoup à cette méfiance permanente dans l’Hexagone.
Manuel Valls aime achever ses discours par un couplet sur la grandeur de la France qui frise le ridicule. Depuis quelques années, on assiste à un renforcement de ce genre de déclarations. C’était déjà le cas en Bosnie avec Mitterrand. Comme une illusion à entretenir ? Enquête: Les Français persuadés du déclin de leur pays.
SONDAGE Selon une enquête exclusive réalisée par l’institut Polling Vox pour «20 Minutes» avec le soutien de Clameo.fr...
Matthieu Goar Publié le Mis à jour le Une glissade avant de se relever ou un déclin inexorable? Alors que l’exécutif estime faire face à «une crise d'une gravité exceptionnelle», selon les mots de François Hollande lors de l’été 2012, les Français semblent encore plus déprimés. Selon une enquête réalisée par l’institut Polling Vox pour 20 Minutes avec le soutien de Clameo.fr, 62% des personnes interrogées déclarent que la France fait face à un «déclin durable» plutôt qu’à des «difficultés passagères» (37%).
Les résultats de l'enquête: Un sentiment qui ne va pas sans quelque considération politique, puisque les sympathisants de gauche préfèrent parler de «difficultés passagères» (52% contre 47%) alors que ceux de droite sont beaucoup plus convaincus par l’idée d’un déclin (73% contre 27%). Un pessimisme culturel? Simplificateur mais pas inexact. Fiche technique.