L’administration Obama promet d’agir contre les sociétés offshore américaines. L’offensive « anti-offshore » de l’administration Obama se précise : annoncé au Monde le 31 mars par le secrétariat au Trésor, le plan de lutte contre l’opacité des sociétés-écrans créées aux Etats-Unis est en cours de finalisation, selon le secrétaire au Trésor, Jack Lew. « L’évasion fiscale [...] nuit aux finances publiques, affecte l’équité de nos systèmes fiscaux et freine la croissance mondiale », a-t-il estimé.
Cette initiative intervient alors que l’onde de choc des « Panama papers », qui a mis au jour un vaste réseau de sociétés-écrans dans des paradis fiscaux, continue de se propager et a conduit le G 20 Finances à ébaucher vendredi une première contre-offensive, en appelant à se doter des moyens de savoir qui se cache derrière les sociétés-écrans et à établir une nouvelle liste des paradis fiscaux non coopératifs. Lire aussi : Panama, Vanuatu et Liban sont menacés de figurer sur la liste noire des paradis fiscaux Identifier les bénéficiaires réels. Offshoreshell2015. Evasion fiscale : 1 400 milliards de dollars dans la poche des multinationales américaines. En plein scandale des Panama Papers, Oxfam America a publié une nouvelle étude sur l’évasion fiscale des cinquante plus grandes entreprises américaines entre 2008 et 2014.
Les chiffres soustraits plus ou moins légalement à l’impôt par ces world companies donnent le vertige. Quatre infos à retenir. 1 400 milliards au paradis Les plus grosses entreprises américaines ont placé 1 400 milliards de dollars (environ 1 200 milliards d’euros) dans des paradis fiscaux entre 2008 et 2014 afin de réduire leurs impôts. Pour ce faire, elles ont utilisé un réseau «opaque et secret de plus de 1 600 filiales», selon l’étude d’Oxfam America. Parmi ces paradis fiscaux, l’exemple des Bermudes est plutôt parlant.
Apple en tête du Top 50 Et le grand gagnant de l’évasion fiscale est encore et toujours… Apple, avec plus de 181 milliards de dollars (160 milliards d’euros) soustraits au fisc et stockés dans des paradis fiscaux. Coût estimé pour les Etats-Unis : 111 milliards de dollars Anaïs Cherif. Etats-Unis : des sociétés ont caché 1.240 milliards d'euros dans les paradis fiscaux. Selon une étude d’Oxfam America publiée jeudi, ces multinationales ont placé au chaud dans les paradis fiscaux entre 2008 et 2014 près de 1 240 milliards d'euros.
Le géant informatique Apple figure en tête des entreprises les plus friandes de ce type de pratique et aurait un pactole de 160 milliards d'euros au soleil. On retrouve aussi General Electric, Pfizer ou encore Walt Disney... Au total ces 50 entreprises auraient constitué un maillage opaque avec la création de 1 600 filiales dans les paradis fiscaux pour échapper aux impôts aux Etats-Unis. Le plus drôle si l'on peut dire, c'est que ces mêmes entreprises ont pourtant été les « principales bénéficiaires du soutien des contribuables américains en étant les destinataires de 9 700 milliards d'euros de fonds publics via des garanties sur prêts ou des aides fédérales directes», souligne le rapport d'Oxfam. Exemple symbolique, le constructeur automobile de General Motors a été sauvé de la déroute. "Panama papers" : les Etats-Unis sont-ils irréprochables ? Rien sur la une du New York Times, du Chicago Tribune ou du Wall Street Journal.
Un petit entrefilet sur celle du Washington Post et un seul gros titre, pour USA Today. Lundi, la presse américaine semblait peu concernée par l'affaire des Panama papers révélée la veille par des dizaines de médias internationaux. Au-delà de ce désintérêt manifeste, les Etats-Unis apparaissent peu touchés par le scandale. Alors que des hommes politiques, milliardaires ou sportifs de divers pays ont été mis en défaut dans les Panama papers, aucun nom américain d'envergure n'a émergé de l'investigation journalistique. Peu de journalistes américains associés.
Panama Papers : l'étrange absence américaine. Surréaliste.
Ce mardi 29 mars, Blake Schmidt, journaliste de Bloomberg, interviewe pendant quatre heures Jurgen Mossack et Ramon Fonseca, les deux avocats aujourd’hui au cœur du scandale. "Bloomberg News", annonce l'article publié aujourd'hui, "n'était pas au courant de la fuite [des Panama Papers, NDLR] quand l'interview a eu lieu... " Surréaliste. Dimanche 3 avril, le "New York Times" réagit mollement et tardivement aux révélations, finissant pas publier en soirée un article qu'il ne met pas en évidence sur sa "home page".
L'étonnement finit par devenir assourdissant, au point que le "public editor" du "Times" a relayé mardi la "question parfaitement raisonnable" des lecteurs au directeur adjoint de la rédaction : pourquoi ? "Nous ne savions pas que ces documents étaient disponibles et en cours d'analyse". Un an de travail, 400 journalistes de 75 pays impliqués, et le premier quotidien de la planète n'est pas au courant… Surréaliste.