Le chemin de fer dans le paysage français. Contexte historique En France, le Second Empire ouvre à bien des égards l’ère du rail.
La révolution que le pays connaît dans les années 1850 et 1860 est due à l’initiative privée et à quelques capitalistes à la tête d’empires financiers, mais aussi à l’État, lequel accorde à ces derniers de nombreuses concessions nouvelles et des baux emphytéotiques (de 99 ans). Autrefois divisé en réseaux minuscules et dispersés, le réseau ferroviaire français est partagé à partir de 1857 entre six grandes compagnies (du Nord, de l’Est, de l’Ouest, du PLM, du Paris-Orléans et du Midi).
Le XIXe siècle français voit donc la généralisation de constructions et d’équipements nouveaux : gares, voies ferrées, ponts, viaducs s’immiscent dans le paysage urbain et rural. Les lignes exploitées, par exemple, atteignent en 1851 une longueur de 3 000 km ; près de vingt ans plus tard, c’est 16 000 km de voies qui sillonnent le territoire français.
Analyse des images Interprétation. Les premiers chemins de fer. Contexte historique Au début du XIXe siècle, la France est encore un pays essentiellement rural où les dépêches sont acheminées à cheval et où les voyages s’effectuent sur des routes cahoteuses, dans l’inconfort des diligences et des malles-poste.
La lenteur du rythme des échanges entrave l’essor économique. L’usage de la machine à vapeur provoque cependant une croissance sans précédent de la production industrielle et une véritable révolution dans les transports. Ainsi, bien avant l’apparition de l’automobile, le chemin de fer met fin au règne de la diligence. En France comme en Angleterre, les premières lignes de chemin de fer apparaissent dans les régions minières.
C’est à partir de 1850 que les chemins de fer sont construits à un rythme accéléré pour constituer un maillage ferroviaire raccordé à celui des pays voisins. Analyse des images Ces mêmes moyens de transport sont également associés sur la lithographie anonyme qui illustre « les différentes manières de voyager ». La puissance industrielle britannique. Contexte historique Cardiff, située à l'embouchure de la Severn et symbole de l'industrialisation britannique, est à la fin du XIXe siècle un port très actif.
Venant des cités minières de Rhondda ou de Mertyr Tydfill, véritables villes-champignons, les trains de houille y arrivent en masse. Le bassin charbonnier du pays de Galles est alors l'un des plus productifs de Grande-Bretagne, et Cardiff en est le premier port d'exportation. Cette fonction portuaire explique la croissance très rapide de Cardiff, dont la population passe de moins de 20 000 habitants en 1851 à 129 000 habitants en 1891. La gare dans le paysage urbain. Contexte historique Avec le développement du réseau ferré apparaissent des ouvrages et des équipements nouveaux, mais aussi des lieux qui n’existaient pas auparavant.
Les gares, qui s’insèrent dans le tissu urbain, sont dans la deuxième moitié du XIXe siècle l’un des symboles de la civilisation moderne, comme les Expositions universelles et les grands magasins. Le chemin de fer à Paris. Contexte historique Après l’ouverture, le 1er janvier 1828, de la première voie ferrée française, qui relie Saint-Étienne à Andrézieux, Baptiste Alexis Victor Legrand (1791-1848), directeur général des Ponts et Chaussées, met en œuvre dès 1832 un vaste programme de chemins de fer qui a Paris pour centre.
Sa réalisation commence en 1850, et, en 1859, tous les grands axes ferroviaires qui rayonnent actuellement à partir de Paris sont terminés, à l’exception de Paris-Toulouse et des liaisons avec la Bretagne. Dans le même temps, la capitale a été progressivement dotée d’« embarcadères » au départ des grandes lignes. Le premier d’entre eux est celui de Saint-Lazare, bâti en 1837 pour la ligne Paris-Saint-Germain-en-Laye. Sont ensuite construites la gare Montparnasse et la gare d’Austerlitz (1840), la gare du Nord (1846), la gare de l’Est et la gare de Lyon (1849).
Analyse des images Interprétation La doyenne est la gare Saint-Lazare, née en 1837. Auteur : Alain GALOIN. Le chemin de fer, symbole d'une nouvelle révolution industrielle. Contexte historique Symbole de la révolution industrielle naissante, le chemin de fer se développe en France à partir des années 1820.
Longtemps considéré comme une curiosité, un " jouet " selon Thiers, il devient sous le Second Empire un nouveau, prodigieux, moyen de transport. Rapidement, la construction de voies ferrées et de gares remodèle le visage de Paris, au centre du réseau en étoile des six grandes compagnies. Cette formidable promesse de progrès et de liberté fascine la population, et notamment les artistes, comme en témoigne témoigne La Gare Saint-Lazare[1] de Monet. Analyse de l'image En janvier 1877, Claude Monet s’installe près de la gare Saint-Lazare. Installé sur le quai de la ligne d’Auteuil, Monet représente l’activité fourmillante du lieu. Le chemin de fer, symbole d'une nouvelle révolution industrielle.