Jean-Marie Guénois : «Le synode ouvre une «crise» dans l'Eglise» FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le rédacteur en chef du Figaro chargé des religions, qui était au Vatican durant les deux semaines de débats, dresse le bilan du synode sur la famille pour FigaroVox. Jean-Marie Guénois est rédacteur en chef du Figaro chargé des religions. Il vient de publier «Jusqu'ou ira François» chez JC Lattes.
FigaroVox: Alors que les évêques convoqués par le pape François ont approuvé samedi un rapport final sur la famille, quel bilan tirez-vous de cette assemblée synodale? Jean-Marie GUENOIS: Il y a de multiples façons de tirer ce bilan car c'est une réalité très complexe dont on pas fini de saisir les conséquences mais aussi la gravité. L'une serait spirituelle. C'est l'élan que veut donner l'Eglise à la cause de la famille mais aussi aux familles tout court, les familles concrètes et les familles chrétiennes en premier lieu.
La seconde approche de ce bilan touche la question des divorcés remariés. Troisième approche, plus politique, les résultats. La mise en garde du pape à l'issue du synode sur la famille. Les pères du synode renversent la vapeur. Homosexuels, divorcés: «Les catholiques traditionalistes ont remporté une grande victoire» RELIGION A l'issue du synode sur la famille, aucun accord n'a été trouvé sur les cas des divorcés remariés et des homosexuels... Propos recueillis par Thibaut Le Gal Le pape François a tenté de faire bouger les lignes lors du synode sur la famille. Mais dans le rapport final approuvé samedi, aucun accord n'a été dégagé sur les points délicats de l'accueil dans l'Eglise des divorcés remariés et des homosexuels. Pour l'historien des religions, Odon Vallet, auteur de Dieu et les religions en 101 questions-réponses (Albin Michel), il s'agit d'une «défaite retentissante» pour le pape François.
En quoi le texte provisoire marquait-il un pas important? Le texte provisoire comportait deux ouvertures. Une évolution qui n’est pas passée lors du vote... Dans texte définitif, il n’est plus fait allusion à ces deux sujets controversés. Comment l'expliquer? La quasi-totalité de ces ecclésiastiques a été nommée par Jean Paul II et Benoit XVI. Pourtant, c’est bien le pape François qui aura le dernier mot? Le synode, expression de la collégialité épiscopale. Le synode, expression de la collégialité épiscopale Le synode, je l’ai dit dans mon précédent billet, est une institution récemment remise au jour dans l’Église et le Code actuel de droit canonique reprend les différentes dispositions (les canons 342 à 348) que Paul VI avait prises en son temps, avant la promulgation de l’actuel Code en 1983.
La dernière « mise à jour » du règlement du Synode est récente puisqu’elle fut donnée par le pape Benoit XVI par un Rescrit d’audience de la Secrétairerie d’État le 29 septembre 2006. Comment définir simplement un synode ? On peut la définir comme une « assemblée d’évêques » choisis de par le monde, qui se réunissent pour un temps déterminé, afin de travailler ensemble un sujet préalablement défini par le Saint-Père. Cette assemblée doit favoriser une plus étroite communion entre le pape et les évêques, dans leur charge pastorale respective de l’Église ; les évêques, par l’assemblée synodale, aident donc le pape de leurs conseils. Père Cédric Burgun.
Le synode : son fonctionnement et son sujet. Le synode : son fonctionnement et son sujet La note publiée par le Vatican au sujet du synode des évêques sur les défis pastoraux sur la famille dans le contexte de l’évangélisation le disait clairement : « le but de cette rencontre est de proposer la beauté et les valeurs de la famille, qui découlent du message de Jésus-Christ. » On le sait, le synode sur la famille se déroulera pourtant comme en deux temps : un synode extraordinaire en octobre prochain et un synode ordinaire en octobre 2015.
Entre-temps, la réflexion se poursuivra au sein de l’Église ; tout en espérant qu’elle ne se réduise pas à des débats par médias interposés. Cela n’a jamais fait avancer la réflexion théologique paisiblement. Contrairement à ce que les mots pourraient signifier ou renvoyer comme idée, c’est bel et bien l’assemblée synodale ordinaire qui est la manifestation la plus solennelle du synode des Évêques, et non le synode extraordinaire. Le synode général extraordinaire (octobre prochain) Père Cédric BURGUN. Pontificium Consilium pro Familia - Synode sur la Famille. La famille, embrassée comme dans une étreinte idéale, entre le Synode extraordinaire qui aura lieu au mois d’Octobre 2014 et le Synode général qui se tiendra en 2015. Un parcours original qui implique et interpelle toutes les composantes ecclésiales, mais non seulement.
Dans le choix de la famille, avec ses défis inédits et ses grandes ressources, l’Église respire à pleins poumons, pour elle-même et pour l’ensemble de l’humanité. L'évangile sur la famille est la bonne nouvelle de l’amour divin qui doit être proclamé à ceux qui vivent cette fondamentale expérience humaine, personnelle, de couple et de communion ouverte au don des enfants, que représente la communauté familiale.
Le magistère de l’Église sur le mariage doit être présenté et offert de manière communicative et efficace, afin de pouvoir atteindre les cœurs et les transformer selon la volonté de Dieu manifestée en Jésus-Christ. Synode sur la famille : pleins feux sur la nullité ? Synode sur la famille. Le mariage: pour tous? | Ecclesia. Walter Kasper d’un côté, les cardinaux « frondeurs » de l’autre : avec le Synode qui approche, on se croirait être revenu aux premières années de l’après Concile. L’encyclique Humanae vitae avait été alors l’agent révélateur des clivages postconciliaires ; aujourd’hui, c’est la question de l’accès à la communion eucharistique des divorcés remariés.
Ou plus exactement, ce que cet accès semble remettre en question – à savoir l’indissolubilité du mariage. Derrière cette problématique, c’est la difficulté de l’articulation de la théologie pastorale avec la théologie dogmatique qui est posée. Peut-on modifier la théologie pastorale sans toucher à la dogmatique. Autrement dit, dans le cas qui va occuper (en partie) le Synode, peut-on autoriser la communion eucharistique aux divorcés remariés sans remettre indirectement en cause le dogme de l’indissolubilité du mariage ?
Commençons par rappeler l’essence du sacrement de mariage. Synode sur la famille. Instrumentum Laboris - Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation (26 juin 2014) Pour en finir avec la notion de persistance obstinée dans un état de péché grave - Documents. L'indissolubilité d'une alliance véritable entre deux êtres a été affirmée par le Christ avec force et mise en relation par Lui avec la création de l’homme et de la femme (Mt 19.4). Elle a, dès les temps apostoliques, occupé une place particulière dans la doctrine de l'Église, plus que dans aucune autre religion ou tradition. C'est ainsi qu'à l'instar de Paul qui associe au même mystère l'alliance des époux et celle du Christ et de l'Église (Ep 5.32), le mariage a été élevé, des siècles plus tard, au rang de sacrement.
Le mariage chrétien est un trésor qu’il importe de protéger et de valoriser, spécialement à un moment où en France et ailleurs en Europe, le fossé se creuse entre le mariage sacramentel chrétien et le mariage civil. Néanmoins, si l'alliance conjugale entre deux personnes est par essence indissoluble, elle demeure une des aventures humaines les plus belles mais aussi les plus périlleuses qui soit. Revenir aux sources de l’indissolubilité du mariage sacramentel 1. 2. 3.
Une proposition pour sortir de l’impasse sur les divorcés remariés. > A lire aussi : la proposition théologique et juridique de Jean-Paul Vesco Pourquoi avez-vous décidé de vous engager pour les divorcés remariés ? C’est une révolte intérieure très ancienne face à la souffrance d’énormément de personnes. Elles ne se reconnaissent pas dans ce que l’Église dit de leur état de vie.
Alors beaucoup s’en vont sur la pointe des pieds, ne font pas baptiser leurs enfants. Ma révolte vient aussi de ce qu’il n’est pas seulement fait violence aux personnes, mais aussi à des fondements de notre foi : l’alliance, la miséricorde de Dieu et le sacrement de réconciliation, le sacrement de l’eucharistie. Quelle est la « faute » des divorcés remariés ? C’est le deuxième « oui ». C’est ce que l’on appelle la persistance dans « l’état de péché »… Une personne qui a vécu un échec dont elle est prête à assumer une part de responsabilité, qui a reconstruit sa vie et qui au quotidien vit une relation de fidélité ne peut pas se reconnaître en situation d’adultère.