“Je suis Charlie” ou les pouvoirs de l’image de soi. Une pensée paresseuse associe les selfies ou les exercices d’autoprésentation des réseaux sociaux à un narcissisme stérile, caractéristique de la perte de valeurs des jeunes générations.
Pourtant, les attentats qui ont secoué la France en ce début d’année et les réactions qu’ils ont suscitées montrent à quel point cette lecture négative méconnaît les ressorts de la communication contemporaine. Diffusion du mème sur Facebook, copies d’écran du 7 janvier 2015. Parallèlement à la diffusion du hashtag #JeSuisCharlie sur Twitter, l’une des réponses les plus marquantes et les plus immédiates à l’annonce de la tuerie de l’hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo aura été le détournement du système d’affichage de la photo de présentation sur Facebook, rapidement remplacé par un carré noir, puis par l’énoncé “Je suis Charlie”, sous la forme d’une image reproduisant le logo du journal.
Paris est aujourd'hui la capitale des unes. La défaite Charlie. (English version) Plus importante mobilisation en France depuis la Libération, la marche de dimanche a-t-elle été l’«élan magnifique» d’un peuple qui redresse la tête face à la barbarie?
Je voudrais le croire. Mais l’extrême confusion qui caractérise la lecture “républicaine” de l’affaire Charlie ne fait qu’accroitre ma tristesse et mon inquiétude. Attentat Charlie Hebdo : ce que nous dit la photo des terroristesle blog de la sémio. Triste journée après l’attentat meurtrier au sein de la rédaction de Charlie Hebdo.
BFMTV s’est fait le relais médiatique de cet acte terroriste. Une des photographies m’interpelle, elle me rappelle la notion de « punctum » telle que la définit Roland Barthes dans La Chambre Claire. Voici la photographie des deux hommes qui ont ouvert le feu dans la rédaction : “Charlie Hebdo” fait la une dans le monde entier. Le street art est Charlie. A Beaubourg, une banderole hommage. On l’a vue en une du Times, qui titrait “United we stand”.
Et du Monde qui, plus sobre, optait pour “C’était le 11 janvier”. Cette photographie, c’est celle du Nantais Stéphane Mahé, reporter de l’agence Reuters, vite rebaptisée “le crayon guidant le peuple”. Prise place de la Nation lors de la marche républicaine du 11 janvier dernier, on y voit un jeune homme brandir un crayon géant, juché sur la statue Le Triomphe de la République.
En face de lui, un drapeau tricolore. A ses pieds, une foule dense et agitée. Une iconographie en devenir: Charlie Hebdo (7-11 janvier 2015) Dessinateurs du monde entier, tous « Charlie » S’ils pensaient réduire au silence les dessinateurs de presse du monde entier, les auteurs de la tuerie perpétrée mercredi 7 janvier au siège du journal satirique Charlie Hebdo, qui a fait douze morts, parmi lesquels Cabu, Georges Wolinski, Charb, Tignous et Honoré, se sont trompés dans les grandes largeurs.
Un flot continu de dessins, de caricatures et d’hommages graphiques n’en finit pas, depuis, d’alimenter les journaux et les sites Internet d’information aux quatre coins du monde. De très nombreux quotidiens ont d’ailleurs décidé de confier leur « une » à des dessinateurs, comme s’il fallait démontrer, à chaud, que ce genre fondateur de l’histoire de la presse qu’est l’illustration au sens large était capable de se relever immédiatement de la tragédie qui la touche aujourd’hui en plein cœur. « Sur cette photo, la gaieté l’emporte sur l’angoisse » - 1jour1actu.com - L'actualité à hauteur d'enfants !
Une “marche historique” à la une de la presse étrangère. Rassemblements « Charlie » dans le monde : déjà un millier de photos sur Wikipédia. Marche du 11 janvier : la grande course aux symboles. Dimanche 11 janvier 2015, 1,6 millions de Parisiens défilaient dans les rues de Paris en hommage aux victimes des actes terroristes de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher de Vincennes.
À tous ces manifestants s’ajoutaient également les membres du gouvernement français ainsi que des hommes et femmes politiques étrangers. Pour beaucoup, cette manifestation avait comme une odeur d’évènement historique. Mais cette simple odeur s’est transformée en véritable course aux symboles. Il n’a fallu que quelques heures avant que les attentats de Charlie Hebdo ne soient comparés au 11 septembre 2001. De nombreuses illustrations en sont le témoin. Si le nombre de victimes et l’ampleur des deux évènements ne sont pas comparables, nombreuses sont les personnalités à relever les similitudes en terme d’impact et de mobilisation. Le jour même, les réseaux sociaux sont engorgées de photo taguée #jesuischarlie. Et dès le lendemain, les titres de presse commencent à parler d’évènement historique. Top 60+ des plus belles photos de la marche républicaine du 11 janvier 2015, le plus bel hommage possible aux victimes des attentats.
Mobilisation du 11 janvier à Paris : la photo que les internautes aimeraient voir dans les livres d'histoire. "Charlie Hebdo" : "Le crayon guidant le peuple", décryptage d'une photo culte. "Le Triomphe de la République.
" C'est le nom de la statue qui domine la place de la Nation, à Paris. C'est aussi le titre qu'on est tenté de donner, par métonymie, à cette photo prise à la fin de la Marche républicaine du 11 janvier par Martin Argyroglo, jeune photographe indépendant dont l'image fait le tour du monde... et la couverture de "l'Obs", en kiosque ce mercredi. Cette scène visuellement grandiose, certains internautes l'appellent "Le crayon guidant le peuple", parce que l'image – avec d'autres – évoque irrésistiblement Delacroix. Le photographe, lui, se garde de l'emphase et des élans patriotiques : il a intitulé son cliché "Nation", simplement "puisque c'est là qu'il a été réalisé. " Décryptage. (Martin Argyroglo) L'histoire du "crayon guidant le peuple", la photo symbole de la marche républicaine.
Par Mathieu Dehlinger Mis à jour le , publié le Il ne s'appelle pas Charlie, mais Charles.
Ce comédien de 22 ans est le héros malgré lui d'un cliché de la marche républicaine organisée à Paris, dimanche 11 janvier, en hommage aux victimes des attentats. En quelques minutes, l'image sur laquelle il apparaît a fait le tour du monde, comme un symbole de ce rassemblement historique dans les rues de la capitale. >>> Hommages, sécurité, enquête... Manifestations pour Charlie Hebdo: A chaque moment historique son Delacroix? Comme encore ce dimanche, avec plusieurs clichés rappelant «La liberté guidant le peuple».
Ce sont deux photographies semblables. Nous sommes place de la Nation à Paris. Les images “iconiques” du 11 janvier, un monument involontaire? Quoi de plus normal: à séquence historique, l’iconographie correspondante.
Mais est-ce bien comme ça que ça se passe? Comment se construit l’historicité d’une image? Pour le vérifier, chercher la réponse dans les photos ne suffit pas. C’est en changeant légèrement d’angle, et en prenant le commentaire pour objet, que l’on peut apercevoir les mécanismes qui font de l’image un monument. Le commentaire d’images est un genre rare dans les médias contemporains. Photo Stéphane Mahé (Reuters) Denis Décode l'image du 11 janvier #mediaslemag.